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Roger Hanin inhumé à Alger
Le dernier voyage à Saint-Eugène
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 02 - 2015

La dépouille de l'acteur et réalisateur français d'origine algérienne, Roger Hanin, est arrivé hier matin à Alger et transférée au cimetière israélite de Saint-Eugène, où il fut inhumé conformément à ses dernières volontés.
Le cortège des officiels et de la famille du défunt arriva à Saint-Eugène aux alentours de 11h hier. La dépouille a été accueillie par la fanfare de la Protection civile mais la cérémonie à l'intérieur du cimetière était privée, selon la volonté des enfants de Roger Hanin. Seuls la famille, les proches, la ministre de la culture Mme Nadia Labidi, le wali d'Alger Abdelkader Zoukh, l'ambassadeur français à Alger Bernard Emié, le réalisateur Alexandre Arcady et quelques officiels ont donc assisté aux funérailles de l'acteur-vedette du Grand Pardon. Dehors, une centaine de personnes attendait devant le portail fermé. Des fans, des amis algériens du défunt, des personnalités du cinéma et des gens du quartier ainsi qu'un détachement de la Protection civile entouraient l'entrée du cimetière et échangeaient qui des souvenirs vécus avec le fils de Bab-El-Oued, qui des anecdotes sur ses prises de position durant et après la guerre de Libération.
Parmi les réalisateurs présents, Ghouthi Bendeddouche, qui l'a connu personnellement, se souvient d'abord d'un cinéphile invétéré qui «connaissait pratiquement tous les films algériens» et exhortait surtout les jeunes cinéastes à œuvrer pour la renaissance du cinéma algérien. Le réalisateur de Moissons d'acier qualifie le retour de Hanin en Algérie de tout à fait naturel : «Vu son amour pour ce pays, son engagement politique et culturel envers nous, c'est normal qu'il choisisse d'y élire sa dernière demeure et que l'Algérie l'accueille avec autant de ferveur. Je dirai qu'il est enfin revenu vers ce soleil qu'il aimait tant.» M. Bendeddouche nous apprend par ailleurs que le défunt nourrissait le rêve de tourner un film ici sur le grand comédien Allal El Mouhib.
Pour sa part, Youcef Bousmaha, ancien cadre du CAIC (Centre algérien d'industrie cinématographique) et actuellement responsable du réseau national des salles de cinéma au niveau du ministère de la Culture, salue en Roger Hanin son amour infaillible pour l'Algérie, sa générosité et grandeur d'âme : «J'aimerais, à ce titre, rappeler que lorsque le grand cinéaste algérien Mohammed Zinet était malade en France et abandonné de tous, c'était Roger Hanin qui l'avait entièrement pris en charge.»
La cérémonie prend fin à midi trente et la famille de Roger Hanin quitte le cimetière sous les youyous des femmes présentes. Parmi elles, une dame d'une cinquantaine d'années évoque l'acteur charismatique que fut le défunt : «Le Grand Pardon reste, pour moi, l'un de ses plus grands films. C'est un acteur qui m'a pratiquement initié à l'amour du cinéma.» D'aucuns, néanmoins, ont exprimé leur frustration de ne pouvoir se recueillir sur la tombe de l'artiste car sitôt l'enterrement achevé, l'averse de pluie a contraint tout le monde à quitter les lieux et les vigiles à fermer le portail.
Né en 1925 à Alger et décédé le 11 février dernier à Paris à l'âge de 89 ans, Roger Hanin (de son vrai nom Ben Hanine), subit de plein fouet les lois antisémites du gouvernement de Vichy lorsqu'il fut renvoyé du lycée Bugeaud (actuel lycée Emir Abdelkader) avant d'être réintégré et d'entamer ensuite des études de pharmacie à la faculté mixte d'Alger, qu'il poursuivra à Paris à la faveur d'une bourse. Très marqué à gauche, il sera l'un des amis les plus proches du président Mitterrand. En 1999, il écrivait : «L'Algérie ne me doit rien ; je me dois à l'Algérie. Je lui dois d'avoir vécu de soleil, d'avoir été nourri de son amour pudique et braillard, excessif et profond, ensemencé des cris de la rue, où j'ai appris la vie, la lutte et la fraternité.» Roger Hanin a toujours refusé les honneurs officiels ; l'unique distinction qu'il accepte est la médaille «Achir», la plus haute décoration algérienne, qui lui a été décernée en 2000 par le président Bouteflika.
Sarah H.
Santodji, résidence éternelle de Roger Hanin, ce juif arabe qui a tant aimé Alger...
Racines
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
L'autre, ex-ministre dans le long règne de Bouteflika, a émis le vœu d'être enterré à New York. Ville qu'il a connue et appréciée pour ses nuits envoûtantes, ses casinos et, a-t-il confié à des intimes, «pour ses vols directs, réguliers et confortables avec Las Vegas». Là s'arrête le New York de celui chargé de mettre l'Algérie sur les rails du capitalisme, de «réformer» en profondeur le pays et même de «l'industrialiser». Ce n'est las cas de Roger Hanin, oulid Bab-El-Oued, le gamin de Djamaâ Lihoud, l'adolescent qui a fait les 400 coups dans Alger, qu'ils a tant aimée, qui n'avait pas de secrets pour lui. Avant et après l'indépendance. La rue Mison, l'ex-rue Marengo, Houanet Sidi Abdellah, les cinémas Plazza, la Perle, Marignan, Majestic, devenue Atlas, Variétés, Monciné, Rialito, Lynx, Nedjma, les chocs Mouloudia-Galia, ASSE (de Saint-Eugène «Santodji» à ne pas confondre avec Saint-Etienne) — OMSE, Sidi-Abderrahmane, la mosquée Sidi-Ramdane, qui accueillait certains de ses «amis musulmans», le Provençal, «quand il avait beaucoup de sous», et même des fois lorsque «mon père, communiste et fier de son algérianité, me le permettait», il pouvait même faire le hasardeux déplacement à la rue Didouche, alors Michelet, pour sortir «les filles» et rencontrer, si c'est un jour de chance, «une pied-noir riche qui daigne accepter d'être avec un juif arabe, un de ceux de La Casbah. La vie de Roger Hanin est toute construite sur Alger et sur la beauté de cette cité antique, selon lui, à «nulle autre pareille». Le Tigre devenu Navarro après avoir été le parrain et même, un vent du Sud, le Sirocco, n'a jamais rompu les amarres avec la cité de Guerrouabi, Fadila D'Ziria, Amar Ezzahi, Raïs Hamidou, Belmondo père, le cardinal Duval, Albert Camus ou Didouche Mourad. C'est la composante essentielle de la personnalité de l'immense acteur, au sens propre et figuré, «ce placard», comme aimaient à le taquiner ses amis. Et, surtout ses «amies». Il en a connu, des femmes, Hanin à Alger ! «Des juives, des Arabes et même des Européennes», lâchera-t-il à Annaba lors du 1er festival du cinéma algérien. Hélas, le dernier, aussi !
Son ardent désir, sa volonté et même sa farouche détermination à être mis sous terre à Alger ne procèdent pas d'un caprice ou d'une quelconque façon de faire autrement. Hanin voulait d'Alger comme dernière demeure parce qu'il savait, lui et pas un autre, personne d'autre, qu'entre eux, entre D'zaïr et Hanin, il y avait plus que de l'attachement, plus que l'amitié, la fusion.
A Saint-Eugène, Santodji, devenue depuis l'indépendance Bologhine, Roger Hanin, le juif arabe, repose, désormais. Bologhine Ibn Ziri est le fondateur de la mythique Alger. Quoi de mieux comme résidence pour le Tigre ?


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