Au moins 31 personnes, des civils et des djihadistes, ont péri dans des raids menés samedi par l'aviation du régime sur la province de Raqa, contrôlée par le groupe de l'Etat islamique (EI) dans l'est de la Syrie, a rapporté une ONG. «Les avions militaires du régime ont mené huit raids sur la ville de Raqa et ses environs», a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme OSDH), Rami Abdel Rahmane. Les raids ont tué 16 civils, dont trois enfants et deux femmes, et 15 djihadistes. Depuis quelques semaines, le régime mène des raids contre les localités tenues par les djihadistes dans le nord et l'est syrien. Selon des militants, ces raids font de nombreuses victimes civiles. Des raids similaires menés mardi dans la province de Deir Ezzor (est), ont tué 16 personnes. Les raids de samedi à Raqa ont visé un bâtiment abritant un tribunal islamique créé par l'EI, et un camp d'entraînement. 17 des personnes tuées l'ont été dans un raid mené contre une boulangerie, selon l'ONG. L'EI, qui a émergé en 2013 en pleine guerre en Syrie, entre rebelles et troupes du régime, a gagné rapidement en puissance, s'emparant de vastes régions dans l'est et le nord du pays. Engagé également depuis juin dernier dans une offensive en Irak voisin où il contrôle plusieurs pans du territoire, il a proclamé un «califat» à cheval entre les deux pays. L'EI a commis des atrocités terrifiantes dont des exécutions sommaires quasi quotidiennes dans les zones qu'il contrôle, mais la population reste silencieuse de crainte de représailles. Plus au sud, dans la province d'Alep (nord), le nombre de personnes tuées dans un secteur rebelle visé par un raid aérien du régime vendredi, s'est élevé à 15. Le régime mène depuis décembre des raids massifs contre les zones rebelles à Alep, tuant des centaines de personnes et poussant des dizaines de milliers de personnes à la fuite. A l'est de Damas, les troupes du régime épaulées par les combattants du Hezbollah chiite libanais, ont progressé samedi en prenant aux rebelles la localité de Hteitet Jarash, située dans la Ghouta orientale visée par une offensive du régime depuis plus d'un an, selon l'OSDH. Selon l'ONU, plus de 191 000 personnes sont mortes depuis le début de la guerre en Syrie, commencée en mars 2011 par une contestation pacifique, devenue insurrection armée à la suite de la répression menée par le régime. Elle a pris depuis une tournure encore plus complexe, les rebelles combattant désormais, à la fois le régime de Bachar al- Assad et l'EI.
