Par Kader Bakou Même pour un film, le titre L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (The assassination of Jesse James by the coward Robert Ford) peut paraître provocateur ou faisant l'apologie du banditisme. Le film en question, réalisé par Andrew Dominik, sorti en 2007, est adapté du roman éponyme de Ron Hansen, paru en 1983. Jesse Michael Josepher Woodson James a réelement existé. Le célèbre hors-la-loi, chef du gang James-Younger, est né à Kearney, dans le Missouri, le 5 septembre 1847. Il est mort le 3 avril 1882 à Saint- Joseph dans le Missouri, tué par Robert Ford, un jeune membre de sa bande. L'épitaphe de Jesse James, choisie par sa mère est : «In loving memory of my beloved son, murdered by a traitor and coward whose name is not worthy to appear here.» (À la mémoire de mon fils aimé, assassiné par un traître et lâche dont le nom ne mérite pas de figurer ici). Robert Newton Ford cherchait la célébrité et la forte récompense de 10 000 dollars. Mais lui et son complice et frère Charlie ne profiteront jamais de cet argent. Charlie se suicide en 1884. Ford gagne d'abord sa vie en posant pour des photographes comme «l'homme qui tua Jesse James». Il apparaît aussi dans des pièces où il rejoue l'assassinat, mais le spectacle n'est pas bien accueilli par le public. Dans le film d'Andew Dominik, on le voit un jour entrer dans un saloon et voir un chanteur «country» qui chante une chanson sur L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Il est tué à son tour le 8 juin 1892 par un certain Edward O'Kelley, qui a vraisemblablement cherché à s'attribuer la gloire d'avoir vengé Jesse James de son meurtrier très impopulaire. Le crime ne paie pas et les gens préfèrent un bandit d'honneur ou «loyal» à un traître, même s'il a trahi un hors-la-loi ! K. B.