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Qui vive de Marianne Tardieu
La banlieue au-delà du réchauffé et des poncifs
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 09 - 2015

Parmi les films que les 13e Rencontres cinématographiques de Béjaïa nous ont permis de découvrir, le long métrage Qui vive de la cinéaste française Marianne Tardieu se situe au carrefour des genres et semble avoir comme atout majeur l'interprétation de son acteur principal, Réda Kateb.
Hésitant entre la chronique sociale, le polar et le film d'auteur, Marianne Tardieu prend continuellement le risque de faire un film fourre-tout. Ce premier long métrage de la cinéaste française affiche néanmoins un admirable parti-pris : aborder la banlieue et la lutte des classes en évitant soigneusement les clichés et la facilité des schémas préconçus.
Malgré ses maladresses, sa dramaturgie parfois surlignée et sa mise en scène classique, Qui vive possède un atout et non des moindres : la prestation remarquable de l'ensemble des acteurs, à commencer par Réda Kateb, une pépite qui, dès sa découverte dans Un prophète de Jacques Audiard, n'a cessé de crever les écrans en France et devient l'un des artistes les plus sollicités en métropole comme ailleurs.
Dans ce film, il campe le rôle de Cherif, un vigile dans une grande surface qui s'apprête à passer un concours décisif pour devenir infirmier. Seulement, une bande d'adolescents le harcèlent quotidiennement sans la moindre raison, du moins visible. Cette pression morale s'ajoute à sa fatigue grandissante de ce travail où il ne s'épanouit pas, d'un certain vide existentiel qui rend sa vie insignifiante. Or, sa rencontre avec Jenny, campée par Adèle Exarchopoulos (actrice principale dans La vie d'Adèle de Kechiche),va l'arracher à la morosité ordinaire d'un jeune banlieusard et lui ouvrir d'autres perspectives d'autant qu'il prépare aussi, avec dévouement, son concours d'infirmier.
Ici, on craint que le film ne tourne à la banale histoire d'amour rédemptrice, mais Marianne Tardieu a bien d'autres ambitions : scruter l'intime et questionner les désirs et les angoisses d'un individu au-delà de sa géographie et de ses origines. On le comprendra lorsque Cherif, de plus en plus harcelé par la bande d'ados, ira demander de l'aide à son ami d'enfance, Dedah (Rachid Debbouz), un petit malfrat respecté et craint par ces jeunes. Mais pour obtenir son soutien, Cherif devra se rendre complice d'un braquage au sein du centre commercial où il travaille.
L'opération vire au drame et un des voleurs, tabassé par un vigile, succombe à ses blessures. Le film entame alors, en douce, un virage narratif négocié d'une main de maître par la réalisatrice : Cherif, longtemps soupçonné par la police, finira par changer de vie et enfin réussir son concours.
Le final du film nous réserve une dernière surprise qui accentue sa volonté de balayer les poncifs et faire se contredire l'image même du héros de sa représentation habituelle.
Si Marianne Tardieu se limite à une esthétique empruntée, elle concentre sa virtuosité dans la direction des acteurs (les rôles secondaires sont tous impeccables) et la fluidité du scénario qui laisse autant de zones d'ombre que d'espaces lumineux où Réda Kateb, la pierre angulaire de ce film, se dépense dans toute sa générosité et sa maestria. Qui vive est à l'image de son titre : il cultive l'inachèvement et joue sur les demi-teintes tout en suscitant une sobre émotion et en rendant chacun de ses personnages aussi énigmatique qu'attachant.
Si la mise en scène ne s'envole pas très loin des modes naturalistes chers au cinéma français, la vaste palette de jeu déployée par Réda Kateb et le regard à la fois intelligent et sensible porté par la cinéaste sur la banlieue confèrent une espèce de force tranquille à ce film qui, rappelons-le, a été projeté au Festival de Cannes en 2014 dans la section ACID (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion).


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