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Echos du 10e Festival national de musique diwane
Les jeunes troupes de Ghardaïa, Mohammadia et Kenadsa présentent un diwane atypique
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 09 - 2016

Une immersion dans un style de diwane atypique, propre à la région du M'zab, a été proposée au public de Béchar par la troupe Dendoun Sidi Blel de Ghardaïa lors d'un concert qui a réuni la majorité des déclinaisons du diwane algérien.
Se produisant en compétition lors du Festival national de musique diwane, Dendoun Sidi Blel a conquis le public, d'entrée, par une première partie de spectacle rythmée uniquement par le tbel (appelé dendoun dans la région du M'zab) et les karkabou. Beaucoup de mouvements et une chorégraphie bien maîtrisée ont également caractérisé cette première partie de la prestation.
Le groupe a occupé la scène de manière optimale devant un public nombreux. Au niveau musical, cette troupe fondée en 1993 a présenté une manière particulière de jouer le diwane, en se basant sur les mêmes textes que les autres praticiens mais avec une rythmique monotone et une manière de chanter qui évoque les chorales de l'Ahellil du Gourara, et la voix puissante du koyo bongo de la troupe qui dominait même les instruments.
Dans un registre plus conventionnel, les jeunes de Diwan Essarab de Tindouf, qui prennent part pour la première fois à ce festival, ont présenté le fruit d'un apprentissage rigoureux puisque la tradition du diwane n'a jamais existé dans la région. Jouant à la manière «triq cherguia» de Béchar, ces jeunes musiciens ont brillé par la justesse du jeu au goumbri, un chant harmonieux et une riche dynamique de groupe sur scène.
La région de Tindouf a vu l'émergence du diwane en 2010 grâce à Mâallem Smaïl, un musicien autodidacte, passionné de ce genre et qui s'est attelé à organiser de petites manifestations locales avant de remporter un prix à Béchar lors de la précédente édition, puis de se consacrer à la formation de jeunes talents.
Dans la pure tradition des diwans de l'Oranie, la formation Ahl Diwan de Mohammadia (Mascara), une confrérie très respectée dans le diwane des waâdate, a présenté sur scène un programme modeste malgré une grande maîtrise dans les espaces rituels. Pour le public béchari, le clou de la soirée aura été la montée sur scène de la troupe de ghiwane Essed Essghira de Kenadsa, qui a remplacé dans la programmation la diva du diwan Hasna El Becharia, celle-ci ayant annulé sa prestation pour des raisons de santé.
Très appréciée par le public de la région de la Saoura, cette jeune formation s'inspire franchement du groupe Essed, considéré comme le groupe le plus populaire de la région, et qui s'inspire du ghiwane marocain et du groupe Lemchaheb.
Reprenant les succès de leur mentor, les artistes d'Essed Essghira ont installé une ambiance festive, rythmée par la mandole électrique et le goumbri, ce qui a retenu le public jusqu'à une heure très tardive de la nuit.


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