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Oncle Sam et Tonton Oscar
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 03 - 2013


Par Arezki Metref
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Emad Burnat, documentariste palestinien vivant à Bil'in en Cisjordanie, rodé donc aux 500 points de contrôle israéliens, aux barrages routiers et divers obstacles, et même au mur, n'a guère été frappé de stupéfaction lorsque les autorités américaines, suspicieuses, l'ont longuement interrogé à son arrivée à l'aéroport de Los Angeles. Il était accompagné de sa femme Soraya, de son fils Gibreel, et se rendait à la cérémonie des Oscars où il était nominé dans la section Meilleur documentaire pour son film bouleversant, Cinq caméras brisées. La police des frontières de Los Angeles exigeait la preuve de sa nomination aux Oscars, faute de quoi, en dépit d'un visa dûment établi, il serait daredare refoulé. Comme quoi, être palestinien n'est pas suspect uniquement en Israël ! Ça l'est aussi et surtout aux Etats-Unis, singulièrement dans la proximité d'Hollywood, donc aux Oscars où un certain cinéma politique favorable aux Faucons est plus que jamais roi. Coréalisé avec l'Israélien Guy Davidi, Cinq caméras brisées d'Emad Burnat est le premier documentaire palestinien en lice pour les célèbres récompenses cinématographiques. On doit au documentariste américain protestataire Michael Moore, lui-même membre de l'Académie des Oscars, d'avoir sorti son confrère des griffes des agents des douanes et de l'immigration qui, selon lui, «ne pouvaient comprendre comment un Palestinien pouvait être nominé aux Oscars». Cinq caméras brisées est un film-documentaire dont on ne sort pas indemne. Il décrit l'intimité du quotidien des villageois de Bil'in menacés par la colonisation israélienne. Tout commence en 2005 lorsque naît Gibreel, le quatrième fils d'Emad Burnat, et que l'Etat d'Israël commence la construction d'un mur en plein milieu des terres de Bil'in et de ses oliviers tandis que le réalisateur reçoit en cadeau une caméra. Il entreprend de filmer son fils Gibreel en train de grandir au milieu des manifestations pacifistes des habitants de Bil'in contre l'arbitraire et la répression. L'armée israélienne fracasse cette première caméra. Il la remplace. En sept ans de tournage heurté, cinq caméras seront ainsi brisées l'une après l'autre, immanquablement. Ce geste témoigne à la fois de l'extrême brutalité de la répression dans les territoires occupés, et de la résistance opiniâtre des villageois. Tout aussi immanquablement, chaque fois qu'une caméra est brisée, une autre caméra sort de l'ombre et prend sa place. Du sujet traité par Cinq caméras brisées ou des tracas infligés à Emad Burnat à l'aéroport de Los Angeles, on ne sait lequel de ces deux faits est le plus politique. Par contre, aucun doute concernant la remise par la First Lady herself, Michelle Obama pour ne pas la nommer, en duplex depuis la Maison Blanche, de l'Oscar du meilleur film à Argode et avec Ben Afleck. Le film retrace l'exfiltration en 1979 par la CIA de six diplomates américains en poste à Téhéran. A cette fin, la CIA monte un vrai-faux tournage d'un film de science- fiction. C'est par ce stratagème que l'agence américaine parvient à les rapatrier aux Etats-Unis. Il est admis que Ben Afleck s'est accordé certaines libertés avec la réalité. Peut-être est-ce là le luxe de la fiction. Quoi qu'il en soit, fiction ou réalité, Argo est un film bien policé selon les canons hollywoodiens qui exaltent la supériorité des agents américains sur le totalitarisme des autorités iraniennes. Un hymne à la grandeur inaltérée de l'Amérique ! Ce n'est certainement pas un hasard si la cruauté et une certaine forme d'arriération mentale attribuées à l'Iran nouvellement islamique, donc anti-américain, sont rappelées par ce film à un moment où l'Iran redevient menaçant pour les intérêts américain. C'est pourquoi, au-delà de l'aspect cinématographique, l'entrée en scène de Michelle Obama a nécessairement du sens politique. Si, aux Etats-Unis, la connexion entre cinéma et intérêts n'était pas établie depuis belle lurette, l'Oscar attribué à Argo et remis par la première dame y suppléerait amplement. Mais inutile d'argumenter, le fait est que le cinéma est bel et bien politique y compris dans ses atours les plus divertissants, et c'est ce que produit depuis toujours Hollywood et que récompensent depuis toujours les Oscars. Franchement, ce n'est pas un scoop ! Le grand cinéma américain s'est construit sur un traitement héroïsant et épique de l'histoire de l'Amérique. Des westerns de John Ford au Django de Tarantino, d' Autant en emporte le vent de Victor Fleming au Lincoln de Spielberg, en passant par Citizen Kane d'Orson Welles, nous sommes en présence des mêmes poncifs louant, d'une manière ou d'une autre, la légende de l'Oncle Sam et, de façon subliminale, la légitimité de sa suprématie. Ce phénomène reflète aussi la situation actuelle des Etats-Unis qui, selon le critique cinéma français Jean-Michel Frodon, connaît «une remontée d'une droite dure, archaïque, face à laquelle des cinéastes reviennent sur des fondements de l'Amérique tels que l'Amérique les perçoit». Autrement dit, ce cinéma produit une image forte et interventionniste telle que la voudraient les partisans invétérés de la grandeur impérialiste. Le durcissement de la droite archaïque américaine est proportionnel à l'émiettement de sa puissance dans un monde en pleine mutation géostratégique. Ainsi, sans être un modèle de démocratie, ni même de vertu humaniste, l'Iran a proclamé appliquer la «réciprocité» en produisant à son tour un film racontant Argo version iranienne. Emad Burnat a pu finalement entrer à Los Angeles mais son film a été dédaigné par le jury au profit de celui de Malik Bendjelloul, Sugarman, un film consacré à la vie d'un chanteur folk des années 1970.


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