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Enquête-Témoignages
Quand la hijama veut se substituer à la médecine moderne
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 06 - 2016

Dégradation du niveau d'instruction, vulnérabilité, naïveté, gain facile...
Ils s'agit d'une association d'ingrédients responsables d'un dérapage autour de la hijama, aux conséquences parfois dangereuses, voire fatales.
Mais les avis sur cette pratique restent partagés.
Djamila, 39 ans, secrétaire de direction
Depuis quelques mois je me suis rendu compte que je présente certains signes qui provoquent chez moi un profil psychologique particulier. Migraines, nausées, difficultés de concentration, absences, angoisse... Cela a été d'ailleurs remarqué par certaines personnes de mon entourage. Ces dernières me parlent souvent de sorcellerie et du mauvais œil. Après un traitement médical et devant la persistance de ce tableau, j'ai discuté avec ma collègue de travail. Cette dernière m'a conseillé de voir un homme de religion. J'ai subi une séance de hijama. Cette manœuvre physique associée de l'écoute de quelques sourates serait à l'origine même de mon soulagement. Il m'a également conseillé l'utilisation de certaines herbes pour une période d'au moins 15 jours. Cette conduite à tenir était pour moi très bénéfique et j'estime qu'elle a été à l'origine d'un déblocage psychologique. J'ai déboursé 1500 DA, après avoir obtenu difficilement ce rendez-vous, en raison de la demande grandissante.
Abdelhamid 62 ans, retraité
Je suis diabétique depuis cinq ans, je tiens à mettre en garde contre les abus perpétrés par certains prétendus guérisseurs qui profitent de la vulnérabilité et de la crédulité de personnes désemparées, comme c'était mon cas. Cet homme de religion m'a promis de me guérir de mon diabète, en procédant à la pratique de la hijama. J'ai fini par présenter des complications qui m'ont obligé de passer plusieurs jours à l'hôpital. J'étais victime d'un manipulateur qui a tout fait pour me soutirer de l'argent. Sa mauvaise intention était difficilement perceptible, du fait qu'il connaît quelques versets du Coran. Malheureusement, il y a certains qui opèrent ainsi sous l'encadrement de l'islam pour pratiquer cette manœuvre. Plusieurs techniques s'entremêlent. Difficile donc pour une personne en difficulté et qui souffre d'une maladie ou autre mal d'y voir clair.
Salima, 21 ans, étudiante
J'ai souffert d'une anorexie il y a deux ans, suite au décès de ma mère dont j'étais très proche. J'ai abandonné mes études. Mes consultations chez des psys étaient vaines. Ma grand-mère m'a dit que c'est du mauvais sang. En plus les médicaments que j'ai pris m'ont provoqué des effets secondaires. J'avais des maux de tête terribles, ma cousine m'a conseillée de voir un praticien de la hijama, qui, selon elle, va me permettre de me débarrasser de ces douleurs. J'ai pris un rendez-vous avec ce guérisseur. Après une seule séance, j'ai senti que tout allait rentrer dans l'ordre. J'ai eu l'occasion de lire un document qui m'a démontré le bien de cette pratique. C'était donc un déclic. Mais ce qui me tracasse, pourquoi la hijama est-elle devenue un créneau lucratif et porteur, surtout qu'elle n'est pas pratiquée par des médecins ?
Khadija, 49 ans, femme au foyer
Je vous dis sincèrement que de nos jours il est très difficile de séparer le bon grain de l'ivraie. J'ai une ancienne voisine qui m'a parlé d'une hijama qui a mal tourné. C'est une véritable escroquerie. Selon ses dires, cette personne a même présenté des blessures superficielles et des ecchymoses (des bleus) qui l'ont fait réagir. Mais son soi-disant traiteur avait prétexté que c'était normal. Devant ces dépassements, la question qui me brûle les lèvres : doit-on contrôler et réglementer ces pratiques pour protéger les citoyens en difficultés? Car sincèrement il s'agit d'un véritable phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur ces dernières années et qui risque bien-sûr de causer des dégâts considérables, surtout que les auteurs de cette pratique n'ont aucune idée sur l'asepsie et les règles d'hygiène qui doivent être respectées pour ce genre de manœuvres.
Boudjemaâ, 68 ans, commerçant, père de famille
Je viens de sortir de l'hôpital, après quelques jours d'hospitalisation. J'ai présenté de graves complications d'ordre neurologique. J'étais sous traitement d'entretien contre les convulsions, conduit par un médecin spécialiste depuis des années. J'ai interrompu mon traitement médical sur l'avis d'un individu qui m'a pratiqué une hidjama et qui m'a conseillé de suivre ses conseils. J'ai payé 1000 DA en plus des frais pour la prise d'un mélange de plantes, de miel et d'eau de rose. Il m'a donné 2 litres d'eau minérale sur lesquels ont été récités des versets du Coran. Et le problème c'est que mon fils qui m'a accompagné a partagé son envie. Cet homme que j'ai rencontré dans une salle de soins privée m'a promis de me soulager en mettant fin à ces convulsions qui m'empoisonnaient la vie. Je me demande comment il a osé promettre cela à ses patients. Mon médecin traitant qui m'a repris m'a fait comprendre que la hijama ne pouvait en aucun cas guérir des maladies d'origine organique. Ces propos ont été confirmés par un jeune imam d'une mosquée de la ville. La hidjama est une pratique ancestrale destinée à lutter contre certains maux banaux, récidivants, chroniques, correspondant souvent à ce qu'on appelle des signes de tension liés au stress mais aussi contre la sorcellerie, les mauvais esprits et le mauvais œil.
Des cas similaires sur la question ont été relatés depuis les temps les plus éloignés de notre religion. Mais ce que je vous confirme, c'est que cette pratique, qui est basée sur certains principes de l'islam, ne peut en aucun cas traiter les maladies qui relèvent du domaine médical, notamment les affections où l'indication chirurgicale est posée. Mais malheureusement il y a une demande sociale grandissante pour cette pratique, dont les avis diffèrent d'une personne à l'autre. On voit même des cabinets médicaux qui pratiquent la hidjama, et certains professionnels de la santé, heureusement qu'ils sont rares, profitent des souffrances et de la vulnérabilité des malades pour s'enrichir.


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