Le d�placement du souverain marocain � Alger, destination boud�e depuis la visite officielle de Hassan II en 1991, n'a pas �t� sans cons�quences. Les deux t�te-�-t�te entre Bouteflika et Mohamed VI ont raviv� les espoirs des deux parties, en froid depuis de longues ann�es. Alg�riens et Marocains n'h�sitent pas �voquer un "r�chauffement des relations", les plus optimistes y voient un pr�lude � la tenue d'un sommet de l'UMA avant l'�t�. En d�pit des profondes divergences au sujet du r�glement de la question sahraouie, les deux chefs d'�tat auraient fait part de leur disponibilit� � transcender ce diff�rend. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Le chef d'�tat alg�rien et le roi du Maroc, qui se contentaient d'un �change �pistolaire purement diplomatique, ne s'�tait plus rencontr�s de mani�re officielle depuis les fun�railles de Hassan II. Avant m�me son arriv�e � Alger, plusieurs informations avaient fait �tat d'un "mini-sommet" alg�romarocain. C'est le chef de la diplomatie alg�rienne qui s'�tait alors charg� de confirmer une rumeur qui se faisait de plus en plus insistante. Le discours prononc� � l'ouverture du Sommet d'Alger par le souverain marocain avait quant � lui donn� le ton. Mohamed VI, tr�s conciliant � l'�gard de l'Alg�rie, n'avait pas tari d'�loges � l'�gard de Bouteflika, affirmant se sentir tr�s bien dans son deuxi�me pays. Tellement bien que le roi du Maroc s'est offert une vir�e non protocolaire dans les rues d'Alger et qu'il a prolong� son s�jour au moment o� beaucoup de chefs d'Etat avaient pr�f�r� quitter Alger juste apr�s l'ouverture officielle du Sommet de la Ligue arabe. Un s�jour de trois jours qui aura permis pas moins de deux rencontres entre les deux hommes. A peine la premi�re rencontre en apart� termin�e que le ministre alg�rien des Affaires �trang�res parlait de "d�gel" des relations. Un enthousiasme largement partag� par la presse gouvernementale marocaine. Pourtant peu enclins � l'optimisme lorsqu'il s'agit d'�voquer les relations bilat�rales, les journaux marocains y ont vu le d�but d'une �re nouvelle. Le Matin, qui s'illustrait dans un pass� r�cent par des �ditorialistes incendiaires contre l'Alg�rie, n'a pas h�sit� � parler de "d�gel � la d�tente et � l'entente". Le r�dacteur de l'article estime que "les entretiens entre le roi Mohamed VI et le pr�sident Abdelaziz Bouteflika, qui ont commenc� quasiment � l'arriv�e du souverain � Alger, donnent � penser – pour ne pas dire confirment – ce qui a nourri depuis quelques jours une rumeur qui n'en est plus une, � savoir le rapprochement entre nos deux pays. Le fait que le souverain ait prolong� son s�jour � Alger au-del� du Sommet arabe en dit long sur les �tapes franchies pour que le dialogue maroco- alg�rien retrouve sa verve et sa cr�ativit� d'antan. Ces entretiens permettront de d�passer la situation de "froid diplomatique" qui caract�risait, jusqu'ici, les relations bilat�rales et de relancer le processus d'�dification de l'Union du Maghreb arabe".Un �tat d'esprit partag� par la quasi-totalit� des �ditorialistes. Cet optimisme affich� ne peut toutefois occulter un fait pro�minent : l'absence de convergence de vues au sujet du Sahara occidental. En d�pit d'une position clairement affich�e de l'Alg�rie � ce sujet, les attaques que subit la diplomatie alg�rienne sont r�currentes. Encore une fois, Belkhadem a d� rappeler que l'Alg�rie ne voulait pas �tre partie prenante du conflit et qu'elle se conformerait � la l�galit� internationale, laissant le soin aux institutions onusiennes de trouver la solution qui recevra l'approbation des deux parties en conflit. Soufflant le chaud et le froid, le royaume ch�rifien avait toutefois pris la d�cision unilat�rale de supprimer la proc�dure de visas aux Alg�riens d�sireux se rendre au Maroc. D�cision qui n'a d'ailleurs pas eu d'effet d'entra�nement. La partie alg�rienne pr�f�rant temporiser. En d�pit de ces d�saccords, le roi du Maroc est parti sur une note d'espoir �crivant � Bouteflika avant son d�part qu'il souhaitait ardemment "un avenir prometteur fait de compl�mentarit� et d'int�gration, dans le cadre d'une union maghr�bine forte constituant un socle � l'unit� des peuples de notre nation arabe et un regroupement de poids". Une missive, pr�lude � un tournant significatif dans des relations des plus mouvement�es.