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Lettre de province
Les chantiers constantinois et l'esbroufe de l'arabité
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 03 - 2015


Par Boubakeur Hamidechi
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Appelée à tenir le redoutable rôle d'hôte de la culture arabe, Constantine n'a-t-elle pas été investie d'une mission bien au-dessus de ses capacités ? A moins de 40 jours de l'inauguration, les signaux se multiplient qui font craindre certains ratages. C'est qu'au fil des jours qui passent, l'inquiétude gagne un peu plus les sphères de l'organisation dans une ville sens dessus-dessous. Un indescriptible chaos. Ici les chantiers de ravalement continuent à encombrer les artères principales de la ville. Là, des projets de réalisation, entamés plusieurs mois auparavant, sont à l'arrêt et sont en passe de devenir des friches. Enfin, ailleurs, dans les bureaux du «commissariat de l'année», l'atmosphère est plus que morose. Autant supposer que l'échec est déjà en route alors que la bureaucratie d'Etat s'efforce par tous les moyens d'en amortir son incidence en vue du jour «J». Un certain 16 avril ! Le voilà donc ce vieux rêve de rayonnement culturel d'une cité qui s'effondre à la première épreuve de la réalité. C'est que Constantine, telle qu'en elle-même, a toujours eu du mal à assumer les outrages de sa décrépitude car lorsque sur ce vieux piton, assiégé de toutes parts par d'insolubles problèmes de survie, l'on s'accroche d'une émouvante manière au seul sésame culturel c'est que, quelque part, il ne reste que la désespérante nostalgie comme mode d'emploi au quotidien. Ville rabougrie sans ressorts ni sève pour l'irriguer, n'a-t-elle pas atteint les confins des grands déserts culturels il y a de cela un quart de siècle au moins ? Or, au lieu de la «guérir» en quelque sorte des poncifs qui lui ont servi d'identité abusive, le pouvoir d'Etat agit cette fois-ci à l'inverse. En amplifiant démesurément son capital d'arabité il a fait de Cirta le réceptacle festif d'une civilisation dont, la finalité est plus que douteuse. Comme celle de se confectionner un alibi, le temps de planifier une opération financière juteuse et exclusivement bénéfique pour sa clientèle politique. Après Alger (2007), Tlemcen (2011) voilà venu le tour de Constantine de se plier elle aussi à la comédie des célébrations coûteuses. Une opportunité de plus pour engager des dépenses somptuaires sans contrôle avec si peu d'impact réel sur la renaissance culturelle d'une ville. C'est d'ailleurs cet aspect des choses qui désole le plus l'opinion locale et alimente la critique publique, voire la rumeur. L'hostilité sourde de la population à cette débauche de moyen est qu'elle lui semble inadaptée aux véritables démarches relatives à la résurrection culturelle de leur ville. Dans ce domaine le tour du propriétaire est vite fait toutes les fois où les discussions abordent la question des déficits infrastructurels. D'ailleurs ceux-là tiennent à quelques indications à peine. En somme le bref inventaire que voici : un conservatoire de musique qui s'efforce de faire bonne figure lors des festivals du malouf ; un théâtre où l'on joue lorsqu'on peut ; deux centres culturels qui font plutôt office de «salles des pas perdus» pour les désœuvrés ; un seul libraire sérieux et en phase avec le rarissime lecteur ; des bibliothèques poussiéreuses avec un fonds livresque jamais actualisé et enfin aucune salle de projection pour le cinéma. Le constat est effroyable alors que l'on n'a eu de cesse de se gausser de quelques époques de flamboyance. Ayant vécu, durant deux décennies, sur un capital de notoriété déjà rongé par l'arrivée d'autres standards culturels elle a fini par sombrer dans la confusion des genres artistiques à son tour. Durant des années, beaucoup a été dit et écrit justement sur sa triste stagnation. Or ce pourquoi que pose le déclassement de ce pôle traditionnel qu'était Constantine trouve ses réponses à la fois dans l'émergence des nouveaux modes d'expression et surtout dans la faillite de toutes les politiques culturelles initiées par l'Etat.
C'est ainsi que s'imposera à elle, dès la décennie 80, l'infernal huis clos qui allait jusqu'à ces jours l'étouffer. Car en dépit des talents qu'elle abrite n'en a-t-elle pas été réduite à ne faire que de l'animation saisonnière ? Terrible statut de la culture en province où même l'illusion des feux de la rampe ne suscite guère de l'intérêt. Et de surcroît lorsque la starisation d'une ville, élevée au rang de capitale urbi et orbi de la culture arabe, n'engendre que de la dérision devant tant d'éloges excessifs. C'est-à-dire insignifiants comme le sont toutes les opérations frappées du sceau de la démagogie officielle. Mais alors comment faire pour que la tapageuse et coûteuse «année constantinoise de la culture arabe» échappe du moins à la supercherie politique qui est son véritable fonds de commerce ?
Rien si ce n'est attendre que les derniers hôtes quittent la cité pour enfin s'approprier les infrastructures grâce auxquelles un travail de reconstruction culturelle serait possible au profit de cette cité enfin vaccinée contre la réputation surfaite qui collait à ses pierres depuis quelques décennies.


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