La Fondation du 8-Mai-1945 a rendu hier hommage à Meriem Bouattoura. A travers cette femme combattante, la Fondation a voulu rendre hommage à toutes les femmes ayant lutté dans l'armée de Libération nationale (ALN). Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Pour la célébration de la date du 19 Mars, fête de la Victoire, la Fondation du 8-Mai-1945 a choisi de faire honneur aux femmes ayant combattu dans les rangs de l'armée de Libération nationale (ALN). C'est à travers Meriem Bouattoura, une figure emblématique de la guerre de Libération que la Fondation a tenu à rendre hommage à toutes ces femmes courageuses. Elle qui disait, témoignait Houria Tobal, son amie de lutte, «c'est pour les femmes algériennes et leurs libertés que je me bats et mourrai». Selon Houria Tobal, Meriem Bouattoura est née dans une famille bourgeoise et rien ne l'a obligée à abandonner son confort pour rejoindre le maquis si ce n'est son amour pour cette patrie qu'elle voulait voir libre. Selon Abdelhamid Slakdji, président de la Fondation du 8-Mai 45, la femme algérienne a choisi de lutter et de tomber sur le champ d'honneur alors que personne ne le lui avait demandé. «Ces femmes ont été volontaires pour rejoindre les maquis et combattre aux côtés des hommes», a-t-il souligné. Il a précisé que les moudjahidate n'étaient pas que des infirmières ou médecins mais parmi elles, il y avait aussi des responsables de l'armée. Meriem Bouattoura était à la tête des groupes commandants, a-t-il indiqué. Née en 1938 à N'gaous, dans la wilaya de Sétif, Meriem Bouattoura était au lycée lorsqu'elle a commencé le combat. Elle a joué un grand rôle dans la sensibilisation des lycéens, les convainquant à épouser la cause nationale et rejoindre le maquis. «Lorsqu'elle a senti que l'étau se resserre sur les maquis, Meriem a fait une demande pour rejoindre les rangs de l'ALN à Constantine et quitter la wilaya de Sétif. Elle était bachelière et c'est elle qui traçait toutes les opérations militaires, les Français la voyait dangereuse et les moudjahidine craignaient sa rigueur», a indiqué M. Slakdji. Il a rappelé que Bouattoura était encerclée avec son compagnon d'arme Hamlaoui le 8 juin 1960, ce dernier fut tué sur le coup et elle, blessée. Elle était à l'agonie, quelqu'un a demandé de ramener une ambulance, le capitaine qui l'a reconnue a ordonné de la laisser mourir. «C'est une salope, laissez-la crever, a répondu le capitaine en lui lançant des coups de pieds», a rapporté le président de la Fondation du 8-Mai-1945 en larmes. Bouattoura est morte, les armes à la main à l'âge de 21 ans.