La Turquie ne prendra pas des mesures unilatérales en Syrie, mais agira pour protéger ses frontières, a affirmé mardi le porte-parole de la présidence Ibrahim Kalin, alors que des informations de presse évoquaient une intervention militaire sur le sol de son voisin. «Toutes les mesures de sécurité que le pays prendra seront entièrement destinées à protéger sa propre sécurité à la frontière et ne doivent pas être interprétées comme une étape vers la guerre. Ce n'est pas rationnel», a déclaré M. Kalin. Ces propos ont été tenus alors que le Président turc Recep Tayyip Erdogan a présidé lundi une importante réunion de sécurité consacrée à la situation en Syrie, sur fond d'informations de presse évoquant une intervention militaire turque sur le sol de son voisin. Par ailleurs, la présidence turque a indiqué dans un communiqué à l'issue de la réunion du conseil que les actions visant à modifier la structure démographique par des attaques terroristes visant la population civile dans le nord de la Syrie étaient inquiétantes. Les autorités turques ont accusé les Kurdes de procéder à un déplacement massif des Turkmènes et Arabes et de pratiquer un nettoyage ethnique contre les non-Kurdes, dénonçant certains groupes armés kurdes de vouloir former une zone de contrôle proche des frontières sud du pays en unifiant les trois cantons de Kobané (Aïn Al Arab), Jazira et Afrin. Le chef de l'Etat a répété la veille que son pays «ne permettra jamais l'établissement d'un nouvel Etat» dans le nord de la Syrie, en référence à une région autonome kurde de Syrie susceptible d'inspirer les quelque 15 millions de Kurdes de Turquie.