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MAHREZ LAMARI, PRESIDENT DU COMITE ALG�RIEN DE SOLIDARIT� AVEC LE PEUPLE SAHRAOUI
�Les masques sont tomb�s� Entretien r�alis� par Tarek Hafid
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 11 - 2005

Dans cet entretien, Mahrez Lamari, pr�sident du Comit� national alg�rien de solidarit� avec le peuple sahraoui (CNASPS), revient sur les derniers d�veloppements du dossier du Sahara Occidental. Selon lui, la lutte du peuple sahraoui trouve actuellement un nouvel �cho sur le plan international.
Le Soir d�Alg�rie : On assiste depuis le mois de mai dernier � une intensification de la r�sistance pacifique dans les territoires sahraouis occup�s. Ne pensezvous pas que l�assassinat, dimanche dernier, du jeune Lembarki Ould Salek peut donner lieu � une autre forme de lutte ?
Mahrez Lamari : Il faut savoir que la lutte � l�int�rieur des territoires occup�s a toujours �t� men�e de fa�on pacifique. La r�sistance des citoyens contre l�occupant marocain a donn� lieu � une violente r�pression des forces coloniales. Le jeune Lembarki Ould Salek a �t� tabass� � mort pour avoir brandi le drapeau de la RASD lors d�une manifestation pacifique. Nous assistons aujourd�hui � une tournure importante dans ce combat pour la libert�. Ce martyr sahraoui ressemble fortement au jeune Bouzid qui a �t� abattu par les forces coloniales fran�aises � S�tif lors des manifestations du 8 mai 45. Le jeune Bouzid est tomb� au champ d�honneur et l�Alg�rie a fini par avoir son ind�pendance. C�est un signe r�v�lateur qui d�montre que la RASD est elle aussi sur la voie de l�ind�pendance apr�s trente ann�es d�occupation ill�gale de la part de son voisin du Nord.
LSA : Il semble que la cause sahraouie trouve actuellement un nouvel �cho sur le plan international, en Europe notamment�
M. L. : J�ai eu l�occasion d�assister derni�rement � la Conf�rence de solidarit� des syndicats internationaux avec les travailleurs sahraouis qui s�est d�roul�e � Rome. Les participants � cette conf�rence ont certes adopt� une r�solution finale dans laquelle ils soutiennent le droit � l�autod�termination du peuple sahraoui, mais ils ont surtout �vit� d��tre manipul�s par la d�l�gation marocaine qui a �t� invit�e � assister � ces travaux. En effet, lors de la c�r�monie d�ouverture de cette conf�rence, un syndicaliste italien d�origine marocaine a tent� de persuader les participants de voter une motion afin de d�crocher le drapeau de la RASD. Les repr�sentants de l�ensemble des syndicats internationaux ont fermement refus� cette motion, la d�l�gation marocaine a d�ailleurs �t� critiqu�e par le pr�sident de la conf�rence. Les Marocains ont par la suite tent� de persuader l�assistance que le Front Polisario est li� � El Qua�da. Ils ont bien entendu �chou�. Cette petite anecdote d�montre qu�il existe actuellement une prise de conscience r�elle au sein de la communaut� internationale. La r�solution adopt�e par le Parlement europ�en en faveur d�un r�glement du conflit du Sahara Occidental sur la base des r�solutions pertinentes du Conseil de s�curit� de l�ONU, notamment la 1495, est une preuve �vidente de cette prise de conscience.
LSA : Peut-on consid�rer que cette prise de conscience est due au fait que l�opinion publique internationale a une nouvelle perception de ce qu�est le r�gime marocain, depuis l�affaire des immigr�s clandestins et aussi avec la sortie du film retra�ant l�assassinat de Mehdi Ben Barka ?
M. L. : Sinc�rement, on ne peut pas parler de d�couverte. Les pratiques du r�gime marocain sont connues de tous et depuis longtemps. D�ailleurs, ces pratiques n�ont pas chang� depuis des d�cennies. Ce qu�a endur� l�opposant marocain Mehdi Ben Barka, ainsi que l�ensemble des responsables politiques de l�opposition, est identique � ce qu�a endur� le peuple sahraoui. Les dirigeants ont chang�, pas les pratiques. Les autorit�s marocaines ont us� d�une violence effroyable avec les immigr�s africains, des personnes sans d�fense, en les jetant en plein d�sert, mais on peut effectivement consid�rer aujourd�hui que les masques sont tomb�s.


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