A l'instar des footballeurs, les pugilistes mouloudéens ont également dominé la Coupe d'Alger, qui s'est déroulée la semaine dernière sous la houlette de Mohamed Allalou, le médaillé olympique des JO de Sydney en 2000 qui nous a accordé cet entretien dans lequel il exprime d'intéressantes réflexions sur le noble art. Le Soir d'Algérie : Quel est votre avis sur les combats de la Coupe d'Alger ? Mohamed Allalou : Le niveau a été moyen, mais à l'échelle de la wilaya, c'est toujours comme cela. Il y a eu tout de même des duels très spectaculaires ? C'est vrai, surtout de la part de nos éléments. Et les autres, ils ont été médiocres ? Ecoutez, vous me demandez mon avis et je vous le donne et je le répète, c'était tout juste moyen dans l'ensemble. Êtes-vous toujours consultant auprès de la Chaîne III ? Non, je l'ai été juste pour la Coupe d'Afrique des nations et ensuite, j'ai repris mon poste d'entraîneur au MCA. Vous êtes l'un des rares médaillés olympiques de l'histoire de la boxe algérienne. C'est votre meilleur souvenir ? Oui, tout à fait. Participer à une olympiade est le rêve de tout sportif et j'ai eu l'occasion d'y participer avec en plus une médaille à la clef. C'est certain, c'est mon meilleur souvenir. Et quel a été votre pire souvenir ? Je n'en vois pas. Dieu merci, je n'ai eu que du bonheur avec la boxe grâce à laquelle j'ai connu des hommes et visité de beaux pays. Et vous avez connu «Babour l'Australie» puisque c'est dans ce pays que vous avez remporté votre médaille olympique ? Oui, c'était fabuleux et un privilège d'honorer l'Algérie. Le champion français Fabrice Tiozzo a déclaré qu'avant un combat, il avait toujours la trouille au point même de vomir. On a toujours peur avant de pénétrer sur le ring ? Moi, je dirai que c'est le trac devant l'incertitude du combat. De toute façon, le trac ou la peur existe chez tous les sportifs. Même les footballeurs ont des appréhensions avant de rentrer sur le terrain. Le trac, c'est lui qui nous motive. Une fois, sur le ring, on pense au combat surtout. Jean-Claude Boutier, l'ex-champion européen des moyens, a toujours dit que la boxe est un métier très dur. C'est aussi votre opinion ? Je partage son avis parce qu'un boxeur doit s'entraîner très dur et s'astreindre à un régime sévère et draconien. Nos régimes alimentaires sont terribles et en plus, on monte sur le ring face à un adversaire qui ne pense qu'à vous démolir. C'est normal, c'est un sport de combat très violent. Certes, il y a de la violence dans la boxe mais dans l'art. Et puis, il ne faut pas oublier qu'il y a un arbitre, un médecin pour arrêter le massacre en cas de besoin. Georges Foreman, l'ex-champion américain des lourds a dit qu'il n'était pas le meilleur de l'histoire, mais un grand homme d'affaires. Vous ne vous êtes pas reconverti dans les affaires ? Se reconvertir dans les affaires, ce n'est pas possible en Algérie. Nous ne sommes pas en Amérique. Avec l'apparition des chaînes de TV privées, ça vous dirait d'être consultant à nouveau ? Oui, si je suis sollicité, pourquoi pas. Je l'ai déjà fait avec la radio et j'ai beaucoup aimé.
