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A FONDS PERDUS
La souverainet� et le chiffre
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 11 - 2004


Par Ammar Belhimer
De nombreux lecteurs ont vu dans le choix des sujets comment�s ici, un pied de nez � l'in�narrable s�cheresse du champ politico-m�diatique que le syst�me, g�n�tiquement programm� pour le verrouillage, a r�duit � une mauvaise loterie qui offre pour seule chance de gagner un �z�ro� au grattage et le m�me chiffre au tirage. L'honn�tet� commande de dire que le verrouillage tant d�cri� ne date pas des derni�res �ch�ances �lectorales, mais r�sulte d'une solide construction de base qui accorde une place d'honneur aux bouffons, aux corbeaux et aux mercenaires.
Sinon, quid de la francophonie, de l'OTAN ou de la r�conciliation nationale, pour ne citer que les chantiers les plus r�cents, dans l'activit� des partis, des associations, des institutions ou des personnalit�s politiques les plus en vue ? Acteurs et sujets, y compris de l'opposition, ob�issent principalement au seul d�sir de troquer des pouvoirs de nuisance contre de la rente et, accessoirement, en guise de consommation externe, de figurer sur la feuille de route de l'Unique dans un syst�me sans finalit�. Or, en politique comme en cybern�tique, un syst�me sans finalit� est un syst�me fou. C'est la raison pour laquelle nous pr�f�rons �puiser le propos entam� mardi dernier � propos de la corporation des experts comptables, commissaires aux comptes et comptables agr��s. Cette corporation continuera de nous inspirer respect non point parce qu'elle tient � des positions �souverainistes� auxquelles se rattachent encore, � bonne raison, plusieurs g�n�rations de compatriotes, mais parce qu'elle alimente un d�bat �conomique qui est au cœur de l'autonomie de la d�cision nationale. La revendication de maintenir l'interdiction faite aux �trangers, personnes physiques ou morales, d'exercer cette profession en Alg�rie, est largement fond�e pour d'autres consid�rations que le corporatisme ou le nationalisme �troits. Conseillers juridiques et fiscaux, auditeurs et commissaires aux comptes, consultants en strat�gie et en organisation... Ces m�tiers traditionnellement exerc�s par des ind�pendants qui op�rent sur une base plut�t artisanale et locale, du fait des particularismes juridiques, fiscaux et culturels de chaque pays sont largement entra�n�s dans la spirale de la mondialisation des firmes avec l'av�nement de v�ritables multinationales. Les nouveaux mastodontes de la comptabilit� et du conseil acc�l�rent �galement l'uniformisation des r�gles du jeu non sans poser des probl�mes consid�rables vis�- vis de la r�gulation publique, traditionnellement importante dans ces activit�s. Les grands cabinets de l'audit financier sont jusqu'� maintenant les Big Five, les cinq grands cabinets anglo-saxons de l'audit financier (Pricewater- HouseCoopers, KPMG, Ernst & Young, Deloitte Touche Tohmatsu et Arthur Andersen). Et, paradoxalement, ce sont surtout les autorit�s publiques am�ricaines, qui, pour l'instant, œuvrent � limiter leur pouvoir sur l'�conomie mondiale. Avant de lui substituer le leur. Flash back. Les Big Five ont fini par �craser toute concurrence dans le contr�le des comptes des grands groupes. Elles ont pu �tendre leurs tentacules gr�ce � l'internationalisation des portefeuilles des investisseurs. D'abord sp�cialistes de l'audit au sens �troit, c'est-�-dire l'analyse et la v�rification des comptes, ils ont diversifi� et �largi leurs activit�s particuli�rement au domaine du conseil : conseil en fiscalit� ou management (planification, gestion, organisation, strat�gie). Outre la comptabilit�, le conseil joue de longue date un r�le central dans la diffusion des innovations en gestion et en management. Depuis Frederick Taylor, au d�but du si�cle, le secteur est domin� par des consultants am�ricains. Les six premiers cabinets ont totalis� � eux seuls pr�s de 32 milliards de dollars de chiffres d'affaires en 1993 : 6,01 milliards pour Arthur Andersen, 6 milliards pour KPMG, 5,83 milliards pour Ernst&Young, 5,22 milliards pour Coopers&Lybrand, 5 milliards pour Deloitte Touche Tohmatsu et 3,9 milliards pour Price Waterhouse. Dans la r�partition de leurs chiffres d'affaires, les missions de commissariat aux comptes repr�sentent en moyenne les deux tiers de l'activit� d'audit financier. Une force qu'ils tirent d'une activit� routini�re (attester la sinc�rit� des comptes) d'un march� captif puisque toutes les l�gislations font obligation aux soci�t�s de certifier leurs comptes. Plus r�mun�ratrices sont les interventions ponctuelles, dites contractuelles, effectu�es � l'occasion des cessions, acquisitions ou fusions d'entreprises. A ce titre, la privatisation et l'ouverture du capital des entreprises publiques aux int�r�ts �trangers leur auraient offert d'�normes opportunit�s de profit. Il reste naturellement aux comp�tences nationales en la mati�re � rassurer ces m�mes int�r�ts en prouvant leur aptitude � offrir la m�me qualit� de service. L� aussi, le d�fi � relever n'est pas � la port�e du premier venu parce que ces op�ration sont les plus risqu�es : en deux ou trois semaines, une �quipe doit �valuer sans parti pris une soci�t�. Ce qui n'est pas �vident du tout car si le cabinet travaille pour l'acheteur, il cherchera � en faire baisser le prix. A l'inverse, si c'est le vendeur qui lui passe commande, il aura tendance � appuyer les �l�ments qui valorisent l'entreprise. Ces missions qui sont donc loin d'�tre impartiales donnent lieu � de v�ritables batailles entre cabinets en fin de parcours. L'ouverture de l'�conomie nationale met � rude �preuve l'activit� de conseil qui reste encore largement une activit� artisanale chez nous. Les entreprises qui montrent du nez sont souvent des multinationales : pour leur vendre du conseil, il ne suffit plus d'avoir ses entr�es aupr�s des g�n�raux, des ministres, des pr�sidents et des directeurs g�n�raux, il faut �tre capable ensuite d'intervenir partout dans le monde selon les m�mes normes. L'uniformisation des pratiques qui se heurte encore � la persistance de r�gles comptables nationales tr�s diverses est l'œuvre de l'International Accounting Standards Comittee (IASC), l'organisation internationale mise en place par les auditeurs financiers, en faveur de l'�laboration de normes comptables unifi�es � l'�chelle mondiale. Ce processus est aujourd'hui en voie d'ach�vement, avec la mise au point d'un ensemble de normes approuv�es par l'International Organisation of Securities Commissions (Iosco), l'internationale des organismes qui contr�lent les Bourses. L� aussi, les Big Five ont conquis le droit d'�crire les normes comptables mondiales. L'IASB qui �dicte les normes comptables, d�pend d'une fondation de droit anglais bas�e � Londres, l'IASC Foundation. Cette fondation est dirig�e par dix-neuf trustees (hommes de confiance) nomm�s pour trois ans : six Am�ricains, six Europ�ens, quatre experts originaires de la zone Asie-Pacifique et trois du reste du monde. Cinq de ces dix-neuf trustees sont nomm�s par l'Ifac, l'organisation internationale des expertscomptables, et deux d'entre eux doivent �tre des dirigeants de grand cabinet d'audit. Les organisations internationales d'enseignants de comptabilit�, de financiers d'entreprise et d'investisseurs d�signent chacune un repr�sentant. Les onze autres sont choisies d'un commun accord par ces organisations en fonction de leurs comp�tences individuelles, de fa�on � atteindre les quotas r�gionaux. Paul Volcker, ancien pr�sident de la R�serve f�d�rale am�ricaine, assure la pr�sidence de l'organisation qui dispose d'un budget de 23 millions d'euros (en 2001) fourni par trente-six firmes multinationales. Elle est soutenue �galement par vingt-neuf banques centrales (dont la R�serve f�d�rale am�ricaine et la Banque centrale europ�enne), ainsi que par le Fonds mon�taire international (FMI) et la Banque des r�glements internationaux (BRI) dont le si�ge se trouve � Berne, en Suisse. Les dix-neuf trustees de la fondation nomment � leur tour les quatorze membres de l'IASB, l'instance charg�e de mettre au point les normes comptables ; douze d'entre eux choisis selon des crit�res strictement professionnels (ce sont des auditeurs, des financiers d'entreprises, des familiers des �tats financiers, donc des investisseurs) y travaillent � plein temps. Sept des membres de l'IASB sont formellement charg�s des relations avec les organismes de normalisation comptable de chacun des principaux pays riches. L'IASB est �galement une instance � dominante anglo-saxonne. Le pr�sident, plus un autre membre, sont anglais et le vicepr�sident (tout comme quatre autres membres) sont am�ricains. Se joignent � eux une Canadienne, un Australien et un Sud-Africain. Trois membres seulement sont originaires de pays qui �chappent � la tradition anglosaxonne : un Allemand, un Japonais et un Fran�ais n�anmoins form� � la bonne �cole puisque c'est un ancien de KPMG et d'Arthur Andersen.


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