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CHRONIQUE DES TEMPS SORDIDES
Les quotidiens parisiens dans la tourmente Par Ma�mar FARAH [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 11 - 2005

Dans son manifeste fondateur de 1973 qui donnait naissance au quotidien Lib�ration, Jean- Paul Sartre �crivait que l�un des objectifs du quotidien �tait de donner la parole au peuple. Dans le sillage des id�es g�n�reuses qui avaient germ� apr�s mai 1968, Lib� se voulait le porte-parole de cette jeunesse d�sabus�e par le syst�me politique traditionnel.
Les grandes figures de l�extr�me gauche, et � leur t�te le ma�tre de l�existentialisme litt�raire ainsi qu�une pl�iade de jeunes journalistes et d�intellectuels d�cid�s � en d�coudre avec le capital et les id�es bourgeoises, s��taient rassembl�s dans ce quotidien pour faire la r�volution par l��criture. Qu�en reste-t-il aujourd�hui, apr�s que le m�me Lib� eut �t� vendu avec armes et bagages � un repr�sentant on ne peut plus symbolique du monde des affaires et de l�aristocratie, un Rothschild pur sang devenu le principal actionnaire du journal ? Entre-temps, Jean-Paul Sartre est mort ainsi que les belles id�es r�volutionnaires qui avaient fait r�ver des g�n�rations enti�res de lecteurs. Entre-temps, Serge July, figure embl�matique du journalisme de �gauche�, a vieilli et, le r�alisme aidant, ne voit plus d�un mauvais �il le rapprochement avec le grand capital qu�il fourvoyait � longueur de colonnes il n�y a pas si longtemps ! Pire, il tient aujourd�hui � son plan de sauvetage qui passe par le licenciement de 52 travailleurs et refuse de plier face aux syndicats. Serge July est-il encore un homme de gauche ? Et qu�estce que la gauche aujourd�hui ? Que repr�sentent, dans notre monde �mondialis�, ces notions id�ologiques ? Et que peuvent-elles face au ma�tre mot des temps modernes : la rentabilit� ? Serge July sait qu�un titre ne peut survivre s�il lui manque de l�argent. C�est aussi simple que cela. Alors, au moment o� son navire, �pargn� jusque-l� par les houles mena�antes qui cernent la flotte de la presse quotidienne parisienne, re�oit les premiers chocs, il passe tout de suite au plan de sauvetage, sans �tat d��me. Le cas de Lib�ration est en effet symptomatique de la grave crise qui secoue le secteur de la presse �crite en France. R�cemment, le tribunal de commerce de Bobigny avait d�cid� de placer France Soir en redressement judiciaire pendant une p�riode de six mois. Comment ce quotidien, qui tirait, � son apog�e, pr�s de deux millions d�exemplaires, en est-il arriv� � cette situation d�plorable marqu�e par une cessation de paiement et la menace pour 120 salari�s de perdre leur emploi avec, � l�horizon, la disparition pure et simple de France Soir ? France Soir a certes �vit� la liquidation pour le moment, mais rien n�indique qu�il va s�en sortir. Son tirage se limite � 60 000 exemplaires et les recettes publicitaires ne sont plus ce qu�elles �taient. Pourtant, ce quotidien avait continu� � privil�gier le journalisme populaire et les faits de soci�t�, � l�inverse de Lib� qui se voulait plus politique, m�me s�il n�avait plus le mordant de la jeunesse. L�effritement du lectorat et la baisse de la publicit� sont, dans les deux cas, une r�alit� bien concr�te. Et pas seulement pour ces deux journaux. Tout r�cemment, Le Monde, qui est une v�ritable institution, changeait de formule. Non pas qu�il y avait n�cessit� professionnelle absolue pour le faire, mais le journal essayait de changer pour plaire, sans savoir si cet �ni�me maquillage aura de l�effet sur les lecteurs. En fait, ces quotidiens, refusant de s�avouer vaincus et pas pr�ts du tout � abandonner la lutte, cherchent � s�en sortir � tout prix, quitte � s�allier avec le diable ou � perdre leur �me. Autre institution, Le Figaro, le plus ancien quotidien de France qui f�te ses 150 ann�es, ne semble pas � l�abri des turbulences qui affectent le secteur. Alors, � sa mani�re, il pr�c�de la temp�te. Le 3 octobre dernier, il changeait de formule pour s�adapter aux exigences de la soci�t� moderne. Les promoteurs de la nouvelle maquette voulaient en finir avec le c�t�institutionnel� de leur journal ; entendez par l� moins de politique, plus de faits de soci�t� et de sports et un graphisme plus ouvert, plus tendance pour r�pondre aux nouveaux go�ts fa�onn�s par le multim�dia et les nouvelles technologies. Et, pour terminer la liste, sachez que L�Humanit�, organe du Parti communiste, vient de changer de formule. Pour �tre � la page, lui aussi. Mais, suffit-il de relooker les pages de ces quotidiens pour regagner un lectorat de plus en plus difficile ? Et les raisons de la d�saffection de ce m�me lectorat ne sont-elles par plut�t � chercher ailleurs ? Il nous semble que les causes de cette grave crise sont beaucoup plus profondes. Il est impossible d�en parler en d�tails dans le cadre de cette chronique, mais contentons- nous d�en signaler les plus connues. A l��re de la soci�t� d�information et face au flux extraordinaire de nouvelles fra�ches, relay�es par des dizaines de cha�nes d�info, en direct et avec des plateaux d�analyse et de commentaires relev�s, � quoi peuvent bien servir encore les quotidiens ? En outre, l�organisation sociale de la vie moderne laisse peu de temps � l�exercice, de plus en plus r�barbatif, de lire. Les nouvelles g�n�rations, fa�onn�es par l�image, ne sont pas port�es sur la lecture et pr�f�rent l�audiovisuel et le multim�dia. Et puis, d�une mani�re g�n�rale, qui dit presse, dit politique. Or, les jeunes se d�sint�ressent de la chose politique et la cons�quence est claire sur la fr�quentation des journaux. Enfin, nous n�oublierons pas de citer un concurrent de taille n� � peine il y a quelques ann�es et qui devient le principal danger pour la presse quotidienne : les journaux gratuits, pr�f�r�s par les jeunes. Mais tout n�est pas noir dans le monde de la presse fran�aise : les hebdos se portent plut�t bien. Alors que la t�l�vision, le multim�dia et les news sur des supports modernes comme le mobile, mettent � rude �preuve les quotidiens, le lectorat continue de s�int�resser aux magazines qui prennent du recul par rapport � l��v�nement et qui ont leur mani�re propre de pr�senter articles et photos. Cette presse n�a pas de concurrent dans le monde audiovisuel. Par ailleurs, elle ne stagne pas. Prenons l�exemple de la presse t�l�. Elle a �volu� de la formule hebdomadaire vers d�autres horizons avec des programmes �tal�s sur quinze jours. Ces nouvelles publications ayant pourtant choisi une p�riodicit� p�rilleuse (quinzomadaire ou bimensuelle) ont le vent en poupe. C�est in�vitable : l�avenir de la presse fran�aise passe par un regroupement des titres. L�effritement du lectorat ne risquant pas de s�arr�ter, puisque les m�mes causes qui l�ont provoqu� vont se multiplier dans un champ m�diatique de plus en plus ouvert sur les technologies nouvelles, la solution la plus simple serait d�offrir moins de journaux pour �viter la dispersion. Cette tendance, d�cri�e par les tenants de la diversit� politique, fait son chemin en province o� les petits titres en difficult� sont bouff�s � mais sauv�s � par les grands quotidiens r�gionaux qui, curieusement, n�ont pas �t� affect�s par la crise. Certains perdront leur identit�, mais, au fond, fait-on encore de la politique au sein des quotidiens qui se ressemblent tous, car cherchant, avant tout, � vendre leurs histoires ? Et en Alg�rie ? Il faut reconna�tre que la crise commence � nous toucher. Sommes-nous pr�par�s pour l�affronter ? N�y a-t-il pas, chez nous aussi, une d�saffection du lectorat, et notamment dans sa frange la plus jeune ? Nos quotidiens r�pondent-ils � l�attente de ce lectorat ? En changeant de formule, en abandonnant les articles trop longs et trop lourds, en variant les rubriques, en privil�giant une maquette moins aust�re et plus illustr�e, en publiant des suppl�ments gratuits, El Watan n�a-t-il pas pr�c�d� la temp�te et �vit� la crise ? Citons aussi Le Soir qui, en passant au matin, a �t� oblig� d�aller � contre-courant des formules classiques et d�opter pour une actualit� d�cal�e? Citons Libert� qui a revu ses rubriques, sans porter de changements notables aux grandes lignes de la maquette. Parmi les grands tirages, le plus ferm� aux changements de forme reste Le Quotidien d�Oran qui semble privil�gier le fond, comptant sur une �quipe in�galable de belles plumes. Mais cela suffit-il ? Ne vaut-il pas mieux changer dans la s�r�nit� aujourd�hui que d�y �tre contraint, dans la pr�cipitation, demain ? Ne faut-il pas aussi provoquer un d�bat g�n�ral, regroupant �diteurs, journalistes, gens du m�tier et observateurs sp�cialis�s, autour de ce th�me afin que s�instaure une r�flexion commune qui nous aidera � affronter les d�fis du pr�sent et � nous pr�parer aux grandes secousses � venir ? Et puis, franchement, un quotidien � 0,10 centimes d�euros � les plus bas prix de toute la M�diterran�e � est-ce que �a rapporte encore?
M. F.
P. S. : En traitant de ce sujet, comment ne pas rappeler l�apport d�un professionnel comme Mohamed Benchicou. A la t�te du Matin , il avait introduit nouveaut� sur nouveaut�, offrant � ses lecteurs un journal qui, tout en gardant ses options militantes, a su parfaitement �pouser les contours de la modernit�.


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