Le rideau est tombé jeudi soir sur la 9e édition du Festival du théâtre arabe qui s'est tenue du 10 au 19 janvier 2017 à Oran et à Mostaganem. La pièce «El Kharif» (l'Automne), de la Marocaine Asma Houry, a remporté le Grand Prix Soltane Bin Mohamed Kacimi récompensant la meilleure œuvre en compétition officielle. La pièce, écrite par Fatima Houry, traite du drame vécu par une femme atteinte d'un cancer. Les pièces «Beit Bernarda Alba», d'après «La Maison de Bernarda Alba», de Federico Garcia Lorca, produite par l'Université de Mostaganem, et «Sarkhat Alem» (Cri de douleur), de l'Université de Skikda, ont remporté le Premier Prix ex æquo de la manifestation dédiée au 4e art universitaire. Les 2e et 3e prix sont revenus, respectivement, aux pièces «Nihayat el louêba» (Fin du jeu), de l'Université de Sidi-Bel-Abbès, et «El Khademateyni» (les Deux Servantes) de l'Université d'El-Oued. La cérémonie de clôture s'est déroulée à la Maison de la culture de Mostaganem en présence du ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, de celui des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali, du SG de l'Instance arabe du théâtre, Ismaïl Abdellah, du responsable du département culture de l'émirat d'El Shariqa, Mohamed Abdellah El Aouissi, et d'un grand nombre d'hommes de théâtre et de la culture algériens et arabes en plus de diplomates arabes accrédités en Algérie. Le SG de l'Instance arabe du théâtre, Ismaïl Abdellah, a lu un message de remerciements adressé au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, sous le patronage duquel s'est tenue cette 9e édition du festival. «Ce grand soutien du Président Bouteflika à la culture arabe permet à ce festival de concrétiser nos aspirations et nos objectifs de développer et promouvoir la culture arabe notamment en cette conjoncture marquée par des visées de porter atteinte à notre civilisation dans son passé, son présent et son avenir », est-il, notamment, écrit dans ce message. Des médailles ont été, par ailleurs, remises à toutes les troupes théâtrales ayant participé à cette manifestation. Des recommandations du jury ont été également lues lors de la cérémonie de clôture. Parmi ces recommandations figure celle d'accorder davantage d'importance à l'utilisation de la langue arabe afin que le contenu des pièces soit compris par le public arabe. Les membres du jury, présidé par l'académicien soudanais Youcef Aibadi, se sont félicités de l'utilisation des moyens technologiques modernes dans les représentations théâtrales tout en faisant remarquer que ces moyens ne doivent pas se substituer à la prestation du comédien ou au génie créateur du metteur en scène. Cette 9e édition du festival a été dédiée à Azzedine Medjoubi, assassiné par le terrorisme en 1995, à Alger. Elle a été organisée par l'Instance arabe du théâtre, en collaboration avec l'Office national de la culture et information (ONCI) et a été marquée par la présentation de pièces récentes produites par les théâtres arabes en 2016. La nouveauté de cette édition a résidé dans la durée du festival qui est passée à 10 jours d'activités au lieu des six jours et dans le fait que les manifestations se sont déroulées simultanément dans les wilayas d'Oran et de Mostaganem ce qui a permis au festival de toucher un public supplémentaire. Cette 9e édition a vu la présentation, pour la première fois, d'un programme en hors compétition, ce qui a permis au public de suivre plusieurs pièces arabes dont deux algériennes «El Guerrab oua Salihine», de Nabil Bensekka (une nouvelle version de la célèbre pièce de Ould Abderrahmane Kaki), et «Foundouk El Alamine», d'Ahmed Aggoune. En compétition officielle, plusieurs pays arabes ont participé avec des œuvres récentes comme celles du Koweït, de Tunisie, du Maroc, d'Irak, d'Egypte et de Jordanie. L'Algérie a été représentée par la pièce «Ettoulth El Khali» (No man's land) de Tounès Aït Ali. Les représentations officielles se sont déroulées au théâtre régional Abdelkader-Alloula d'Oran. Cette édition du Festival du théâtre arabe a aussi permis d'annoncer plusieurs décisions et projets concernant le 4e art national et arabe dont un nouveau plan de modernisation de la gestion des théâtres régionaux algériens. En outre, un accord a été conclu entre l'ONCI et l'Instance arabe du théâtre pour financer l'édition de quatre ouvrages sur le théâtre algérien dont un dédié aux personnalités du 4e art national et un autre sur la vie et l'œuvre des membres de la troupe artistique du FLN qui a porté sur la scène internationale, la voix et la cause de l'Algérie en lutte pour son indépendance. Les organisateurs ont également passé en revue les changements à introduire en matière des critères de sélection des pièces ainsi que la création d'autres prix pour récompenser les meilleures œuvres participantes. Il a été également question de la définition d'une nouvelle stratégie de développement et d'évolution du 4e art arabe et du théâtre scolaire dédié aux enfants. Cette édition de ce festival itinérant a enregistré une participation massive des artistes et dramaturges algériens en plus de 500 invités du monde arabe, dramaturges, metteurs en scène, artistes, écrivains, critiques et journalistes. Ismaïl Abdellah a annoncé que la 10e édition du Festival aura lieu en 2018 à Tunis.
