La cour d'assises du tribunal de Nanterre a requis, hier matin, dix ann�es de r�clusion criminelle contre l'une des principales accus�es du meurtre du d�put� alg�rien assassin� en France le 9 janvier dernier. Ouardia Benakli, 40 ans, belle-sœur du d�funt d�put� Abdelkamal Benbara, n'a pas b�n�fici� de circonstances att�nuantes. La d�fense a enfonc� la belle-sœur et la belle-m�re, auteurs de l'abominable crime. La cour avait commenc� d�s lundi dernier � d�nouer les fils d'un drame familial qui s'�tait sold� par un assassinat. Trois personnes de la m�me famille sont poursuivies dans cette affaire : Ouardia Benakli pour �homicide volontaire�, Sekoura, la belle-m�re �g�e de 80 ans pour �tentative de meurtre� tandis que le petit-fils St�phane Ouaked est accus� de �modification de l'�tat des lieux d'un crime�. A l'origine de ce meurtre, une m�sentente familiale qui s'�tait sold�e par une fin tragique. Le 9 janvier dernier, suite � une dispute au sujet de la garde de la fille du d�funt, la tante de la petite Yasmine commet l'irr�parable. C'est � coups de casserole qu'elle tente d'assassiner son beau-fr�re avant que sa m�re ne lui enfonce un couteau au niveau de la poitrine. Le soir du drame, la belle-m�re avait reproch� au mari de sa fille d�c�d�e de vouloir refaire sa vie et de voir une autre femme. Exc�d� par les propos de sa belle-m�re, le d�put� aurait affirm� qu'il comptait refaire sa vie et demander la garde de sa fille Yasmine. C'est � ce moment-l� que tout d�rape : le corps ne sera retrouv� que 20 jours plus tard dans le coffre d'une voiture � Paris. Hier, la d�fense a tent� de pr�senter l'accus�e principale comme une grand-m�re meurtrie et se faisant du souci pour sa petite fille. Des arguments auxquels le minist�re public est rest� insensible, en t�moigne le verdict s�v�re requis par le tribunal. L'avocate g�n�rale a pr�sent� la belle-m�re du d�funt comme �la matriarche du clan Benakli�. Elle n'avait en effet pas h�sit� � porter trois coups de couteau � Abdelkamal Benbara alors que, selon l'expertise, les coups de po�le en fonte port�s au pr�alable par sa fille avaient d�j� caus� la mort du d�put�. L'avocate de la famille Abdelkamal Benbara a, dans son plaidoirie, affirm� que : �Dans ce meurtre, je vois une affaire de femmes, une affaire de clan, une affaire d'orgueil. L'orgueil des Benakli.� Elle a demand� d'assortir les peines d'une interdiction des droits civils, civiques et familiaux pour dix ans. D�peinte comme une �ogresse intransigeante � qui a entra�n� sa famille dans �sa rage�, la bellem�re est consid�r�e comme le chef d'un clan qui n'a pas h�sit� � tuer pour �l'honneur de sa fille�. Ouardia Benakli a indiqu� hier �nous sommes frapp�s par le malheur. Maudits. Alors, lorsque Benbara a sali devant nous la m�moire de ma sœur, c'�tait la tuer une seconde fois�, avant d'ajouter : �J'ai frapp�, frapp�, partout, peut-�tre trente fois, raconte doucement la jeune femme. Il a sali la m�moire de Louisa, menac� ma m�re et Yasmine. C'est la somme de tout cela qui m'a conduite � le tuer.� Un acte qui lui vaudra plusieurs ann�es de r�clusion criminelle.