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Thème d'une conférence de Maâmar Farah, Au festival Raconte-Arts
La pratique journalistique en Algérie de 62 à nos jours
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 07 - 2015

«28 ans de presse sous le parti unique et 25 ans de presse indépendante» est le thème de la conférence animée par Maâmar Farah, à l'invitation des organisateurs du festival culturel Raconte-Arts qui se tient depuis samedi dernier à Iguersafene, village de la commune d'Idjeur, à une quarantaine de kilomètres de Tizi-Ouzou.
Journaliste au long cours et membre fondateur du Soir d'Algérie, Maâmar Farah s'est livré à une lecture prospective et comparée de plusieurs décennies de pratiques journalistiques en Algérie. Le propos s'appuie tout autant sur l'expérience personnelle en tant que journaliste immergé dans les deux époques et de l'observation analytique de celui qui a quasiment accompagné les mutations connues par la presse algérienne. Il aura été tour à tour journaliste et responsable dans plusieurs organes du secteur public sous l'ère du parti unique et membre fondateur du premier journal de statut privé, après l'ouverture politique consécutive aux événements d'octobre 1988.
Rentrant d'emblée dans le vif du sujet, M. Farah annonce sous forme d'aveu qui a pu déconcerter d'aucuns. «En vérité, de 1965 à 1979, il n'y a pas de mainmise d'un parti unique telle qu'on peut l'imaginer», dira-t-il, voulant tordre le cou à ce qu'il nomme «les théories qui n'ont rien à avoir avec la réalité» et «les schématisations et les normes établies dans les bureaux des facultés.» Le FLN qui, à suivre le conférencier, n'avait pas encore atteint, à cette époque-là la stature de parti Etat, de l'œil du maître omniscient qui a la maîtrise idéologique et organique de toutes les instructions, a été confiné dans une tâche administrative par le pouvoir «qui avait son idée sur le développement économique et social du pays, ne voulait pas s'encombrer d'une machine idéologique qui aurait tout au plus alourdi le processus et retardé les échéances. Le parti (le FLN) avait sa presse mais les quotidiens les plus lus@ et les plus influents ne relevaient pas du parti mais du ministère de l'Information», précisera l'invité de Raconte-Arts qui a étayé son propos par une anecdote d'un papier paru sur les colonnes du quotidien An Nasr qui a provoqué le courroux du commissaire du FLN à Annaba à qui M. Farah en tant que chef du bureau d'An Nasr de cette ville fera remarquer que le journal n'était pas sous la tutelle du parti. Le conférencier précisera que même si la plupart des journaux étaient sous la tutelle du ministère de l'Information, celui-ci n'interférait pas dans les choix éditoriaux des rédactions et des journalistes. «Peut-on parler de censure ?», s'interroge M. Farah pour qui les journalistes disposaient toujours d'une grande marge de manœuvre. «Celle-ci (la censure) ne se fait jamais de manière automatique, méprisante», témoignera-t-il, ajoutant qu'une issue est toujours possible lorsqu'il y a conflit entre un journaliste et le responsable du journal qui arrivait à un consensus autour des points qui auraient pu être litigieux. Quid du respect de la ligne éditoriale ? «Nous n'avons pas besoin d'orientations du parti ou de conclaves idéologiques pour en définir les traits. C'était pour nous tous les options de la révolution armée ; les valeurs de la justice sociale, d'égalité et de solidarité héritée de la longue lutte de notre peuple pour son émancipation (...). Notre génération, les choses étaient on ne peut plus claires ; on n'avait même pas à choisir. Nos prédécesseurs qui avaient la plume dans une main et la mitraillette dans l'autre avaient tracé la voie », témoigera M. Farah. «Nous étions conscients que nous étions militants mais le terme ne nous faisait pas peur. Nous nous sentions comme les soldats d'un front qui allaient combattre le dénuement, la maladie, l'injustice, l'arriération sociale», précisera-t-il encore. Et de s'exclamer, comme pour se défendre d'être aux ordres d'un pouvoir dictatorial, l'auteur de la chronique de Une du Soir d'Algérie «Bonjour l'Algérie» dira : «Nous avons vécu une époque qui avait tiré les Algériens vers la modernité» Cela étant, l'auteur de cette profession de foi qui n'exclut pas l'existence de serviteurs zélés et les laudateurs du système, ses fidèles serviteurs, les vendus pour un voyage ou un appartement qui existent aujourd'hui comme hier, selon M. Farah qui se plaint de la difficulté, aujourd'hui, à se revendiquer, à défendre, «ses anciens ancrages». Autre période, autre mœurs, les années 1980. Et puis, il y a cette phrase lâchée par le conférencier et qui permet de mesurer son dépit quant à la pratique du métier de journaliste à l'époque marquée par la censure, les injonctions, les idées rétrogrades, l'exclusion linguistique avaient pignon sur rue... «La presse était muselée et tout était sévèrement puni. J'avais quitté la rubrique politique en 1977, depuis le jour où le ministre de l'Information avait censuré mon édito sur la révolution agraire.» Puis vint l'après-1988 «la parenthèse un peu folle», selon celui qui figure parmi les membres fondateurs du Soir d'Algérie qui énumère le meilleur et le pire pour la société algérienne, consécutivement à l'ouverture politique et son corollaire, l'ouverture du champ médiatique post-octobre 1988. Le conférencier qui relatera son expérience de «l'aventure intellectuelle» proposée par Hamrouche, le chef du gouvernement de l'époque aux journalistes.
L'expérience qui a abouti à la création de plusieurs journaux privés a apporté un nouveau souffle dans la presse algérienne. «Ce fut une belle aventure, vraiment intellectuelle. Mais très vite, le pouvoir comprenant qu'une liberté de la presse authentique allait le gêner dans sa politique, mit une terrible pression sur les journaux», dira l'invité d'Iguersafene qui reviendra sur les procès en cascades, le ciblage et l'assassinat des journalistes par les bras armés du FIS. «La presse indépendante fut confrontée à une situation inédite.
Elle se met à jouer un rôle qui n'était pas le sien, en jouant pratiquement celui de partis politiques», témoignera le conférencier qui a fait part des appréhensions qu'il a eues en 1999. «Une élection démocratique avec un seul candidat qui amena A. Bouteflika au pouvoir.»
Regrettant les temps bénis de l'engagement des journalistes pour l'idéal de justice, Maâmar Farah aura un jugement implacable sur la situation actuelle d'une presse qui, sous des dehors faussement pluralistes, est en perte de repères et d'idéal et de son «âme altérée et dénaturée par les forces de l'argent. «Quand on crée des dizaines de quotidiens sans lecteurs juste pour recevoir une publicité généreusement octroyée, que reste-t-il de l'idéal des journalistes moudjahidine et que diraient aujourd'hui Frantz Fanon et les autres?», terminera avec dépit le conférencier.


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