C'est de manière presque solennelle et se voulant transparente, que le wali d'Oran a choisi de donner une conférence de presse coïncidant avec le lancement de l'opération de relogement de milliers de familles vivant dans des bidonvilles ceinturant Oran, ou dans les vieux quartiers, soit en tout 8 178 logements sociaux. Le wali estimera que cette attribution de logements sociaux locatifs est la plus importante qu'ait jamais connue la wilaya et qui va s'étaler jusqu'à la fin de l'année. Ce mercredi, ce sont 300 familles installées dans le bidonville dit «Virage» de Aïn Beïda qui ont été relogée, une partie à Boutlelis et les autres dans la commune de Aïn Beïda. La démolition du site va permettre de lancer les travaux de dédoublement de la route et l'extension du cimetière, deux projets qui étaient bloqués à cause de la présence de ce bidonville très ancien. Dans les semaines à venir, d'autres opérations de relogements seront lancées, pour éradiquer les bidonvilles de Cheklaoua, Hayat-Regency, Daya-Morsli et Emir-Abdelkader. Les vieux quartiers et le vieux bâti de la ville d'Oran sont aussi concernés par cette vaste opération, plus particulièrement les familles ayant bénéficié de pré-affectation datant de 2011 et 2012 comme à Médioni, el-Hamri, Sid El Houari, Canastel à Aïn El Turck. La plupart des sites retenus pour accueillir ces centaines de familles sont répartis sur les communes de la wilaya, comme Hassi Ben Okba, el Kerma, Boutlelis, Oued Tlelat et Belgaïd où pas moins de 3 500 logements sont prévus. Des communes rurales qui vont voir leur population croître d'un seul coup avec tous les problèmes que cela va engendrer comme la sécurité, les besoins sociaux en santé, l'éducation et les loisirs et autres aménagements urbains. Pour les vieux quartiers d'Oran, le wali s'est engagé à procéder à la démolition des vieux immeubles évacués lorsque des entreprises spécialisées seront retenues pour le faire. Une fois le terrain dégagé, il sera clôturé et à ce moment-là ils seront affectés en fonction des demandes d'entités commerciales. S'abstenant de définir ce qu'il entend par entité commerciale et encore moins de s'expliquer sur les projets appelés à voir le jour, le wali a néanmoins assuré que les constructions, à venir, devront être modernes et s'intégrer au paysage urbain du site. Beaucoup de spéculations existent déjà sur ces poches de terrains intra-muros et les convoitises sont énormes. Par ailleurs, interpellé sur la reprise des travaux dans la forêt de Canastel par des particuliers, le wali encore une fois, a affirmé être engagé à protéger la forêt et faire respecter la loi et les décisions de justice ordonnant la démolition des constructions illicites. Malheureusement, nul n'ignore que des villas luxueuses construites illicitement ainsi que des immeubles de promoteurs obtenant des permis de construire en violation de la réglementation urbaine, n'ont jamais fait l'objet de démolition. Ce qui fait dire très souvent aux citoyens qu'il y a deux poids deux mesures de la part de l'administration locale.