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Enquête-Témoignages
Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 08 - 2013

En Algérie comme ailleurs, on ne vibre que pour le sport roi, et il est quasiment impossible de croiser une personne qui pourrait prétendre ignorer qui sont Pelé, Diego Maradona ou Lionel Messi ou encore Rabah Madjer et Chaouchi. Des férus du foot en parlent.
La fièvre du ballon rond a contaminé toute la planète engendrant le phénomène de fanatisme dans lequel nombre de nations se disputent la première place, et pour les Algériens comme pour les autres, toutes les occasions sont bonnes pour afficher leur passion et supporter leur équipe. La dernière en date a été la création du fameux slogan «One, two, three, viva l'Algérie» et qui reste à ce jour le témoignage d'une gloire, certes, éphémère, mais ô combien significative pour les fans du foot. Une passion qui se vit différemment.
Hamid, 60 ans : «Le foot est ma passion»
Nostalgique du football algérien d'antan, sportif accompli, Hamid est considéré par les siens comme l'homme actif et dynamique qui inspire les générations. «Depuis que je suis tout petit, aâmi Hamid a toujours fait figure pour moi de cet oncle féru de sport qui enchaîne longueurs de footing et entraînements de football, avant de rejoindre le tatami de sa discipline fétiche qu'est le karaté», dira de lui son neveu. Pourtant, ce karatéka, qui est ceinture noire, ne tarit pas d'éloges sur son sport favori : le football. «Il est vrai que je pratique le karaté depuis trente ans déjà, c'est une discipline de concentration et de maîtrise de soi, mais mis à part cela, ma grande passion est incontestablement le sport national : le football. Je me comprends et je suis sûr que tous les hommes de ma génération peuvent en témoigner ; ce sport a quelque chose de plus que les autres, surtout quand on a vécu, comme moi, les années de gloire de l'équipe nationale algérienne. Qui ne se rappelle pas de Ahcène Lalmas du CRB, de Natouri, de Meziani de l'USMA, Seridi de Guelma, Hadefi Miloud du MCO, ou encore Berkani Abdenour, le gardien star de la JS Kabylie ; des figures d'un football brut et qui jouaient avec les tripes pour la seule gloire de leurs clubs, ils avaient à plusieurs reprises tenu tête à des équipes de prestige, comme la rencontre en 1964 face à celle de l'Union soviétique qui comptait le meilleur gardien de but de l'époque, Lev Yachine, et que Lalmas a réussi à éclipser grâce à son jeu fluide et tactique et surtout, grâce à un coup de tête magistral qui a permis l'égalisation des deux équipes. Je me rappelle également de Betrouni aux Jeux méditerranéens de 1975 qui a permis à notre équipe nationale de décrocher la première médaille d'or face à la France et qui a de ce fait pris la revanche de tout un pays sur son colonisateur.
Djamel Zidane, Belloumi ou encore Rabah Madjer et Assad (et son fameux ghoraf : la louche) sont venus après, vers les années 1980, où il y a eu le match légendaire qui a opposé l'équipe nationale à celle de l'Allemagne de Rummenigge durant le Mondial de 1982 et où des milliers d'Algériens ont frissonné face à ce qui est aujourd'hui considéré comme «le match» de légende du foot algérien. Tous ces joueurs qui, aujourd'hui, sont ignorés des jeunes générations ont fait le bonheur du peuple algérien après l'indépendance et ont porté très haut les couleurs nationales. Je pourrais ainsi parler de foot des heures durant, j'avoue pourtant, que depuis quelques années, le niveau de nos joueurs est tombé très bas ; la faute incombe à la marchandisation de ce sport noble, aux businessmen qui ont pris possession de certains clubs à la seule fin de se faire de l'argent, les joueurs aussi sont tombés dans le vice de la rémunération à outrance. Résultat des courses : la qualité du jeu a laissé place aux primes et autres rétributions, ce qui est dommage pour nous, amateurs de foot national qui ne demandons qu'à revoir sur nos pelouses la gloire et la passion de ce sport sans égal.»
Amir, 23 ans : «Tous les moyens sont bons pour regarder tous les matchs.»
Etudiant en troisième année de comptabilité, Amir est, à l'image de milliers de jeunes Algériens, un fou du football qui ne lésine sur aucun moyen pour suivre ses équipes favorites. «Comme tout Algérien qui se respecte, je regarde les matches de foot depuis que je suis tout petit ; cela, sans parler des innombrables parties de ballon avec les voisins et les amis. Mon premier souvenir de match télévisé remonte à la Coupe du monde de 1998. Je me rappelle avoir supporté l'équipe du Brésil dès le début des rencontres, j'avais aussi un petit faible pour les équipes latines et allemandes mais le jour de la grande finale, qui s'est déroulée un certain 12 juillet, quand l'équipe de France, dont Zinedine Zidane était la star, a rencontré l'équipe du Brésil avec sa star de l'époque, Cristiano Ronaldo, pour ne citer que lui. Je me rappelle avoir souhaité de toutes mes forces que mon équipe remporte le match même si la France menait déjà de deux buts à zéro. Le coup décisif d'Emanuel Petit, le millième but de l'histoire de l'équipe de France, a réussi à me faire pleurer ce jour-là. Par la suite, et comme le paysage footballistique algérien n'a rien de spécial, notre équipe nationale fait peine à voir, et la seule fois où nous avons frissonné pour elle, a été pour une minable qualification pour un Mondial duquel nous sommes sortis, encore une fois, grands perdants. Je supporte les équipes européennes comme le Réal Madrid, l'FC Barcelone ou encore la Manchester United qui sont pour moi des équipes qui témoignent à quel point cette discipline est tactique, contrairement à ce que l'on pourrait croire. Et pour pouvoir suivre les nombreux matches que disputent presque chaque jour ces équipes, tous les moyens sont bons, même les plus illégaux.
Car comme je n'ai pas encore les moyens financiers de me payer des cartes d'abonnement aux chaînes satellitaires sportives, je fais comme la plupart de mes concitoyens, je pirate ces chaînes- là. Pour ce faire, il faut d'abord se munir d'un bon démodulateur doté d'un décodeur et le tour est joué. Je décrypte ainsi près de 100 chaînes sportives comme Bein Sports, Al Jazzeera sport ou encore des chaînes allemandes qui diffusent des matches non-stop.
Je suis conscient que ce que je fais est frauduleux, d'ailleurs, certaines chaînes ont carrément disparu depuis le verrouillage des opérateurs français pour cause de piratage en Algérie, mais je ne peux faire autrement pour assouvir ma passion pour le ballon rond.»
Malek : «Moi ce que j'aime, c'est le direct !»
Pour ce jeune chômeur de trente ans, il n'y a pas mieux pour un amateur de football que l'adrénaline des gradins d'un stade bondé par des milliers de fans en délire. «Je suis un fanatique de la JSK et fier de l'être. Supporter cette équipe a été pour moi naturel et presque inné ; d'ailleurs, toute ma famille supporte cette équipe et on n'est pas près de changer. Pour ma part, regarder un match de foot à la télé, installé confortablement dans un fauteuil ou sur un tapis n'est pas ce que j'apprécie le plus, il m'arrive de le faire mais juste pour les matches internationaux que je ne peux malheureusement pas apprécier en direct, mais ce que j'aime le plus, c'est d'assister à une rencontre, de préférence de mon équipe, installé dans les gradins d'un stade aux côtés d'autres supporteurs tout aussi fans que moi. Il n'y a pas plus belle sensation pour un amateur de foot que d'entendre l'écho des joueurs qui se démènent sur la pelouse, espérer recevoir une balle de son joueur préféré ou encore d'entonner à l'unisson l'hymne des deux équipes et de voir que notre soutien arrive aux oreilles des joueurs qui s'acharnent encore plus à nous arracher la victoire. Il y a, certes, certains désagréments, comme le hooliganisme qui est généralement le résultat d'une défaite de l'une des équipes ; il y a toujours de mauvais perdants, mais j'avoue que se retrouver dans une foule en délire prête à tout pour sauver l'honneur de son équipe est assez valorisant à mes yeux, même si parfois des incidents fâcheux arrivent et qu'il faut éviter d'en arriver là. Pour moi et mes enfants, si j'en ai un jour, un match de foot n'est rien hors d'un stade.»
Amina, mère au foyer :
«on ne rate aucune rencontre de l'équipe nationale.»
Pour cette jeune mère de famille, il n'est pas question de rester derrière les fourneaux alors que son époux regarde un match de foot. «Mes copines s'exclament lorsque je leur dis que j'aime regarder les matches de foot avec mon mari. Elles qui se plaignent à chaque fois sous prétexte que leurs époux les empêchent de voir leur série préférée ou qu'ils devraient être au marché au lieu de regarder ce «jeu» à la télé. J'avoue avoir grandi dans une famille où les femmes étaient dans ce même schéma ; ma mère n'a jamais regardé un match de foot et elle disait toujours à mon père qu'il devait s'occuper des choses essentielles au lieu de perdre son temps devant la télé. Mais pour moi, c'est différent, j'ai commencé à apprécier le football assez jeune, je sortais avec mon père et mes frères et sœurs, on était assez nombreux, et nous disputions des matches durant de longues heures. J'aimais frapper de toutes mes forces dans un ballon et apprécier la victoire lorsque mon équipe la décrochait.
A la maison, je m'installais toujours avec mon père sur le canapé du salon et regardions les matches diffusés sur la télé nationale. Chez nous, c'est le CRB qui est adulé, et nous ne rations donc aucune de ses rencontres. Le foot a été également une occasion pour nous d'être tous réunis, je veux dire que lorsque nous allions chez mes grands-parents, mes oncles et cousins se joignaient toujours à nous pour regarder les matches importants, ma grand-mère fût à mes yeux, l'unique femme qui appréciait le football autant que moi, je crois que je tiens d'elle cette passion pour ce sport. Aujourd'hui encore, je ne rate pas une rencontre du CR Belcourt, et quand elle est face à l'équipe de mon mari, le MCA, notre salon ressemble à un stade avec des supporters en furie qui se disputent à la moindre occasion. Pour moi, il n'y a pas plus passionnant et défoulant qu'un bon match de foot qu'on apprécie avec les gens qu'on aime.»


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