Football

Coupe du Monde 2014 (éliminatoires, Zone Afrique tour des barrages Aller) : Cet après-midi (17h, heure algérienne) au stade du 4-Août de Ouagadougou : Burkina Faso-Algérie C'est l'heure de vérité pour

Mohamed Bouchama
La Coupe du monde, au Brésil, c'est dans exactement huit (8) mois. Pour y parvenir, un dernier effort est demandé aux prétendants aux 22 billets encore à distribuer dans les cinq Confédérations. En Afrique, la quête des cinq sésames commence aujourd'hui avec comme première affiche : Burkina Faso-Algérie.
Une si inédite explication apporte son lot de paradoxes et d'imprévus. On a encore dans l'esprit la «finale d'Omdourman» contre l'égypte, un 18 novembre 2009. De nombreux ingrédients extrasportifs ont fini par renverser les tendances. Les Pharaons, doubles champions d'Afrique (2006 chez eux et 2008 au Ghana) se sont plantés devant un ensemble algérien qui était justement le grand absent à l'occasion de ces deux rendez-vous continentaux. C'est dire que le football ne tient compte que de la réalité du jour. De l'heure et de la minute qui se présentent. Cet après-midi, sur la pelouse du 4-Août Stadium de Ouaga, l'historique des matches entre les deux sélections n'aura aucun sens. Tout comme le rang des deux nations dans le classement Fifa ou encore le prestige acquis par les clubs employeurs des joueurs de Halilhodzic. Rien de cela ne comptera au sifflet initial du Zambien Janny Sikazwe.La détermination des uns et des autres sera, elle, pour beaucoup dans le triomphe de l'un des deux teams. Et cette volonté de se surpasser est, en somme, omniprésente. Crispante.
Les joueurs du Belge Paul Put autant que ceux de Coach Vahid. Les premiers se sont carrément barricadés dans leur bunker du Joly Hôtel où le black-out promis aux envoyés de la presse algérienne a été respecté à la lettre. La seule rencontre qui pouvait nous éclairer sur l'état d'esprit des camarades de Mohamed Koffi quelques heures avant la bataille de Ouaga a été exclusivement réservée aux médias locaux. Ceux-ci observèrent, à leur tour, un mutisme qui en dit long sur l'importance de cette confrontation dans la vie publique du Burkina Faso. Chez les Verts, le décor est semblable : cantonnés à Sidi Moussa pendant 72 heures, les joueurs de Coach Vahid sont arrivés sous bonne escorte dans la capitale burkinabé. Les mines étaient, certes, moins tendues que celles affichées par Kabore et consorts que les journalistes algériens ont croisés près du QG des étalons. La crispation, du moins pour certains éléments de l'équipe à l'image de Ghilas, Karaoui ou encore Si-Mohamed Cédric, dont les visages affectés aussi par la chaleur qui sévissait à cette heure de la mi-journée était difficile à ramollir.
«Si tu vas à Rio, passe par Ouaga»
Hier, après un décrassage régénérateur et un sommeil réparateur, les joueurs commençaient à se mettre dans les conditions du match. Le ciel ouagalais était gris. Quelques nuages ont tamisé le soleil habituellement brûlant en cette fin de saison des pluies en Afrique de l'Ouest.
Ce n'est pas l'été indien mais tout porte à croire que, cet après-midi, des pluies providentielles peuvent arroser la pelouse du Stadium National de Ouagadougou. Une aire de jeu que les camarades de Soudani ont foulée, hier à l'heure du match.
Presque 15 mois après l'avoir caressée avant d'affronter le Mali, les Algériens semblaient autrement plus sereins qu'en cette soirée de juin 2012 où ils furent trahis, vers la fin du match, par les longilignes attaquants de Patrice Carteron et l'inexpérience de certains éléments.
Coach Vahid, trop peu folklorique qu'il ne l'était la veille, ne semblait pas se soucier de ce changement de climat. Lui et ses assistants avaient la tête sur la manière de sortir indemnes du guêpier burkinabé. A savoir, comment freiner les vifs attaquants des étalons, prendre le dessus sur les agressifs médians de la sélection de Paul Put et surtout, percer une défense burkinaise trop dure mais trop lente aussi. Des certitudes que le Bosnien veut exploiter. En misant sur une stratégie réfléchie dans laquelle les cadors que sont les M'Bolhi, Bougherra, Yebda et autres Mesbah, Lacen, Guedioura et Kadir, les 8 rescapés du Mondial 2010 portent une grande responsabilité pour la matérialiser sur le terrain. Un «Huit» majeur qui saura tirer vers l'avant un Onze national remodelé voire inexpérimenté mais qui a du talent. Suffisamment, pour accomplir sans encombre le voyage au Brésil via Ouaga.
M. B.
Deux novices redécouvrent l'Afrique
Brahimi-Taïder au pays des hommes intègres
Ils sont arrivés en même temps au sein du groupe Algérie. L'un, Taïder, a su s'imposer dès les premiers essais, le second, Brahimi, a des difficultés à mettre le turbo pour espérer se frayer une place au soleil chez les Verts. Tous deux honorent leur troisième déplacement sur le continent africain avec la conviction de contribuer sérieusement à la qualification de l'Algérie à une quatrième Coupe du monde.
«On est conscients de la tâche qui nous attend. Un tel match exige de nous d'être bien concentrés, et surtout très volontaires pour décrocher le billet qualificatif au Mondial», dira le très discret milieu de terrain de Grenade. Lui et ses camarades semblent déterminés à ne rien laisser au hasard pour décrocher le fameux sésame. «Je pense qu'il n'y aura pas de souci à se faire à ce sujet, puisque cette envie d'aller au Brésil est omniprésente chez tous les joueurs», admet l'ancien rennais qui pense que la présence d'un si nombreux public algérien à Ouagadougou mobilisera davantage les troupes. Brahimi fait, en tout cas, la promesse de donner du sourire et du bonheur à ces fans et à tout le peuple algérien. «On leur promet de tout faire pour les rendre heureux».
Son pote, Saphir Taïder, pense que «le mental est déterminant dans ce genre de rencontres». Le Milanais dont la grinta n'est pas l'unique vertu de sa réussite en club et ses bons débuts en sélection, estime qu'«à 180 minutes du Mondial, on n'a pas le droit de baisser les bras. Nous rêvons tous de prendre part ne serait-ce une fois dans notre carrière à une Coupe du Monde.
Taïder est d'autant plus motivé que l'adversaire est une «pointure africaine» qu'il faut prendre au sérieux. «Il faut se mettre dans la tête qu'on va se mesurer au vice-champion d'Afrique. C'est suffisant pour la prendre au sérieux que ce soit ici à Ouagadougou ou en Algérie», a-t-il précisé.
La chaleur et l'humidité peuvent-elles constituer un obstacle à la détermination des Algériens à décrocher la qualification dès cette manche ? L'Intériste qui pense être rompu à ces conditions de jeu défavorables répond avec beaucoup de réalisme. «Je crois qu'on a maintenant assez d'expérience pour faire face à ces aléas. N'oubliez pas qu'en juin passé, on avait joué deux rencontres au Bénin et Rwanda dans les mêmes conditions climatiques. Nous nous sommes quand même imposés. Je ne vois pas alors pourquoi Ouagadougou serait-elle si différentes si on y met du cœur et de l'application dans notre évolution». Des propos rassurants à quelques heures d'un rendez-vous que Taïder et ses camardes n'ont pas le droit de gâcher.
Les Algériens en Vert, les étalons en Blanc
La réunion technique d'avant-match a eu lieu hier, au niveau de l'hôtel «Splendid» à Ouagadougou. Cette rencontre de pure formalité a défini certaines dispositions organisationnelles de cet événement. Ainsi, les deux équipes ont été instruites sur les couleurs qu'elles doivent porter cet après-midi. Les Algériens devront évoluer en tenue totalement verte tandis que le Burkina Faso portera un équipement tout en blanc. Les officiels de la CAF, conduits par le commissaire au match marocain, Bahou, sont hébergés dans cet établissement hôtelier 4 étoiles, sis au centre-ville de Ouagadougou.
Une cinquantaine de fans à l'arrivée de l'EN
Les premiers supporters des Verts à se rendre à Ouagadougou ont tenu à accueillir leurs vedettes dans l'enceinte aéroportuaire de Ouagadougou, jeudi après-midi. Une cinquantaine avait investi cette dernière dans l'espoir de porter de vives voix leurs encouragements aux camarades de Mesbah. Munis de banderoles, drapeaux et autres tambours et trompettes, ces fans ont créé une ambiance particulière au niveau du hall de l'aéroport Ouaga-Tamseê. Policiers en faction et les employés ou de simples voyageurs ont apprécié chacun à sa manière cette atypique démonstration de force des invétérés fans algériens.
Cohue et «trépignades»
Des scènes honteuses lors d'une banale arrivée d'un groupe de sportifs dans un aéroport africain. Des supporters difficiles à canaliser, des journalistes excités à l'idée d'arracher quelques phrases aux membres de la délégation et des «acteurs» qui suivaient passivement la cohue.
Le tout dans une «ambiance» de souk tellement les «trépignades» étaient fréquentes et souvent dangereuses.
De gros colis entreposés à la sortie de la gare aéroportuaire ont même failli mettre en péril certains joueurs de la sélection qui se sont frayés difficilement un chemin vers la sortie.
Halilhodzic «muting»
Depuis quelque temps, Halilhodzic ne s'adresse plus aux journalistes. Ni ceux d'outre-mer, surtout pas d'Alger. Très affecté par certains écrits mais certainement «embourbé» dans sa préparation de ce dernier tour des éliminatoires pour le Mondial brésilien, Coach Vahid a fini, jeudi à l'arrivée de l'équipe au Burkina Faso, par lancer deux mots à l'endroit du nombreux parterre des envoyés spéciaux de la presse nationale et internationale. «Il fait chaud. Où est le bus ?», était sa «phrase magique», jeudi passé.
Un supporter l'intrigue
Alors qu'il traversait le hall de l'aéroport sans placer le moindre propos à l'endroit des journalistes qui sollicitaient une déclaration, le sélectionneur des Verts a fini par être capté par un fan de l'EN qui lui a remis un fanion de l'équipe avant de lui demander de le lui remettre en juin prochain au Brésil. Un tel acte a semblé scotché le Bosnien qui a certainement saisi le sens du message du très subtile supporter skikdi
Raouraoua marathon-man
En rejoignant à temps le vol spécial de la sélection algérienne à destination de Ouagadougou, le président de la FAF aura réussi un nouvel exploit. Mercredi soir, le membre de la Fifa était désigné par Blatter pour diriger le tirage au sort du Mondial des clubs organisé à Marrakech. Une cérémonie qui a pris fin tard dans la soirée du mercredi. Impossible de reprendre aussitôt le chemin d'Alger et, mieux, se présenter au départ du vol spécial des Verts prévu le lendemain à partir de 11h.
Décrassage à 100 mètres de l'hôtel Laico
Halilhodzic ne perd pas son temps à parloter sur un rendez-vous à propos duquel il a longtemps disserté. Par contre, le travail «niet popov», le Bosnien en veut tous les jours et partout.
C'est pourquoi, moins de deux heures après l'arrivée au QG de la sélection à Ouaga, il a plié son costume et sorti son jogging pour diriger une séance de décrassage d'une heure de temps. C'est sur le terrain jouxtant la BCEAO (banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest) que les joueurs ont regagné par bus sous escorte des gendarmes, que cet entraînement a eu lieu.
Ghilas écourte la séance
Le nouvel attaquant du FC Porto est forfait pour le match de cet après-midi. Déjà mal en point à l'arrivée de la délégation au Burkina Faso, le Marseillais n'a pu aller au terme du décrassage programmé par Halilhodzic jeudi. A peine dix minutes que l'ancien buteur de Moreirense dut décrocher sous l'œil inquiet du staff médical qui soupçonnait une intoxication.
Des chapiteaux pour l'accueil des fans algériens
Pour faciliter l'accueil et l'acheminement au stade des 1 010 supporters des Verts attendus aujourd'hui à Ouaga, les Burkinabés instruits par les services consulaires algériens au Burkina Faso ont mis en place un dispositif au niveau de l'aéroport. Visas, formalités policières et douanières et transport seront les quelques missions du comité d'accueil formé également du personnel de l'ambassade d'Algérie à Ouagadougou ainsi que le renfort du MAE dépêché depuis Alger, et des agents de TVA (Touring Voyage Algérie) chargé de l'organisation logistique des supporters algériens. 25 bus ont été réquisitionnés pour le transfert des supporters de l'aéroport vers le stade et retour.
Le geste de Bader
Ancien membre du comité directeur du CRB sous Kerbadj, Bader apporte sa contribution au soutien logistique des fans de l'EN attendus aujourd'hui à Ouagadougou. Bader a, en effet, décidé d'offrir 2 000 repas aux supporters algériens. Ces derniers recevront également des quotas de nourriture et d'eau à leur descente d'avion. Une dotation prévue dans le package offert par le TVA.
Les Burkinabés refusent de parler aux Algériens
La menace était en l'air. Le point de presse animé par les joueurs et le coach adjoint des étalons, jeudi matin, a été interdit aux médias algériens de même que ceux de la presse internationale. Les responsables de la Fédération burkinaise ont invoqué la réciprocité. La partie algérienne ayant refusé d'autoriser les journalistes burkinais à approcher l'équipe de Halilhodzic ne serait-ce qu'à son arrivée à l'aéroport. «C'est le vice-président de la FAF (Djahid Zefizef, Ndlr) qui a refusé la présence de nos journalistes», dira le chargé de presse de la FBF, Gabriel Baroia. Pour la petite histoire, ce sont Charles Kaboré, Moumouni Dagano, Bakary Koné et le sélectionneur adjoint du Burkina Faso qui ont animé le point de presse devant les médias locaux. Ces derniers ont été instruits de ne pas briefer leurs confrères algériens à leur sortie de la conférence.
Paul Put chez le ministre des Sports
Le technicien belge des étalons snobe à sa manière les médias burkinabés. Jeudi, alors que son adjoint animait la conférence de presse à l'hôtel Joly, Paul Put était dans le cabinet du ministre des Sports et des Loisirs, Yacouba Ouédraogo. Une entrevue improvisée dont l'ordre du jour était la mobilisation des moyens pour la réussite des étalons dans leur entreprise de se qualifier au Mondial-2014. La lancinante et incontournable question des primes a été abordée par les deux hommes.
Des Burkinabés ont prié pour leurs étalons
C'est l'appel adressé par le ministre burkinabé des Sports et des Loisirs, le colonel Yacouba Ouédraogo au peuple burkinabé à la veille du match. Dans un communiqué, «les autorités coutumières et religieuses du Burkina Faso sont invitées à prier pour une victoire des étalons qui affrontent samedi prochain les Fennecs d'Algérie». A cet effet, le colonel Ouédraogo a invité l'ensemble des couches sociales du Burkina Faso à se mobiliser comme un seul homme pour pousser «nos braves Etalons à une brillante victoire».
La FBF décrète l'écran noir
Alors que la télévision publique du Burkina Faso diffusait, ces derniers jours, les récentes rencontres de la sélection durant la CAN 2013 ainsi que le match de qualification contre la Centrafrique, en octobre 2012, la Fédération burkinabé de football (FBF) est intervenue pour ordonner à la RTB à cesser la diffusion desdites rencontres estimant certainement que les Burkinabés ne doivent pas donner le fouet pour qu'ils soient battus par les Algériens.
Paul Put souffre de paludisme
L'entraîneur de la sélection burkinabé de football, Paul Put, victime d'un malaise de santé jeudi, a repris le travail en dirigeant la dernière séance d'entraînement de son équipe aujourd'hui, à 24 heures du match face à l'Algérie au stade du 4-Août à Ouagadougou, en barrage aller qualificatif à la Coupe du monde 2014 au Brésil.
Put, qui souffre de paludisme, selon la même source, n'a pas assisté à la conférence de presse de son équipe jeudi, laissant le soin à son adjoint. Abram Traoré, qui est également l'entraîneur de la sélection burkinabé des moins de 17 ans, de répondre aux questions des journalistes locaux, puisque ceux algériens se sont vu interdire d'assister à cette rencontre avec la presse.
Bakary Koné à Cafonline.com :
«Dans notre esprit le rêve est accessible»
Dans l'impossibilité de suivre la rencontre organisée par les responsables de la FBF à l'intention des médias locaux, nous avons jugé utile de reproduire les propos tenus par le défenseur lyonnais Bakary Koné au cours du point de presse et répercutés par le site de la CAF.
Dans quel état d'esprit allez-vous aborder cette première manche ?
«Celui de conquérants. Tous les joueurs convoqués ont répondu présents dès le premier jour de regroupement, ce qui aura permis de travailler dans les conditions les plus favorables avec tout le monde.»
De tous les adversaires possibles au départ de ce dernier tour, pensez-vous que l'Algérie était le moins mauvais possible ?
«Je ne dirai pas que c'est le meilleur ou le pire. Le fait d'être présent est important pour toutes les équipes. Et celles qui sont là n'ont pas volé leur qualification. Ce n'est pas le fruit d'un quelconque hasard. Quand vous regardez la liste des dix, vous vous apercevez que huit d'entre elles ont déjà joué une Coupe du monde. Nous sommes les seuls avec l'Ethiopie à ne l'avoir pas fait, ce qui renforce notre détermination. Nous allons jouer notre destin à fond, peut-être en nous souvenant que personne ne nous voyait en finale de la dernière CAN.»
A deux matches du Mondial au Brésil, vous vous y voyez déjà ?
«Les qualifications ont été difficiles. Nous ne nous sommes qualifiés que lors de la dernière journée de la phase de poules et jusqu'alors, nous n'y avions pas pensé. Et puis, ce qui se présentait comme un rêve inaccessible au départ, s'est brusquement matérialisé dans nos esprits. Aujourd'hui, nous savons qu'il y a une possibilité. Tous les matches précédents ont été difficiles et les deux qui nous attendent face à l'Algérie le seront davantage. C'est vrai que Dieu est là mais, nous avons une énorme envie de réaliser ce rêve.»
Peut-on dire que c'est un match que vous avez préparé de manière différente ?
«Non, je ne le crois pas. Nous avons voulu rester comme nous l'avons toujours fait, en essayant d'être décontractés  et de tout donner le jour «J» sans laisser le stress et l'enjeu prendre le dessus mais surtout arriver samedi au stade du 4-août sûrs de nous-mêmes et de nos atouts».
Quel serait pour vous le meilleur résultat possible ?
«Pour moi, le meilleur résultat, c'est celui qui nous permettra de pouvoir nous qualifier au retour. C'est bien de gagner à Ouagadougou en faisant un bon match tout en le maîtrisant mais en pensant qu'il y aura le retour où ce sera une autre paire de manches».
Les anciens en parlent
Hassan Yebda :
«Nous sommes conscients»
Le médian des Verts et de Grenade fait partie, désormais, des meubles. Son retour en sélection, enregistré à l'occasion du dernier match du second tour éliminatoire face au Mali, n'a pas rassuré sélectionneur et supporters. A nouveau engagé dans la bataille de Ouaga, l'ancien napolitain laisse apparaître quelques notes d'optimisme. A sa sortie de l'aérogare de Ouaga, Yebda dira d'emblée que «ça à l'air de faire chaud. C'est pourquoi, nous nous attendons à un match très difficile». Pour lui, la volonté du groupe fera la différence. «Nous sommes conscients de la mission qui nous attend. On est déterminés à faire le nécessaire pour aller au bout du rêve. C'est une chance inouïe qui se présente devant nous pour enchaîner avec une deuxième qualification d'affilée», dira celui qui avait honoré sa première sélection, le 11 octobre 2009, face au Rwanda. Cette deuxième participation convoitée par le joueur de Grenade passe, à ses yeux, par «une solidarité à toute épreuve sur le terrain afin de réaliser le meilleur résultat possible et pourquoi pas prendre option avant le match retour en Algérie», dit-il. «Les Burkinabés ont droit d'avoir confiance en leurs chances. Ils ont de bons éléments qui peuvent faire la différence», confesse le milieu algérien qui tenait, enfin, «à saluer la fidélité des fans algériens qui se sont déplacés jusqu'ici pour nous soutenir.»
Djamel Mesbah :
«Nous sommes préparés à tous les scénarios»
Lui aussi fait partie du décor de l'EN depuis quatre années et a connu les saveurs d'une participation à un tournoi final de Coupe du monde. Djamel Mesbah a, depuis South Africa-2010 voyagé. Avec les Verts et dans le Calcio où il a évolué successivement à Lecce, le Milan AC, et porte désormais le maillot de Parme. Ce déplacement pour l'enfant de Didouche-Mourad (wilaya de Constantine) est-il différent des précédents ? «Le match sera difficile. Néanmoins, on sait ce qui nous attend sur le terrain.
On doit être solide, sur le plan mental notamment, pour surmonter tous les obstacles qui pourraient se dresser sur notre chemin», répond le poulain de Roberto Donadoni, une des légendes du football italien qui avait, lui, connu deux phases finales. Mesbah, qui a un faible temps de jeu chez les Parmesans, dit que le groupe est préparé à tous les scénarios durant le match d'aujourd'hui face au Burkina Faso. «Ma foi, on s'est bien préparés. On est tous déterminés à revenir à Alger avec un bon résultat, et comme je l'ai toujours dit, dans pareils rendez-vous, il ne faut surtout pas encaisser de buts. Connaissant bien notre équipe, je suis persuadé que nous avons des atouts à faire valoir», a confié celui qui, mis en concurrence avec Ghoulam, autrement plus compétitif cette saison, affirme que «le plus important est que l'EN gagne.»
Madjid Bougherra :
«Notre solidarité fera la différence»
Le capitaine des Verts sait garder la tête sur les épaules. Le «Magic» comme le surnomment affectueusement copains et fans donne toujours l'impression de quelqu'un qui sage, posé et qui va toujours à l'essentiel. Sans protocole, ni demi-mots, le défenseur de Lekhwiya consent la difficulté de la rencontre d'aujourd'hui face aux Etalons. «Ce sera très difficile face à un adversaire qu'il ne faut surtout pas sous-estimer. Les deux équipes aborderont le match avec la nette détermination de faire un pas vers la qualification. On s'attend à ce que les joueurs fassent tout pour atteindre leur objectif et donner du plaisir à leur peuple. De ce côté-là, on est conscients, et on s'est préparés pour vivre le match comme il se présente. J'insiste à chaque fois auprès de mes coéquipiers pour être solidaires. A mon avis, c'est là où réside la clé du match. Il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin», conclut Bougherra.