C'est un jeudi noir qu'ont vécu les Oranais qui se sont aventurés à sortir de chez eux. Des pluies torrentielles se sont abattues sur la ville, atteignant les 100 millimètres, créant de fait des dommages matériels et humains. Le bilan est lourd : on déplore 2 morts et une douzaine de blessés. La première victime a rendu l'âme lors de l'effondrement d'une habitation précaire, dans le quartier populaire d'El Derb. La deuxième victime a, elle, été emportée par les crues, à bord de sa voiture, alors qu'elle se trouvait aux environs de Béthioua, sur la route nationale numéro11. Pour le reste, on déplore une douzaine d'accidents de la circulation et d'innombrables effondrements, principalement dans les zones à habitations précaires qui ont occasionné une douzaine de blessés. Les habitants d'El Derb et d'El Hamri ont ainsi passé la nuit à craindre un éventuel effondrement. «Que faire ? se désolera un habitant. Il est aussi dangereux pour nous d'être à l'extérieur qu'à l'intérieur ! Il nous est impossible de passer la nuit à la belle étoile, à cause de cette pluie torrentielle, et en même temps, dormir à l'intérieur, c'est risquer la mort vu que notre logis peut s'effondrer à tout moment !». Des inondations ont été constatées un peu partout dans la wilaya, aussi bien au boulevard Stalingrad (Sidi El Houari), à Bir El Djir qu'au centre-ville. Pour sa part, la Protection civile a dû intervenir près de 185 fois. L'assainissement au niveau des avaloirs, qui se fait de coutume en début d'automne, a fait défaut et a provoqué de facto des inondations monstres, pour le plus grand désagrément des citoyens. En plus de cela, il est à noter que les pluies ont provoqué 4 accidents de la circulation. Certaines artères, complètement impraticables, ont été entièrement submergées par les torrents de pluies. L'eau s'est élevée, sur certaines routes, à plus de 80 cm, bloquant ainsi les voitures, et par le fait même, leurs conducteurs, et ce de longues heures durant. Tous les ronds-points ont été inondés, au boulevard périphérique dit Pépinière, la montée des eaux était telle, que des automobilistes étaient obligés de descendre de leur véhicule bloqué et ont dû retrousser pantalon, en espérant trouver de l'aide. Le rond-point du Méridien, était également bloqué par les inondations, et n'a pu être libéré que grâce à l'intervention d'employés de l'APC, qui à mains nues, ont débouché les avaloirs. A Saint Rémi, une localité dépourvue de bitumage s'est vue envahie par une coulée de boue qui s'est déversée sur les habitations. Même constat à El Barki où le réseau d'assainissement récemment mis en place a fait défaut, mêlant eaux usées et pluie, qui se sont déversées sur la chaussée où toute tentative de déboucher les avaloirs s'est avérée un calvaire pour les habitants. Une situation très mal vécue poussant ce vendredi ces habitants à sortir dans la rue pour manifester leur colère contre les autorités locales, en bloquant la route leur mécontentement était tel qu'il ne fallait pas s'aventurer de passer par là en voiture. La situation n'étant pas meilleure à la périphérie, puisque les tracés Oran-Mostaganem, ou encore Oran- Aïn Témouchent ont été engloutis par les eaux pluviales. La Gendarmerie nationale, en voyant cet état de fait, a même interdit certains axes à la circulation, ceux jugés les plus dangereux. Ces inondations, qui ont complètement défiguré la ville, ont pris de court aussi bien les autorités locales que les citoyens, étant donné que personne ne s'attendait à de telles caprices climatiques, alors que le mois de mai est à nos portes. A. B. VIOLENT ORAGE SUR BOUDOUAOU Le centre-ville inondé La ville de Boudouaou (ex-Alma), dans le centre de la wilaya de Boumerdès a vécu un vendredi très orageux. D'abondantes pluies sont, en effet, tombées dans l'après-midi, faisant grimper brusquement le pluviomètre sur cette ville, bâtie en partie sur une zone marécageuse. Les torrents d'eau ont déballé du quartier dit Le Plateau et de la partie-est de la ville pour envahir les rues du centre névralgique de l'agglomération, obstruant en outre la circulation automobile. «L'eau est montée sur environ 50 centimètres. Elle a envahi certains commerces. De plus, les véhicules légers ne pouvaient pas circuler.», témoignera au téléphone un citoyen de la ville. Cette localité, située à une vingtaine de kilomètres en aval du barrage de Keddara, donc sur la rive de l'oued du même nom, a subi par le passé, des inondations obligeant les autorités à faire évacuer en catastrophe, des habitants résidant sur le bord de cet oued. Fort heureusement cette fois-ci, ce n'est pas la rivière qui a débordé. Faut-il rappeler que plusieurs programmes ont été exécutés et des milliards ont été dépensés pour résoudre le problème des inondations de cette agglomération, apparemment sans succès. Abachi L. SUITE AUX FORTES CHUTES DE PLUIE La Protection civile effectue 115 interventions Les fortes pluies enregistrées mercredi et jeudi derniers, à travers plusieurs wilayas n'ont pas été sans conséquences. Les services de la Protection civile ont dû effectuer pas moins de 2 458 interventions, dont 115 liées directement aux intempéries. Les éléments de la Protection civile sont intervenus pour cause d'effondrements de toitures et d'inondations, notamment dans la wilaya d'El Oued qui a enregistré trois blessés ainsi qu'à Biskra, Blida, Djelfa ou encore Médéa. S'agissant des accidents de la route, dont ceux liés aux intempéries, il en a été enregistré 11, faisant 11 morts et 83 blessés. Le plus spectaculaire s'est produit dans la wilaya d'Adrar, suite au renversement d'un bus de transport de voyageurs assurant la liaison Adrar-Oran, aux environs de Ksar Lamtarfa, causant la mort sur le coup, de quatre passagers âgés entre 26 et 49 ans. R. N. MASCARA Fortes précipitations et évacuations de citoyens De très fortes chutes de pluie se sont abattues sur la wilaya de Mascara, durant les journées de mercredi et jeudi. C'est ainsi qu'il a été enregistré 92mm à Mascara et Mohammadia, 80 mm à Ghriss et Tighennif et 66 mm à Sig. Des maisons ont été inondées notamment au douar ouled Belkheir, commune de Sidi Abdelmoumen dans la daïra de Mohammadia. Là, les éléments de la Protection civile, du Darak el watani et du Croissant-Rouge ont procédé à l'évacuation de 200 personnes environ vers les écoles. Le douar des frères Benchenine a connu également des inondations mais moins importantes. Par contre, au douar Beldjillali, c'est le problème récurrent des eaux usées qui a alerté les citoyens puisque la localité a été submergée par celles-ci. A Maslama et Mamounia, les eaux stagnaient à cause d'avaloirs défectueux. En différents points de la wilaya, la circulation automobile a été perturbée particulièrement à Maslama, Maoussa et vers Hacine. M. Meddeber MAOUSSA Un enfant retrouvé mort après avoir été emporté par les eaux Nous avons appris ce vendredi que suite aux intempéries vécues par la wilaya de Mascara, un drame a eu lieu au douar Sehanine dans la commune de Maoussa. Un enfant de deux ans que sa famille avait perdu de vue a été retrouvé mort jeudi dernier. Il avait été emporté par les eaux de l'oued de Maoussa en crue.
