Pourtant, il n'a jamais voyag�, sinon dans les m�andres de sa t�te. Mais l'humanit� retiendra de lui une production litt�raire la plus extravagante. N� un certain f�vrier 1828, mort il y a un si�cle, Jules Verne demeure l'�crivain le plus populaire au monde, le plus traduit et, par-dessus le march�, le plus lu. Le monde entier, ou presque, a c�l�br� le centenaire de sa disparition, survenue le 25 mars 1905. L'Alg�rie n'a pas d�rog� � la r�gle. La vie et l'œuvre de l'auteur de Vingt milles lieux sous les mers �taient au centre des d�bats lundi dernier � la Biblioth�que nationale d'El Hamma. Le professeur Sa�d El Kanz a essay� de faire le tour de la question et de d�mystifier l'œuvre de M. Verne. Le conf�rencier a beaucoup insist� sur le caract�re encyclop�dique de la production de cet �crivain prolixe ; lui qui a marqu� plusieurs g�n�rations. "Jules Verne avait trois passions : la libert�, la musique et la mer", a d�clar� le sp�cialiste. Il ne va pas sans ajouter que son "imp�rieuse vocation litt�raire, �tait au d�but contrari�e", car son p�re, avocat de profession, voulait que son fils a�n� suive le m�me parcours professionnel que lui. "N'ayant pu voyager, Jules Verne se mit � parcourir le monde � travers le r�ve", a indiqu� le conf�rencier pour qui cet auteur prolifique �crivait chaque ann�e deux romans dans lesquels il d�crivait des lieux d�j� connus mais d�crits sous un angle particulier et dans un contexte p�dagogique. Abordant l'�criture "vernienne", M. Sa�d El Kenz a mis en �vidence la facilit� de cr�ation d'anagramme, l'utilisation de cryptogrammes et la magie du graphisme chez cet �crivain qui accorde aussi beaucoup d'importance � l'illustration particuli�rement � la cartographie. "Au travers du graphisme, il y a la main de l'artiste qui intervient pour donner une patine d'authenticit� � l'œuvre. Pour �crire ses ouvrages, dira-t-il, Jules Verne s'est int�ress� � tous les domaines de la science. Cependant, son go�t pour l'aventure le d�couvre aux c�t�s de l'explorateur Jaques Arago. Cet explorateur "aveugle, parent de la c�l�bre famille de savants, sillonne le globe et publie des r�cits haletants, port� par l'esprit des encyclop�distes et un go�t pour l'astronomie et la g�ographie". "Il �crivait avec un scientisme et une rationalit� dignes d'un encyclop�diste", a affirm� El Kenz tout en mettant en exergue la th�matique romanesque dans l'œuvre de cet auteur "subjugu�" par l'œuvre d'Edgar Poe. En effet, la d�couverte de ce g�ant de la litt�rature anglaise a bien trac� sa voie. Et c'est bien en lisant Les aventures d'Arthur Gordon Pym qu'il imaginera la suite qu'il titra Le sphinx des glaces. Il ressort de l'expos� de M. El Kenz les deux voyages effectu�s par Jules Verne en Alg�rie d�crits dans ses romans Hector Servadac et L'invasion de la mer. Cependant, le conf�rencier d�plorera le fait que cet �crivain n'ait pas connu profond�ment l'Alg�rie, relevant que Jules Verne "n'a visit� que le littoral alg�rien avec de brefs s�jours � Oran, Mostaganem et Alger".