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LE SUD-OUEST, B�CHAR, D�AHMED LAGRAA La Saoura, une fois lev� le couvercle...
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 07 - 2012

Dans la conclusion de son ouvrage consacr� � B�char et sa r�gion, Ahmed Lagraa rapporte cette anecdote. Plut�t un mot d�ordre scand� par des ch�meurs qui manifestaient � Ouargla : �La vache est au sud mais le lait est au nord�.
Et de rappeler, au d�but du livre, que Ouargla a le deuxi�me taux de ch�mage le plus �lev� en Alg�rie. En la mati�re, c�est l'autre ville du Sud, B�char, qui tr�ne au sommet de ce triste hit-parade. Selon l�auteur, il serait alors plus juste d�appeler �B�chariens� ces oubli�s de l�histoire et du d�veloppement. Cela fait d�ailleurs belle lurette que les B�charis ne rient plus ! Une telle pointe d�humour sarcastique dit bien le d�senchantement, les d�sillusions et l�inqui�tude du lendemain. La probl�matique et la trame de l�ouvrage sont, on ne peut mieux, �clair�s et mis en relief par ce trait satirique. Car Ahmed Lagraa ne se limite pas � revisiter l�histoire (ancienne et contemporaine), la g�ographie, l'ethnographie, la culture et la civilisation du Sud-Ouest alg�rien, il veut surtout donner � lire un travail de recherche aussi honn�te et objectif que possible. Pour cela, il n�h�site pas � introduire des �l�ments d�information in�dits, � dire certaines v�rit�s qui choquent ou qui d�rangent et � jalonner son r�cit de rep�res tr�s utiles � la r�flexion. Parfois, lorsqu�il d�nonce certaines aberrations ou tire la sonnette d�alarme, c�est une autre fa�on de se projeter vers le futur. Sombre et orageux est d�ailleurs le sous-titre de son livre : �Du tumultueux pass� au mis�rable avenir�. Et c�est un enfant de B�char qui apporte ici son t�moignage, en tant qu�acteur de l�histoire, tout en invitant le lecteur � mieux conna�tre une ville et sa r�gion comme frapp�es d�ostracisme. Pour cela, Ahmed Lagraa pr�sente un solide CV : moudjahid, universitaire, ancien diplomate, pionnier de l�administration publique et auteur d�un pr�c�dent ouvrage d�di� � Si Abdelkamel, chef de l�OCFLN, l�oubli� de B�char(c�est le titre) de ce livre �dit� � compte d�auteur). Par devoir de m�moire et pour combattre l�amn�sie qui entoure le nom de Si Abdelkamel (son compagnon de lutte et une figure importante de la R�volution), il revient sur son parcours dans le pr�sent ouvrage. Il n�oublie pas, non plus de rendre hommage � d�autre fr�res de combat qui, eux aussi, avait port� haut le flambeau de la r�volution dans la r�gion de B�char. Mais il n�y a pas que cela dans Le Sud-Ouest, B�char. De nombreuses et pr�cieuses informations, une multitude de rappels et de rep�res historiques, g�ographiques, religieux, etc., sont propos�es � la lecture et � la r�flexion. C�est une monographie tr�s d�taill�e, une v�ritable carte d�identit� du Sud-Ouest et qui permet de beaucoup mieux comprendre le pass� (et le pr�sent) de la r�gion. A commencer par cette �vidence : la position strat�gique de B�char, qui explique la forte concentration d�effectifs militaires (y compris l�arm�e alg�rienne apr�s l�ind�pendance) et le r�le important d�volu au chemin de fer durant la colonisation, les cheminots de l�OCFLN ayant eux-m�mes contribu� � acheminer le courrier et l�argent. Il est utile de rappeler que B�char n�a �t� occup�e par les troupes coloniales que le 12 novembre 1903, alors que Tindouf n�est tomb�e que le 31 mars 1934. L�auteur souligne �galement combien B�char a �t� de tout temps un carrefour de communications, un passage oblig� des caravaniers et un lieu d��changes commerciaux. Dans cette r�gion de la Saoura se sont install�es �diff�rentes peuplades (...) de races diff�rentes�, dont Ahmed Lagraa livre une approche historique et sociologique tr�s pertinente. Et ce, �pour bien comprendre certains �v�nements qui se sont d�roul�s durant la lutte de Lib�ration nationale ; comportements g�nants, mettant mal � l�aise certains habitants du Sud- Ouest...� Il y a l� les Berb�res autochtones (amazigh et chleuhs), les tribus arabes, la population noire ou harratines et les juifs. Mais loin de former un v�ritable melting-pot, les diff�rentes parties en pr�sence restent divis�es. Cela est d� essentiellement aux rivalit�s et antagonismes des tribus arabes (les Doui Menii, Ouled Djerir et Ch�raga entre autres). Aujourd�hui encore, rel�ve l�auteur, �cet antagonisme tribal �touffe la partie berb�re autochtone et emp�che la r�gion d�entamer un processus de d�collage �conomique�, voire un essor aux plans social et culturel. R�sultat, �dans le champ politique, les Berb�res se sont pratiquement vers�s dans les partis dits islamiques, avec une poign�e de Noirs, et les Arabes occupent totalement le terrain dans les partis dits d�mocratiques � (notamment le FLN et le RND). L��vocation des particularismes locaux, de l�histoire des uns et des autres, des us et coutumes, etc., aide ici � mieux comprendre le pr�sent, mais surtout le pass� r�cent, et ce, depuis la r�sistance au colonialisme (la r�volte des Ouled Sid Cheikh, cheikh Bouamama...) jusqu�� la guerre d�ind�pendance, en passant par les �tapes du mouvement nationaliste. Malgr� la somme consid�rable d�informations qu�il nous donne � lire, l�auteur ne perd jamais le �nord�, ce fameux fil conducteur qui le rattache � une �criture de l�histoire r�ellement objective. Quitte � aborder certains sujets qui f�chent ou consid�r�s comme tabous. Par exemple lorsqu'il rappelle la position de certaines tribus (ou de leurs membres) favorables aux th�ses marocaines avant le d�clenchement du combat lib�rateur. Ou encore, �cet ostracisme qui a marqu� profond�ment toute une g�n�ration de militants sinc�res et d�vou�s � la cause nationale et qui demeure jusqu�� pr�sent mal v�cu dans la r�gion, s'agissant de la d�cision de l�ALN de faire �loigner des membres de l�ALN des maquis de la r�gion en les mutant � l�int�rieur du pays�. Il y a aussi �le culte du secret� durant la guerre de Lib�ration, dont les cons�quences postind�pendance sont d�sastreuses. H�las, la m�daille a son revers : �De nos jours, on ne sait plus qui a collabor� avec le colonialisme et qui a particip� d�une mani�re r�elle et constante � la lib�ration de ce pays.� Et c�est un moudjahid qui parle ! A propos de l�ind�pendance confisqu�e, Ahmed Lagraa constate, amer et d�sabus� : �En mon �me et conscience, 50 ans apr�s l�ind�pendance, j�observe que les moudjahidine sont plus nombreux actuellement que les simples cotisants durant la lutte de Lib�ration nationale.� Ce qui explique, peut-�tre, que �personne n�a pens� � rapatrier la d�pouille de feu cheikh Bouamama�. Plus g�n�ralement, c�est m�me le Sud dans son ensemble qui est �oubli� depuis l�ind�pendance, souligne l�auteur � la fin de son ouvrage. Dans ce monde qui bouge, avertit-il, �le politique alg�rien a int�r�t � se pencher sur les probl�mes socio�conomiques qui se posent au Sud�. Mieux vaut pr�venir... Ne pas �attendre une agression ext�rieure qui mettrait en p�ril l�int�grit� territoriale� de l�Alg�rie pour que nos dirigeants prennent enfin conscience des enjeux et des dangers.
Hocine T.
Ahmed Lagraa, Le Sud-Ouest, B�char. Du tumultueux pass� au mis�rable avenir, �ditions Phenix-com 2011, 238 pages


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