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La diplomatie occidentale dans l'impasse égyptienne
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 08 - 2013


Par Naoufel Brahimi El Mili
L'Egypte vit une situation unique. En effet, c'est le seul pays où sont détenus en même temps ses deux derniers présidents. L'un grand dictateur, déchu à cause du printemps arabe et l'autre, ancien opprimé, élu démocratiquement grâce à ce même printemps arabe.
La prison est désormais le point de chute du Raïs fût-il despote ou plébiscité. Ironie du sort, dans quelques jours, Mohamed Morsi sera dans la même prison que Hosni Moubarak. Remake d'une production hollywoodienne : «une prison pour deux», à défaut d'un fauteuil ? Une grande différence distingue, toutefois, les deux chefs d'Etat embastillés, l'un est ignoré par la communauté internationale alors qu'il fut le plus grand serviteur des intérêts occidentaux dans la région et l'autre reçoit même la visite de Catherine Asthon. Pour rappel, cette dame est la porte-parole de la diplomatie de l'Union européenne, ce «sous-machin», aurait dit le général de Gaule. Pour Mme Ashton, il s'agit de son second déplacement au Caire, cette fois-ci, elle a posé comme condition préalable à son voyage à la capitale égyptienne de rencontrer le président démis de ses fonctions. En effet, Catherine Ashton a passé deux heures avec Mohamed Morsi. A sa sortie, elle est rassurante, «l'ex-président se porte bien, il regarde la télévision et il lit les journaux (que peut-il faire d'autre en plein Ramadhan ?» En revanche, la porte-parole de la diplomatie de l'Union européenne ne fait point état de l'échec de sa mission : Morsi a catégoriquement refusé de sortir de prison en échange d'un appel à ses partisans de rentrer paisiblement chez eux. La version officielle retiendra la démarche humanitaire de Catherine Ashton. Plus grave, on nous laisse entendre que c'est Morsi en refusant cette main charitablement tendue qui sera responsable des morts au nombre de trois cents, tués par les militaires, souvent dans des conditions obscures, ripostes légitimes ou répression aveugle. Aussi charitablement, intervient Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, qui demande la libération de tous les prisonniers politiques notamment celle de Mohamed Morsi. Mais avec un lapsus révélateur qui caractérise l'embarras de la diplomatie française. En effet, Laurent Fabius devant les micros de la presse internationale, sourcils froncés : «Je demande la libération de tous les prisonniers politiques y compris celle du président Morsi...(heuh heuh )... de l'ancien président Morsi.» En un bégaiement, le ministre français cautionne un coup d'Etat. D'ailleurs, tous les dirigeants occidentaux ont évité l'usage de ce terme. Après avoir affiché une grande fermeté vis-à-vis de Bachar Al-Assad (avec le succès que l'on sait), voilà que le chef de la diplomatie française prend à bras le corps le dossier égyptien. Les Etats-Unis se gardent bien de qualifier la destitution de Morsi de coup d'Etat mais sont obligés de déplorer les morts tués lors des affrontements avec l'armée. Hypocritement, l'Occident découvre que les militaires ne savent pas gérer une foule de manifestants sans faire de morts. La gêne de Washington découle du fait que Morsi a donné toutes les garanties, il a fait toutes les concessions aux Américains. Ce qui ne l'a pas empêché d'être destitué. Tout céder à la Maison Blanche, ne constitue plus une assurance-vie ? D'où l'ennui de la première puissance mondiale qui donne ainsi l'impression de lâcher ses obligés quelles que soient leurs complaisances. Alors que la réalité est toute simple : quand un courtisan abdique, il n'est plus utile, il ne faut pas que cela se sache, Washington ne veut aucunement décourager les bonnes volontés qui doivent rester naïves. Pourtant, Mohamed Morsi lors de son élection était loin d'avoir le profil de l'allié idéal. Fraîchement victorieux des urnes, le premier président égyptien barbu promet de s'employer pour faire libérer le cerveau de la première tentative d'attentat contre le Trade World Center, en 1993, le Cheikh égyptien Omar Abdelrahmane, condamné à la perpétuité par la justice américaine. Finalement, tant que ce n'étaient que des paroles, rien de désobligeant. Mais de là à déstabiliser l'institution militaire à travers un autoritarisme et une politique économique et sociale défaillante, l'inquiétude devient réelle tant aux Etats-Unis qu'en Arabie Saoudite. Il est temps d'organiser et de structurer le mécontentement afin de rassembler les conditions objectives permettant de souffler à une foule même et surtout sincère : «Morsi dégage». Des millions d'Egyptiens reprennent en chœur ce cri. L'armée au service du peuple se devait d'exaucer ses volontés, quitte à confectionner une accusation pour haute trahison. Morsi serait jugé pour ses relations suspectes avec le Hamas palestinien. Il aurait délivré des cartes d'identité égyptiennes à des activistes de Ghaza. Que dire alors de l'ancien émir du Qatar, Cheikh Hamed qui a donné un chèque de 450 millions de dollars à ce même Hamas devant les caméras du monde entier ? En résumé, un président élu qui ne veut sortir de prison sauf pour reprendre ses fonctions, ce qui est impossible. Des militaires déterminés puisqu'ils ont passé six mois à planifier un coup d'Etat habillé en volonté populaire. Une grande partie de la population si ce n'est la majorité, déçue par le pouvoir islamiste et qui le rejette clairement. Morsi n'est pas Salvator Allende et le général Sissi n'est pas Pinochet. Des Frères musulmans qui se vautrent dans une posture victimaire puisque victorieux d'élections libres. Les islamistes égyptiens, pour le moment, refusent de déclencher la spirale de la violence, du moins à grande échelle et irrévocablement. Pour preuve, les pro- Morsi manifestent, font des sit-in en brandissant des pancartes rédigés en anglais essentiellement et qui se réfèrent à des valeurs qu'ils ont jusqu'à un passé très récent rejetées : droits de l'Homme, démocratie, volonté populaire... L'Occident ne peut pas rester trop longtemps sourd à ces slogans, sauf si les islamistes entendent l'appel au Jihad lancé de Doha par Cheikh Al- Qaradawi. Dans ce cas, le combat sera binaire et intelligible : les bons contre les méchants.


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