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Kindil El Bahr en ouverture des RCB
Quand l'épouvante s'habille en poèmes
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 09 - 2016

Les 14es Rencontres cinématographiques de Béjaïa se sont ouvertes samedi avec le moyen-métrage Kindil El Bahr de Damien Ounouri. Le cinéaste qui est entré avec fracas dans la cinématographie algérienne avec son documentaire Fidaï s'avère tout aussi audacieux dans sa première aventure fictionnelle.
D'abord, un atout de taille : l'impressionnant tandem formé par les comédiens Adila Bendimerad (Nfissa) et Nabil Asli (Samir). Ce couple marié, amoureux et parents de deux enfants partent à la plage du côté de Cherchell. Au bout de quelques instants de contemplation, Nfissa se décide enfin à entrer dans la mer, vêtue d'une robe ample. Arrivée aux rochers, une zone tacitement réservée aux hommes, elle se fait agresser sexuellement par un groupe d'hommes qui, dans leur désir haineux, finissent par la noyer. Le lendemain, la belle et douce jeune femme revient près de la plage, les yeux vitreux, le teint cadavérique. Métamorphosée en méduse, elle se venge de tous les hommes barbotant dans l'eau avant de retrouver l'un de ses agresseurs et de le pulvériser par le simple pouvoir de sa voix. C'est la première fois que Cherchell, rebaptisée ici Césarée (l'ancien nom romain de la ville), subit les assauts de ce genre de créatures qui ont sévi auparavant à Hippone (Annaba) et à Rusicade (Skikda).
Damien Ounouri ose ici un film viscéral, sans concessions, sans tricherie, sans complaisance : il s'agit de construire une allégorie percutante autour de la violence misogyne en Algérie sans pour autant verser dans la dénonciation éculée et inutile ni dans le langage victimaire. Sa mise en scène est nerveuse, son rythme saccadé, sa narration haletante car on assiste à l'explosion d'un imaginaire aussi exalté que douloureux qui tente, parfois maladroitement mais avec une grande sincérité, de pratiquer un électrochoc cinématographique notamment à travers cette scène inoubliable et interminable où Nfissa se fait lyncher par une bande de dégénérés. Mais Kindil el Bahr souffre justement de ses bonnes intentions : on y palpe comme une envie de prolonger un scénario au-delà de son souffle artistique et narratif et on y regrette surtout quelques glissades mélodramatiques qui auraient pu être évitées très aisément.
La scène, puissante du reste, où Nfissa entame sa chorégraphie de la survie au fond de l'eau devait se suffire à elle-même, comme un coup de poing nu, comme une poésie dépouillée. Or, Damien Ounouri choisit de l'accompagner avec une musique quasi-larmoyante comme pour forcer l'émotion alors que celle-ci emplit déjà l'atmosphère sans nul besoin d'une telle fioriture. Il y a également ces fausses-fins mal maîtrisées qui, certes, débouchent sur un final magistral, mais qui altèrent considérablement le rythme du film car elles trahissent un certain manque d'assurance d'autant plus injustifié que Damien tenait une grande œuvre de cinéma. Ainsi, des détails insignifiants s'accumulent au fil des 40 minutes (trop long ?) du film et finissent par le lester et paradoxalement par amoindrir son poids dramatique. Fort heureusement, ils ne parviennent pas à annihiler la beauté formelle de l'œuvre ni à nous faire oublier combien Damien et Adila sont généreux jusqu'à l'épuisement, jusqu'à l'excès de zèle.
Kindil el bahr gifle celui qui le regarde comme seuls savent le faire les films emplis d'art et de colère, «démangés» par une parole urgente qu'ils déclament en cris et en poèmes.


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