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Les 25 ans du Printemps berb�re Par Arezki Metref [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 04 - 2005

Le vingt-cinqui�me anniversaire du Printemps berb�re nous surprend dans un monde convulsif, une humanit� d�rout�e, vou�e plus que jamais aux interrogations essentielles et au doute. Dans cet univers de l'al�a et de l'inconsistance, du questionnement et de la remise en cause, la c�l�bration de la protestation qu'opposa la Kabylie, il y a un quart de si�cle, au pouvoir alg�rien d'alors, ferme par sa r�pression et d�l�t�re dans sa texture, demeure un rep�re.
Rep�re pour se souvenir que l'autoritarisme niveleur se nourrissant d'une id�ologie nationaliste sommaire, relevant de la vulgate, est un colosse au pied d'argile, ne tenant que par la c�cit� des ba�onnettes. Lorsque, en r�ponse � l'acte de censure frappant Mouloud Mammeri, toute une r�gion se souleva pour arracher les libert�s qui pr�pareraient celles qui seraient en œuvre dans la d�cennie 1980, c'�tait une fa�on de rompre le silence de la soumission et de la servitude. Une fa�on d'affirmer haut et fort que l'identit� amazighe, qui avait surv�cu � plus de deux mill�naires d'hostilit�, n'�tait pas dispos�e � se courber. Rep�re dans la qu�te des racines qui font les identit�s plus m�lang�es, et plus belles. Rep�re dans l'�laboration d'une esth�tique de la diversit� culturelle, d'une �thique dans l'exercice de la libert� d'expression. Rep�re pour la fid�lit� dans le chaos et les �branlements qui brouillent la lisibilit� des �volutions. Cependant, force est de constater que la c�l�bration de ces �v�nements fondateurs a forg�, au cours de toutes ces ann�es d'�bullition politique et culturelle, des poncifs, un rituel r�p�titif aux effets appauvrissants. Un folklore de la c�l�bration, sommaire et marqu� par le z�le, compliqu� par une course � la l�gitimit�, tient lieu aujourd'hui de c�r�monie du souvenir. Il n'est certes pas facile d'innover dans la c�l�bration, de cr�er dans l'acte de c�l�brer, de f�conder un c�r�monial. Mais l'institution de la c�l�bration mue par les automatismes de la convenance comme fin en soi peut conduire, sinon � la d�naturation de l'h�ritage du Printemps berb�re, du moins � sa banalisation. Or, parce que la protesta d'avril 1980 a �t� la premi�re manifestation de masse pour les libert�s dans une Alg�rie alors ferm�e � double tour par le parti unique et la police politique, le Printemps berb�re doit rester un h�ritage id�el, mais aussi politique et culturel, dont les g�n�rations d'aujourd'hui, venues au monde dans les spasmes de la violence politique, doivent faire leur profit en faisant fi des conflits de l�gitimit� et de repr�sentativit� qui minent les forces du pluralisme et de la d�mocratie. Que devons-nous dire aux jeunes qui ont, aujourd'hui, l'�ge du Printemps berb�re ? Leur expliquer, vous expliquer, nous expliquer m�me, la filiation du Printemps berb�re, en amont, avec tous les combats men�s depuis la naissance du mouvement national alg�rien dans sa forme moderne pour fonder l'identit� nationale sur toutes les strates historiques qui s'y sont pos�es, � commencer par la premi�re et la plus importante d'entre elles, l'identit� berb�re ? Dire aussi que cette filiation se d�cline, en aval, avec toutes les conqu�tes d�mocratiques arrach�es depuis lors, et qui se poursuivent � ce jour avec le travail, fatalement secou� de cahots, entrepris par le mouvement citoyen de Kabylie ? Le Printemps berb�re de 1980 n'est pas seulement ce coup de col�re suscit� par une humiliation de trop. C'est l'�laboration, dans le heurt des manifestations, d'une sorte de manifeste tacite, attest� par les mots d'ordre de la population, sur lequel va s'appuyer le processus ult�rieur de d�pressurisation politique qui conduira, en 1989, au multipartisme. Toutes les �tapes, que parcourt chaotiquement l'Alg�rie sur la voie du pluralisme depuis vingt-cinq ans, �taient contenues dans les revendications du Printemps berb�re. Les valeurs universelles de la d�mocratie �taient r�sum�es dans les revendications des manifestants du Printemps berb�re : libert�s de r�union, d'expression, de cr�ation, de la presse ; droits de l'homme ; repr�sentativit� d�mocratique . Ces valeurs �taient les caract�ristiques de la soci�t� de tol�rance, d'ouverture, de pluralisme, de citoyennet�, appel�e de ses vœux par la population du Printemps berb�re qui ne recevait, en r�ponse � ces aspirations, que gaz lacrymog�nes et balles r�elles. Aujourd'hui, des questions qu'il �tait impensable de songer � poser publiquement avant la rupture du Printemps berb�re, tant la police des id�es �tait alerte et impitoyable, sont devenues non seulement des pr�occupations ordinaires mais aussi, parfois, des probl�mes r�solus. Constater ces conqu�tes sur le silence et la glaciation, c'est mesurer combien les tabous nationalistes et arabo-islamiques ont pu �tre �br�ch�s par la combativit� de la Kabylie. Mais, et il faut sans cesse le rappeler, le Printemps berb�re n'est pas ce point d'orgue d'une lutte identitaire entach�e d'ethnicisme. Les manifestations ont �t� voulues comme l'expression du recouvrement de l'identit� amazighe, dont le pouvoir alg�rien s'�chinait aussi tenacement que vainement � effacer toute trace de vie, mais aussi comme le signe de bonne sant� irr�dentiste de tous les Alg�riens qui reconnaissaient dans le combat populaire avant-gardiste de la Kabylie, cet esprit de r�sistance si symptomatique de l'histoire berb�re et qui s'est r�enclench�e, � dater du Printemps berb�re, dans tous les pays de l'antique Tamazgha. Du Maroc au fin fond de la Libye, de la Tunisie � l'oasis de Siwa en Egypte, des iles Canaries au pays de l'Afrique subsaharienne, le sens de l'identit�, ac�r� depuis le Printemps berb�re qui n'est pas cette �insurrection kabyle� � laquelle les soldats de l'arabo-islamisme veulent le r�duire, co�ncide avec les aspirations d�mocratiques de citoyens soumis � des r�gimes qui apparaissent comme des anachronismes de f�odalit� et de dictature dans ce monde convulsif qui recherche, dans un mouvement path�tique, les m�mes sons de libert� dans la cacophonie des h�g�monismes. Depuis le mois d'avril 1980, partout en Afrique du Nord et sur les rivages subsahariens de l'aire berb�re, en Europe et partout ailleurs dans le monde o� la diaspora berb�re est de plus en plus vigoureuse, on entend cette musique du retour aux racines qui, et c'est in�dit, se superpose � une marche vers la modernit� d�mocratique. Et partout, on donne raison � Mouloud Mammeri qui proph�tisait la subordination de la r�solution de la question d�mocratique en Afrique du Nord � celle de la question berb�re. Les termes dans lesquels se pose l'�volution du mouvement citoyen, n� en 2001 dans le contexte de la c�l�bration du Printemps berb�re corroborent la fatale liaison entre identit�s historiques et d�mocratie moderne.

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