El Bayadh: décès du moudjahid Bouali Ahmed    55e FIA: près de 300 entreprises inscrites via la plateforme numérique à ce jour    L'Algérie établit des relations diplomatiques avec le Commonwealth des Bahamas    La Palestine salue la décision de la Colombie de rompre ses relations diplomatiques avec l'entité Sioniste    Sport automobile/Rallye "Raid Discovery Algeria": 35 motards étrangers et un bon nombre d'Algériens attendus à la 3e édition    Hasna El-Bacharia, une icône de la musique Diwane    Plus de 1,5 million de candidats aux examens du Bac et du BEM 2024    Le président de la République préside au CIC la cérémonie de célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse    Ligue 1 Mobilis: USMA-JSK décalé au lundi 6 mai au stade de Baraki    Journée de la liberté de la presse: avancée significative et nouveau décollage pour le secteur de l'information    AG de l'Onu: Il est grand temps de lever l'injustice historique infligée au peuple palestinien    Port d'Alger: recueillement à la mémoire des martyrs de l'attentat terroriste de l'OAS du 2 mai 1962    Batna: décès du moudjahid Saïd Douha    Ministère de la Santé-OMS : signature du Programme de coopération 2024-2025    Plus de 1,5 million de candidats aux examens du Baccalauréat et du BEM session juin 2024    Le Commissaire général de l'UNRWA salue la contribution financière de l'Algérie    Forum de Doha : Les efforts de l'Algérie en soutien à la cause palestinienne largement salués    Ooredoo présente ses offres et solutions aux visiteurs du salon « Logistical »    «Le non-sens juridique et le non-sens tout court ont pris le dessus»    Mondial féminin 2027 : les USA et le Mexique retirent leur candidature commune    Nadal fait ses adieux à Madrid    Championnats d'Afrique Open de natation: quatre nouvelles médailles pour l'Algérie    LG Electronics MEA innove avec sa nouvelle gamme de produits de divertissement à domicile    Un outil essentiel pour l'expression de la vérité    Pas de recours à l'endettement extérieur, réaffirme le président Tebboune    La santé s'équipe en matériel    Le corps d'un troisième noyé porté disparu jeudi retrouvé sur le littoral à Mostaganem    Saisie de viande blanche impropre à la consommation à Oued Kheir    Les martyrs palestiniens découverts dans des fosses communes mutilés et dépourvus d'organes    L'Université de San Francesco rejoint le mouvement de soutien à Gaza    Les troupes israéliennes désobéissent aux ordres    Nécessité de renforcer l'arsenal juridique lié à la protection du patrimoine culturel immatériel    Aux origines sionistes de la stigmatisation des musulmans et de la criminalisation de l'islam    Plus de 150 permis de recherches archéologiques octroyés ces 4 dernières années    Le président de la République préside la cérémonie de célébration de la Journée internationale des travailleurs    «Faire avorter les plans et menaces qui guettent l'Algérie sur les plans interne et externe»    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80        Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'ancienne citadelle se meurt
La fondation Casbah tire la sonnette d'alarme
Publié dans Liberté le 04 - 11 - 2008

La Casbah continue à être le jouet des décideurs qui, suivant les circonstances, décident de commencer ou d'arrêter tel chantier.
La revue aménagement et histoire Amenhis, que dirige notre ami M'hamed Sahraoui, a consacré dans sa dernière livraison un empoignant reportage à La Casbah d'Alger. C'est avec un immense plaisir que nous nous sommes permis de reprendre le témoignage saisissant sur El-Djazaïr Beni Mezghenna qui constitue bel et bien le centre historique de la capitale. Pour le comité du patrimoine mondial de l'Unesco, qui l'a inscrite en 1992 sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité, La Casbah d'Alger est un extraordinaire exemple de ville historique maghrébine avec les particularités propres au site naturel et à l'histoire de la ville. Lieu de mémoire autant que d'histoire, elle comprend des vestiges de la citadelle, des mosquées anciennes, des palais ottomans, ainsi qu'une structure urbaine traditionnelle associée à un grand sens de la communauté. Imprenable forteresse d'Alger sous le régime de la Régence turque par une ouverture sur la mer avec sa façade maritime, La Casbah ou la citadelle aux mille canons, comme on l'appelait jadis, était constituée, avant l'occupation française en 1830, de pas moins de 8 000 maisons, 122 mosquées, 50 hammams et plus d'une centaine de fontaines. Tout le site étant lové dans une superficie de 54 hectares. Selon les historiens contemporains, la première fracture fut l'œuvre de l'occupant colonial : dès 1831, 900 maisons, symboles d'une architecture et d'un savoir-faire sans pareils, seront démolies, défigurant le tissu urbain de la citadelle. Le massacre va continuer en 1845/1846 par un plan général de la ville d'Alger, qui commencera par l'éventration de La Casbah avec le projet de la Lyre, la restructuration de la rue Bab Azzoun en aval de la médina et la création du boulevard de la Victoire en amont, cernant ainsi la vieille cité. Pour marquer la présence de la France occupante, une place d'Armes sera dédiée au gouvernement français et qui remplacera le vieux centre d'El Djazaïr Beni Mezghenna. En 1962, plus de 7 000 maisons auront disparu, du fait d'un objectif permanent poursuivi par la colonisation, de défiguration afin d'effacer toute trace et image d'un lieu véhiculant sa propre histoire et sa culture. Après 1962, le désintérêt pour l'empreinte éminemment historique de La Casbah fut sans équivoque de la part des pouvoirs publics. Contrairement à nos pays voisins, où les médinas de Tunis et de Rabat furent érigées en hauts lieux touristiques et d'histoire, La Casbah fut laissée à son triste sort de vieux quartier envahi par l'un des mouvements les plus anarchiques d'exode d'après-indépendance. Dès les années 1970, elle se présente comme étant l'un des plus hauts lieux de la misère et de l'insécurité en Algérie, et après le déferlement de l'intégrisme et du terrorisme durant les années 1990, comme étant l'un des quartiers les moins fréquentables de la capitale. Véritable nid de terros, abandonnée à elle-même par les autorités locales et à nouveau par ses habitants. Les ordures s'entassèrent. Des dizaines d'immeubles s'affaissèrent. Ce n'est qu'en 1999 que fut prise la décision de lancer un plan de sauvegarde. Un gros travail consistait à conforter, à revoir l'éclairage, à enlever les gravats, à assainir les réseaux d'eau potable et à curer les puits.
Quelques années après, le comité du patrimoine mondial de l'Unesco félicite l'Algérie pour avoir entrepris l'ensemble des actions visant à la sauvegarde de La Casbah. Est-ce à dire que l'ancienne citadelle aux mille canons est sauvée ? Hélas, ce n'est pas si sûr ! L'arsenal de textes juridiques, tels que la loi n° 98-04 ou le décret exécutif n° 03-324, existe certes, mais La Casbah demeure éternellement en cours de restauration. Pourquoi ? L'essentiel est qu'en vérité, rien n'est fait de manière sérieuse pour une question d'une aussi brûlante actualité pour l'avenir culturel et identitaire du pays. La Casbah est un site toujours menacé et continue à être le jouet des décideurs qui, suivant les circonstances, décident de commencer ou d'arrêter tel chantier, mais La Casbah ne sait et ne peut attendre, fait savoir la fondation Casbah. Comme elle interpelle le président de la République en proposant la nomination d'un responsable ou d'un commissaire chargé de La Casbah rattaché directement à la présidence de la République. La Casbah appartient à tous les Algériens et il appartient à tous les Algériens de la sauver.
ALI FARES


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.