Le S�n�gal, qui avait perdu deux matches sur trois en poule, s'est impos� face � la Guin�e 3 buts � 2 apr�s avoir �t� men� 1 � 0 � la pause, hier au stade Al- Max d'Alexandrie, arrachant sa qualification pour les demi-finales de la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN). Bless� dans son orgueil apr�s ses deux d�faites (Nigeria et Ghana) du premier tour et un but encaiss� en d�but de match, le S�n�gal, pourtant priv� d'El Hadji Diouf laiss� sur le banc en raison d'un probl�me de pubalgie, a rugi et invers� le cours de son destin. Dominateurs en d�but de rencontre, la Guin�e, premier du groupe C avec trois victoires, peut se reprocher d'avoir d�jou� pensant sans doute trop t�t d'avoir fait le plus dur. Les Guin�ens ont en effet ouvert le score d�s la 24e minute sur une erreur de Tony Sylva le gardien s�n�galais. D�j� mal inspir� contre le Nigeria, le portier lillois a offert un nouveau cadeau � ses adversaires vendredi. Habituellement excellent au pied puisqu'il a d�j� jou� dans le champ en CFA, le gardien a compl�tement rat� un contr�le sur une passe en retrait anodine permettant � Kaba Diawara de lui chiper le ballon et d'aller marquer dans le but vide. F�brile, la Guin�e n'a alors pas su g�rer son avance perdant son football et balan�ant de longs ballons vers l'avant. Apr�s quelques alertes en premi�re p�riode (faute de main du gardien guin�en Diarso 32e, Diomansy Kamara 40e et Papa Diop 44e), elle a compl�tement craqu� en deuxi�me p�riode. Bien servi par Diomansy Kamara, Bouba Diop a remis les deux �quipes � �galit� de la t�te � l'heure de jeu. Puis, l'entr�e de Niang c�t� s�n�galais, a compl�tement fait basculer le match. L'attaquant marseillais a donn� l'avantage � son �quipe d'une frappe sous la transversale apr�s un d�bordement d'Henri Camara mal ma�tris� par la d�fense guin�enne (83e). Les Lions de la Teranga ont couronn� le tout avec un but d'Henri Camara qui a cette fois profit� du travail de Niang (90�+3�). Le but sur coup franc de Feindouno (90�+4�) peut laisser d'�normes regrets aux Guin�ens qui quittent la comp�tition en n'ayant pas su montrer le niveau aper�u en poule lors des quarts de finale. Pour les Lions de la Teranga, r�v�lation du Mondial-2002 et aux abonn�s absents du monde du football depuis, cette victoire ressemble bien � une r�surrection. Ils sont en demifinales et pr�ts � mordre. FICHE TECHNIQUE A Alexandrie, stade Border Guard (Al-Max), Temps frais, Pelouse en mauvais �tat ,17.000 spectateurs environ, Arbitrage de Codjia Coffi (B�nin) Buts : K. Diawara (24�), Feindouno (90�+4�) Guin�e, P.B. Diop (60�), Niang (83�), H. Camara (90�+3�) S�n�gal Averts. : K. Diawara (34�) Guin�e, Daf (47�), H. Camara (79�) S�n�gal Guin�e : Diarso - Jabi, Kalabane, Bald� (cap.), Ib. Camara - Feindouno, Thiam puis Soaur�, 53�), Kanfori, Ous. Bangoura puis Is. Bangoura (81�)- Mansar�, K. Diawara puis Samb�gou (67�). Entr. : Patrice Neveu S�n�gal : Sylva - Coly (cap.) puis Malickou (39�), S. Diawara, Diatta, Daf - D. Kamara, Am. Faye, P.B. Diop, Mendy puis B� (86�)- S. Camara puis Niang (59�), H. Camara. Entr. : Abdoulaye Sar. D�clarations express Abdoulaye Sarr (s�lectionneur du S�n�gal) : "Je f�licite la Guin�e qui a fait un beau parcours. On savait que ce serait difficile et cela l'a �t�. C'�tait un vrai match de Coupe et on a su le gagner. Pendant le premier tour, on a fait un seul bon match, celui contre le Nigeria (perdu 2-1). On avait bien jou� pendant 80 minutes avant de perdre. On a demand� aux joueurs cette fois de rester concentr�s pendant les 90 minutes. On a beaucoup de joueurs d'exp�rience et on n'a pas dout�. Aujourd'hui, on a encaiss� un but sur une erreur individuelle, mais l'�galisation a d�stabilis� notre adversaire, qui est une bonne �quipe et une �quipe d'avenir. Le S�n�gal va se bonifier au fil des matches". Henri Camara (joueur S�n�gal) : "On a vraiment bien jou�. M�me quand on a pris le but, on a continu� � jouer notre jeu et on a fini par s'imposer. Je crois qu'on m�rite cette victoire. Les deux d�faites au premier tour nous ont fait mal mais on a bien r�agi. On savait qu'on jouait tout sur ce match, comme en Coupe, et on a saisi l'occasion. Il y a eu des changements dans l'�quipe, mais c'est toute l'�quipe qui a gagn�". Patrice Neveu (s�lectionneur de la Guin�e) : "On n'a pas su g�rer notre match. On s'est d�concentr� apr�s le premier but. Je le sentais et j'ai essay� de parler � mes joueurs... Mais, il y a eu des �l�ments ext�rieurs. On est sorti du match. Je n'ai pas l'habitude de parler de l'arbitre mais celui-ci a �t� subtil: �paule contre �paule, il siffle Diawara en attaque, mais apr�s, il nous siffle en d�fense pour la m�me chose... C'�tait un �arbitre anglais� pour une Coupe d'Afrique. Maintenant, sur l'ensemble du tournoi je suis fier de mes joueurs. On n'a pas su d�velopper notre jeu contre le S�n�gal, on est rest� trop statique, pas assez mobile. On a fait des erreurs et on les a pay�es cash. Maintenant, on me dit �Le S�n�gal monte en puissance�. Ils ont perdu deux matches et ils ont gagn� leur match de Coupe contre nous. Tant mieux pour eux, mais chacun tirera ses conclusions. Mais, � moi, on ne me l'a fait pas". Explosion de joie � Dakar Un concert de klaxons et de cris de joie a salu� hier apr�s-midi � Dakar la qualification du S�n�gal pour les demi-finales de la Coupe d'Afrique des nations de football gr�ce � sa victoire 3 � 2 face � la Guin�e en quarts de finale, vendredi � Alexandrie (Egypte). D�s le coup de sifflet final, les taxis, v�hicules particuliers et m�me des voitures de police ont bruyamment klaxonn� et des cris de joie se sont �lev�s dans le centre-ville, a-t-on pu constater. Sur la Place de l'Ind�pendance, des petits groupes de jeunes gens, dont certains �taient munis du drapeau du pays, couraient en cort�ge sous le regard amus� des passants. Au cours du match, suivi dans les rues de Dakar sur des postes de radio ou des �crans de t�l�vision install�s dans des magasins, l'inqui�tude per�ait sur les visages, particuli�rement en premi�re mi-temps lorsque la Guin�e menait encore au score. Depuis le d�but de l'apr�s-midi d�hier, les rues du centre-ville, d�nomm� "Le Plateau" o� est situ� la majorit� des commerces dakarois, avaient �t� d�sert�s par les citadins ayant regagn� leurs domiciles avant le match. LE FACE A FACE Eto'o en qu�te de gloire Le Camerounais Samuel Eto'o n'est qu'� trois unit�s du record de buts en phases finales de Coupe d'Afrique des nations de football, avec les cinq d�j� marqu�s lors de l'�dition 2006 en Egypte et les six claqu�s lors des pr�c�dentes CAN, mais il boude d�sormais les m�dias. Il a suffi d'un article, d'un seul, pour que Samuel Eto'o craque. Lors du dernier entra�nement des Lions indomptables ouvert � la presse jeudi, trois jours avant le quart de finale face � la C�te-d'Ivoire, le meilleur buteur de la CAN, n'a pas pu masquer sa col�re. "�a sert � quoi que je parle si ensuite vous changez les mots ?", a-t-il l�ch�, tr�s �nerv�, zigzagant entre les journalistes qui tentaient d�sesp�r�ment de lui arracher quelques pr�cieuses phrases, en les �vitant du regard. "Maintenant, vous arr�tez de me harceler", a-t-il lanc� aux audacieux qui avaient feint de rien entendre, avant de partir. Une sc�ne qui ne va rien arranger � la r�putation d'un joueur, qui, depuis quelque temps, est (injustement?) �tiquet� "star capricieuse". "C'est quelqu'un d'adorable, vraiment. Je ne suis pas souvent surpris en interview, mais l�, franchement, j'ai eu affaire � un mec gentil, disponible, l'inverse de l'image que l'on se fait de lui", racontait pourtant un journaliste fran�ais quelques jours apr�s l'avoir interrog� lors de cette CAN. Mais voil�, le mal est fait, et Eto'o est f�ch�, ne parle plus, et rien ne dit qu'il change d'avis d'ici peu. Depuis le d�but de la comp�tition, encore plus apr�s son tripl� r�ussi contre l'Angola (3-1), l'avantcentre barcelonais, meilleur buteur de la Liga, concentre toutes les attentions. Il �tait d�j�, bien avant que ne commence la CAN, le joueur � suivre. Et ses performances � couper le souffle n'ont fait qu'accro�tre la nu�e de journalistes qui suivent tous ses faits et gestes. Ce qui peut expliquer son ras-le-bol. Mais cette contrari�t� ne devrait pas vraiment le g�ner dans sa qu�te des records, m�me s'il pr�tend ne pas s'en occuper. "Je suis venu ici pour gagner la CAN, pas pour �tre le meilleur buteur", avait d�clar� Eto'o apr�s le match face � l'Angola. Une phrase de circonstance, car l'avant-centre aurait tr�s bien pu ne pas jouer face � la RD Congo - contre qui il a marqu� -, le Cameroun �tant d�j� qualifi� Eto'o vise sans doute plus encore. Le Camerounais, qui, avait d�j� 6 buts � son compteur en CAN avant de se pr�senter en Egypte, n'est en effet plus qu'� 3 buts d'un record qui date de 26 ans. Un temps ou l'Ivoirien Laurent Pokou avait inscrit 14 buts lors des deux �ditions de 1968 et 1970. Un autre record lui tend les bras : celui du plus grand nombre de buts marqu�s en une seule �dition : en 1974, Mulumba Ndiaye, de l'ex-Za�re, en avait inscrit 9. D'une r�gularit� impressionnante, Eto'o, qui a marqu� � chacune de ses sorties lors des trois matches du premier tour, est encore dans les temps. Le retour inattendu de Dindane Alors qu'on croyait ne plus le revoir en Egypte, l'attaquant de la C�te d'Ivoire Aruna Dindane, rentr� en France avant le d�but de la Coupe d'Afrique des nations de football en raison de la mort d'une de ses filles, a cr�� la surprise en rejoignant ses co�quipiers jeudi, deux jours avant leur quart de finale face au Cameroun. En arrivant dans le hall de l'h�tel o� logent les Ivoiriens, � quelques pas de l'a�roport du Caire, aux c�t�s d'Aruna Kon� et de Kolo Tour� pour se rendre en conf�rence de presse, tous les yeux se braqu�rent sur lui. Les journalistes s'agit�rent, car m�me avertis de son retour quelques minutes auparavant, peu croyaient le voir de sit�t, et encore moins accepter une exposition aussi rapide. Le joueur, extr�mement calme, s'y �tait pr�par�, et affronta la meute sans broncher. Il aurait tr�s bien pu s'�viter cela, et tout le monde l'aurait compris, mais il choisit de faire face. "Je ne vais pas revenir l�-dessus. Il n'y a pas grandchose � dire", coupa net Aruna Dindane, d�s la premi�re question, sans agressivit�, mais marquant clairement qu'il n'�voquerait rien de sa douleur, de la mort de sa petite fille, Ra�ssa, �g�e de 5 mois, qui se trouvait en France (Aruna joue � Lens) quand lui �tait en Egypte. Aruna avait d� rentrer le 19 janvier, la veille du premier match des Ivoiriens face au Maroc (1- 0).Une fois l'in�vitable interrogation �vacu�e, les questions se concentr�rent ensuite sur son �tat physique, s'il pourrait jouer ou non samedi face au Cameroun. Et Aruna y r�pondit sans sourciller. "Je me sens bien. Ce n'est pas moi qui vais d�cider pour samedi (face au Cameroun). J'ai rejoint le groupe et je suis tr�s content. Jouer, pas jouer, �tre pr�t ou pas, c'est secondaire", a r�pondu Dindane, avec un sang-froid extr�mement digne. Un peu plus t�t, le s�lectionneur Henri Michel avait �voqu� le retour de son joueur, sans �voquer son contexte. "On verra s'il peut jouer ou non, il doit voir le pr�parateur physique. S'il ne peut pas jouer, il ne jouera pas, m�me si on conna�t tous ses qualit�s", avait-il dit. A ce moment-l�, il n'avait toujours pas crois� Aruna. "Il est arriv� � l'h�tel un peu moins d'une heure avant la conf�rence de presse, je suppose qu'il est arriv� � l'a�roport juste quelques minutes auparavant", a expliqu� l'un des membres du staff. Peu apr�s la conf�rence, Aruna se pr�ta sans broncher aux sollicitations diverses qui l'accompagn�rent jusqu'� sa sortie : interviews des t�l�visions, des radios... Et il s'arr�ta chaque fois pour y r�pondre, sans qu'� aucun moment sa gueule d'ange ne trahisse la moindre contrari�t�. "Il faut aller le plus loin possible, et pour l'instant on est bien, puisque nous sommes en quarts de finale", l�cha-t-il, interrog� sur les performances en demi-teinte de ses co�quipiers depuis le d�but de la comp�tition. Une fois l'exercice termin�, Aruna dut passer de nouveau par le hall, o� il y croisa Didier Drogba. La sc�ne fut sobre. Drogba enla�a son co�quipier, tout sourire, ravi de le retrouver. Ce retour est �videmment une bonne nouvelle pour les El�phants, autant sur le plan sportif que pour la coh�sion du groupe. Avec Aruna de nouveau � leurs c�t�s, les Ivoiriens ont non seulement gagn� un joker, mais �galement une source de motivation suppl�mentaire. Ils auront certainement besoin des deux face au Cameroun. Le programme d�aujourd�hui � A Port Sa�d, stade El-Masry (14h) : Nigeria - Tunisie Nigeria : Enyeama - Odiah, Yobo, Enakarhire, Taiwo - Lawal, Mikel Obi (ou Okocha), Yussuf, Utaka - Kanu, Martins. Entr. : Augustin Eguavoen Tunisie: Boumnijel - Trabelsi, Djaidi, Haggui (ou Mnari), Ayari - Clayton, Ghodhbane, Chedli, Melliti - Santos, Jaziri. Entr. : Roger Lemerre (FRA) � Au Caire, stade militaire (18h) : Cameroun - C�te d'Ivoire Cameroun : Hamidou - Geremi, R. Song, Angbwa, Atouba - Makoun, Ngom, Aliou, Saidou, Douala - Webo, Eto'o. Entr. : Artur Jorge (POR) C�te d'Ivoire : Tizi� (ou Boubacar) - Boka, Me�t�, K.Tour�, Zoro - Zokora, Akale, G.Y. Tour�, Ndri Koffi - A. Kon�, Drogba. Entr. : Henri Michel (FRA)