La belle médaille d'or remportée en simple (messieurs) par Lamine Ouahab et sa contribution dans l'acquisition de celle du double (avec l'excellent Slimane Saoudi), ont montré, une nouvelle fois, l'apport considérable de ce joueur dans les résultats de l'équipe nationale. Un joueur que certains ont failli briser à jamais avec une décision de « radiation à vie du mouvement sportif national pour refus de répondre à l'appel de la DTN ». Une sanction restée en travers de la gorge de nombreux fans de la discipline ulcérés par le traitement injuste infligé à un joueur qui a tant donné à l'Algérie. Fort heureusement, son rappel en équipe nationale remet les pendules à l'heure. Mais Lamine Ouahab a été marqué par cette triste affaire. Il nous le dit : « Ce qui m'a le plus peiné c'est d'avoir été sanctionné sans que l'on m'écoute. Contrairement à ce que certains ont dit, ce n'est pas la veille de la Coupe Davis Finlande- Algérie que j'ai demandé une contre-partie financière mais deux semaines plus tôt. Si j'ai agi ainsi, ce n'était pas de gaîté de cœur. J'avais et j'ai toujours des problèmes d'argent. Lorsque je suis convoqué en équipe nationale, je suis évidemment absent des tournois ATP qui me permettaient de gagner ma vie. Je suis un professionnel et je me dois de me comporter en tant que tel. Cette qualité de professionnel a été reconnue par les responsables du MJS par voie de presse et quand je réclame mon dû, on me sanctionne. Je ne suis pas un mercenaire. Combien de fois me faudra-t-il le répéter ? J'aime l'Algérie du plus profond de mon cœur. C'est ainsi depuis mon plus jeune âge alors que l'on ne vienne pas maintenant me donner des leçons de nationalisme. Pour des raisons qui m'échappent, il y a des personnes qui ne veulent pas que j'atteigne un haut niveau dans le tennis mondial. Chaque fois que l'on me fait appel, je réponds au quart de tour. J'ai des frais énormes à assumer et je ne peux me permettre de sacrifier des tournois ATP. J'aurais pu tout expliquer à ceux qui se sont précipités pour me sanctionner. Malgré tout ce qu'on m'a fait subir, je continue dans la voie que je me suis tracée. Je veux aller le plus haut possible dans le classement mondial. Mes résultats rejailliront sur mon pays. C'est ce que je souhaite. Cette médaille d'or des Jeux africains, j'y tenais absolument. Pas pour moi seulement mais pour tout le peuple algérien et pour tous ceux qui croient en mes possibilités depuis toujours. Le drapeau algérien est imprimé dans mon cœur. » Ce n'est pas sans une certaine émotion que nous écoutons ce jeune joueur de 22 ans que nous suivons depuis de longues années. Nous sommes intimement persuadés que ses propos sont sincères. Les larmes au bord des yeux ne trompent jamais. Lamine Ouahab veut encore croire toutes les promesses qu'on lui fait : « Je fais encore confiance aux dirigeants qui ont promis de régler ma situation financière dans les meilleurs délais. Je fais totalement confiance au nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar. » Les décideurs devraient entendre cet appel d'un joueur qui ne cesse de prouver qu'il a les moyens techniques d'atteindre le top 100 mondial, et même mieux encore, mais qui n'en a pas, malheureusement, les possibilités sonnantes et trébuchantes.
