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Lettre de province
Le football pour grandir dans sa propre estime
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 11 - 2013


Par Boubakeur Hamidechi
[email protected]
Avec quels autres matériaux que ceux du sport rédiger cette «lettre »? Sujet unique, d'une semaine placée sous son signe, comment pouvait-on contourner son actualité alors qu'aucun thème ne s'est proposé à sa substitution ?
Après le concert d'éloges consacré aux feux de joie de ce lumineux mardi, il nous a paru difficile de nous y soustraire, d'autant que rien, absolument rien d'important, n'a eu lieu entre-temps. Une fois de plus, c'est justement auprès du football qu'il est loisible de scruter les états d'âme de ce pays dont on disait pourtant qu'il était atteint d'une profonde dépression morale. L'immense enthousiasme de cette fameuse soirée n'a-t-il pas délivré le démenti qu'il fallait à ceux qui faisaient peu cas de ses ressorts identitaires ? L'allégeance populaire à ce que représente symboliquement un drapeau en des circonstances sportives renseigne d'ailleurs sur le malentendu quasi historique qui sépare le pays réel de ses représentants officiels.
Alors qu'une victoire des stades voit surgir des millions d'oriflammes dans les rues et aux fenêtres nous n'avons plus souvenir que les dates majeures de nos célébrations (1er Novembre et 5 Juillet) aient suscité une pareille spontanéité. Dans un pays où les dirigeants n'ont que la réputation qu'ils méritent ce sont, le plus souvent, leurs sujets qui leur font la leçon. Et c'est ainsi que les Algériens, tout en subissant le fardeau d'un Etat en pleine dérive, se révèlent les meilleurs pédagogues du patriotisme. Même si l'on nous rétorquera que ce genre d'assertion est tout à fait déplacé, dès lors qu'elle surinvestit politiquement une exubérance des foules tout en interdisant aux pouvoirs de trouver quelques avantages dans les exploits sportifs, il suffit de leur rappeler que sur ce chapitre, la confiscation du crédo du nationalisme est d'abord le fait des régimes. Et si, de temps à autre, notamment dans des circonstances totalement apolitiques, l'on vienne à leur rappeler qu'ils n'ont pas le monopole de l'attachement à ce pays, cela ne peut faire que du bien au commerce politique, lui-même ! Eh bien ! oui les défilés du 19 novembre sont arrivés à point nommé pour signifier bruyamment qu'ils ne sont d'aucune manière à l'origine des engouements pour une Algérie qui leur ressemble si peu. Au contraire, si quelque 30 millions de petites gens ont applaudi et fêté ces garçons en habit de lumière, c'est parce qu'elles ont transféré leurs espérances sur ces tisserands de la dignité sportive après la désillusion ravageuse dont s'est rendu coupable le monde politique. Désabusés par tant de turpitudes, les Algériens ont certainement trouvé dans le podium des stades quelques raisons positives pour se réconcilier avec eux-mêmes. Tout en sachant que le sursaut d'orgueil sportif ne doit rien à la bonne gouvernance de l'Etat ne leur pose guère de dilemmes cornéliens. Car, à tout prendre pour le bon moral de la société, autant aller chercher hors de nos frontières ceux qui étaient en mesure de nous faire grandir dans notre propre estime. Cette magique diaspora d'Algériens que l'on rameuta n'a-t-elle pas fait, effectivement, du bon boulot ?
Ces golden-boys, révélés en l'espace de quelques expéditions continentales, ont réussi à résoudre, non seulement, tous les problèmes sur le terrain mais surtout ont fait montre d'un tel caractère et d'un attachement surprenant au pays de leurs parents qu'il est désormais discourtois de gloser sur leur origine. Ce sera, par conséquent, grâce à eux que l'Algérie du sport peut se prévaloir d'être membre à part entière du gotha du football mondial. Inutile donc de s'appesantir sur leur trajectoire personnelle puisqu'avant de conquérir nos ovations eux ont cherché à mériter une filiation nationale. D'ailleurs, le peuple du football, dont la perspicacité est notoire, leur avait accordé son quitus bien avant que ne se rallient à l'évidence les esprits chagrins aveuglés par la culture chauvine du clocher. Il est vrai qu'en ces temps déraisonnables, politiquement l'on craignait que la machine de propagande du régime ne se réapproprie cette bonne publicité. Et, quitte à le priver de cette opportunité, certains ont, d'une manière insensée, rêvé d'un échec. Or, depuis mardi, les signaux s'avèrent peu parlants à l'image du baromètre nommé Sellal qui, pour une fois, n'a pas surenchéri sur cette apothéose ni tiré des traites pour le compte de la campagne qu'il mène.
Epargnée, pour le moment, l'équipe nationale est pourtant à l'origine d'une fragile cohésion sociale, sans pareille, et que doivent lui envier les satellites politiques du régime. Voilà pourquoi il est encore possible à ceux qui ont investi les villes et bourgades ce jour-là de continuer à siroter du petit-lait au détriment de ceux qui les gouvernent. Car, contrairement à une idée reçue, le football n'est pas toujours l'opium du peuple, il peut parfois constituer sa revanche lorsqu'on l'a trop longtemps négligé et méprisé. Surtout, lorsqu'après un triomphe sportif, un pays se transforme en un vaste stade et qu'ils ne savent pas comment récupérer la jubilation collective.


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