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C'est ma vie
3e partie et fin
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 07 - 2013

Ses pays de prédilection sont les pays de l'ex-URSS mais aussi les pays d'Afrique et l'Egypte. Et les pays baltes le fascinent. Un jour, plutôt une nuit, venant de Belgique, il débarque à minuit en Lettonie sous -25° et sans le sou dans un pays dont il ne maîtrise ni la langue ni n'en connaît les traditions, mais son sens de la communication et des relations humaines seront là pour lui permettre de poursuivre ses pérégrinations.
En Russie, il ira plusieurs fois. Parfois pour des repérages et pour des choses liées à des préoccupations d'ordre géopolitique comme ce vieux lien qui liait l'Algérie à la Russie dans les années 70.
Dans ce pays, il accordera à une radio locale une interview de trois heures pour répondre aux questionnements sur la philosophie, le cinéma, la géopolitique. Les gens avec qui il dialogue et échange sont des personnes dont il respecte le travail.
Des gens différents dans leurs approches philosophiques et leurs idées, mais qui se rejoignent tous dans ce qu'ils produisent comme réflexion sur différentes formes d'expression. Et parmi ses correspondants, des gens connus pour leurs travaux et qui lui permettent de tester des choses dans la réflexion et d'essayer d'avoir un large éventail d'outils d'analyse et de synthèse pour comprendre ces travaux. Pas seulement des philosophes, des chercheurs ou des cinéastes, mais aussi des sculpteurs, des artistes peintres, des ébénistes, mais également des gens bizarres comme ce saxophoniste, barde des temps modernes, rencontré dans un bus et avec qui Tahar a joué des heures durant avec sa guitare sur une place publique. La vie mue par des objectifs n'intéresse nullement Tahar qui fait d'abord confiance à son intuition. Tahar joue aussi de la musique pour son propre plaisir, il compose aussi de la musique de films pour ses œuvres et les films de réalisateurs qui lui font confiance. Un travail de composition, d'instrumentation et d'orchestration qu'il réalise avec la même passion que la direction-photo qu'il maîtrise si bien qu'il est sollicité par des réalisateurs voulant que leurs œuvres portent la marque de fabrique de Tahar qui fait aussi de la mise en scène. Cinéaste complet ? Il s'en défend car pour lui on ne finit jamais d'apprendre.
Sur un site spécialisé, Tahar Kessi a été critique-cinéma, avec des critiques d'œuvres cinématographiques réalisées au compte d'un magazine en ligne et pour des revues. Et à Tahar de relativiser pour dire qu'il écrivait simplement des analyses qui se veulent des approches du travail des autres mais vu par lui. Cinq ans durant, il a fait ce travail qu'il n'aime pas désigner par le vocable «critique-cinéma», mot qu'il abhorre, car pour lui, critique-cinéma ne veut pas dire grand-chose.
A la base, il écrivait des analyses philosophiques. Des contributions de génie pour des revues russes auxquelles il a livré des approches philosophiques, cela pour dire justement qu'il a dépassé cette disposition de posture critique, c'est-à-dire voir les choses en ne les pratiquant pas. C'est pourquoi, il a fait le choix d'être dedans tout en étant dans la périphérie car refusant d'être entraîné vers le centre par la spirale des enjeux.Tahar a toujours tourné le dos au milieu des arts, ce qui est le propre de beaucoup de gens qui aiment l'art. Ce qui ne l'empêche pas d'aimer la compagnie des gens qui en font. Il y trouve essor et nourrissement. Et son histoire avec la littérature a justement commencé le jour où il a su qu'il ne savait pas exactement quand ce besoin de lire est né. Tout simplement parce qu'il n'a pas fait le choix des livres mais c'est les livres qui sont venus à lui. Et la littérature russe dans tout ça ? Notre prodige nous renvoie de nouveau à ces rapports bizarres qui ont toujours sous-tendu les relations entre l'Algérie et les pays de l'Est en général, un peu comme ceux existant entre l'Algérie et la France. Parce que, argumente-t-il, les cultures se touchent, s'interpénètrent, et le premier livre qu'il a lu est justement un roman de Dostoïevski. Parce qu'il explore la profondeur humaine.
C'est pour cela que Tahar pense que cet écrivain est un auteur qui se lit en une vie. Et c'est à ce titre qu'il dissuade les lecteurs de romans de faire comme lui, auquel a manqué l'expérience et le recul à ses lectures précoces pour comprendre les œuvres littéraires complexes. Parce que c'est de cette façon qu'on commence à intérioriser le contenu de ces lectures.
Après, il a eu accès à diverses littératures, de la philosophie ou autres, qui ne sont pas disponibles partout. Ses pérégrinations prennent souvent des allures de pèlerinage. Sa visite de la maison de Léon Tolstoï, un écrivain qu'il adore, sont de celles qui ne s'oublient pas. Tout comme celle de Boulgakov, auteur de théâtre et écrivain dont il a aussi visité le parc où il a écrit Le Maître et Marguerite. Il a visité sa modeste maison de trois pièces où il vivait une vie rudimentaire, vu son piano et son bureau équipé d'une table. Il s'est également rendu à l'endroit où a été assassiné Pouchkine et s'est ressourcé sur le parcours du moine Raspoutine et les endroits racontés par Dostoïevski. Tahar s'intéresse beaucoup aux espaces et aux territoires. C'est d'ailleurs dans le contexte «Territoires et Périphérie», qui traîte de débats philosophiques, de présentation d'œuvres choisies et de projection de films qui s'étendent sur l'ensemble du territoire national, qu'il organise des rendez-vous intellectuels qui se veulent des tentatives de réfléchir ensemble en questionnant des propositions de la pensée sous différentes formes de manifestations. Cela avec des philosophes comme ce fut le cas dernièrement à Bouzeguene avec Alain de Benoist ou avec des personnalités du monde des arts et de la culture.
La politique en soi, c'est-à-dire la politique de contradiction politicienne et des enjeux de pouvoir n'intéresse pas Tahar.
L'histoire des idées fascine par contre cet amoureux des arts qui trouve toutefois que la définition d'apolitique ne veut rien dire tant est que le destin de l'homme est de par son existence obligé d'être dans une structuration, et que celui qui n'a pas une dimension de «fixité» n'est rien, car incapable de produire quelque chose de constant qui tend vers la verticalité.
Par contre, en histoire, il faut intégrer la dimension politique de l'histoire et la dimension historique de la politique. Et la politique n'intéresse Tahar que pour comprendre le mouvement de l'histoire. Et l'histoire retiendra un jour qu'un jeune Algérien, montagnard de surcroît, a su transcender les misérables contingences de la vie pour aller aussi loin que lui permet sa vision des choses de transmettre ses idées.Lui, qui est jeune ne pense rien de la jeunesse algérienne. Parce qu'il n'y a pas à proprement parler de bloc monolithique de cette jeunesse à laquelle on a sectionné l'idéal, les aspirations et la poétique, explique-t-il.
Et dans ce cas, poursuit-il, c'est à part la volonté d'améliorer une condition sociale, tout le potentiel à produire de cette jeunesse qui en pâtit. Et en faisant une profusion de choses à la fois, cette jeunesse ne fait rien en fait.En mettant un point final au portrait de Tahar, on a l'étrange impression d'avoir écrit une fiction. On ne s'est pas totalement trompé car ce jeune pétri à la pâte de l'universalité est insaisissable non pas de versatilité ou de surréalité mais de sincérité.


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