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A FOND PERDU
�Pron�taires� de tous les pays Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 11 - 2006


Jo�l de Rosnay, un scientifique
fran�ais, est l'auteur
d'une nouvelle
expression qui fera certainement
date et tache d'huile : le
pron�tariat. Dans son ouvrage
�La r�volte du pron�tariat�,
mis int�gralement et gratuitement
en ligne six mois � peine
apr�s sa publication chez
Fayard, il �voque la r�volution
en cours favoris�e par les
nouveaux outils que sont les
blogs, les wikis, les SMS, les
chats ou les journaux
citoyens.
Outils qui permettent
l'�mergence de "pron�taires",
c'est-�-dire "une nouvelle
classe d'usagers des r�seaux
num�riques capables de produire,
diffuser, vendre des
contenus num�riques nonpropri�taires
en s'appuyant
sur les principes de la nouvelle
�conomie".
La parole politique se lib�re
l� o� les oligarchies n'ont
pas encore totalement (ou du
moins pas encore) impos� le
pouvoir des armes et de l'argent,
comme elles ont fini par
le faire pour tous les autres
supports (presse �crite, radio
et t�l�vision).
Sur le Web, les individus
et les groupes peuvent encore
dire leur mot via les blogs, les
forums de discussion ou les
vid�os amateurs. D'o� la
conviction largement partag�e
qu'Internet est un bon moyen
pour am�liorer le fonctionnement
de la d�mocratie pour
peu que sa gouvernance ne
souffre pas de censure.
Dieu merci, et pour une
fois (et nous touchons du
bois), notre pays ne figure pas
parmi les ennemis du web. La
libert� que nous avons de disposer
encore librement de ce
moyen d'expression ne suscite
pas d'engouement particulier
au sein de ce qui s'apparente
�digestivement� � une
classe politique. Les hommes
politiques alg�riens ne jugent
toujours pas utile de recourir �
ce moyen de communication,
parce qu'ils n'ont rien � dire
ou ne jugent pas avoir de
compte � rendre � ceux qui
sont cens�s �tre leurs ��lecteurs
�. D'ailleurs, on le
constate partout : plus elle
s'�loigne de la griffe, de l'emprise
ou du contr�le de ces
derniers, plus la politique
devient un jeu opaque de
sectes, de parias et d'officines.
Autre impact du web sur
la politique : la participation
politique s'individualise et se
lib�re, au pr�judice du militantisme
ou du syndicalisme.
Les vieilles structures s'efforcent
alors de prendre les
choses dans le sens du poil.
De suivre la tendance. En
France, 43 % des membres
de l'Assembl�e nationale et
23 % du S�nat ont un ou plusieurs
sites Web (dont les
blogs). Selon les partis, les
taux varient de 35 � 70 %
chez les d�put�s (la gauche
ressentant naturellement plus
le devoir de rendre compte) et
de 0 � 56 % chez les s�nateurs
(leur mode de d�signation
les rendant moins sensibles
� l'opinion des autres).
En revanche, plus de 9 parlementaires
sur 10 ont d�pos�
un nom de domaine.
L'e-d�mocratie, cette
d�mocratie directe par le biais
d'Internet (vote en ligne, blogs
politiques, communication
Web des candidats, avec parfois
une fonction podcast
vid�o), reste donc largement
sous-exploit�e, mais elle rev�t
de plus en plus un enjeu strat�gique
potentiel pour les prochaines
�ch�ances �lectorales.
En Asie, aussi, les nouvelles
technologies bouleversent
le rapport au(x) politique(
s). Il ne peut en �tre
autrement lorsqu'on affiche
les performances suivantes :
70 % de p�n�tration du haut
d�bit en Cor�e du Sud ; 400
millions de mobiles, un milliard
de SMS par jour en
Chine et, malgr� la censure,
60 millions de blogueurs chinois
� la fin 2006.
Les politiques ont donc
compris l'int�r�t du web en
prenant par ailleurs soin de ne
pas tomber dans �le syndrome
Dean�. L'enjeu, ici, est
d'�viter que ne se reproduise
le sc�nario � la Howard Dean,
candidat malheureux � l'investiture
d�mocrate aux Etats-
Unis en 2004. Dean est certainement,
de tous les
hommes politiques du monde,
celui qui a le plus exploit�
Internet. Mais en vain. Il n'a
pas combl� le foss� entre le
virtuel et le r�el, c'est-�-dire
que ses internautes ne se
sont pas transform�s en relais
de sa candidature : ils sont
rest�s dans leurs bulles, entre
eux, sans descendre dans
l'ar�ne politique.
En France, toujours, les
candidats potentiels � l'�lection
pr�sidentielle int�grent
tr�s largement cet enseignement
dans leur strat�gie de
communication sur le web.
Dans cette strat�gie, la
seule installation d'un site ne
suffit plus. Ils entreprennent,
aussi, de p�n�trer la �blogosph�re
�, c'est-�-dire poss�der
un r�seau d'internautes qui
soient autant de relais sur la
Toile. Il existe ainsi une f�d�ration
de "cyber militants"
charg�s de promouvoir l'UMP
sur les espaces Internet
comme les blogs.
On doit aux sp�cialistes
entourant Nicolas Sarkozy de
l'avoir convaincu d'acheter
des mots-cl�s de la blogosph�re
et de ses concurrentscl�s
("blog", "blogger", "podcast"...),
via Google
AdWords, apr�s les �meutes
urbaines qui avaient secou�
les banlieues fran�aises l'ann�e
derni�re.
La Toile de la Toile en
quelque sorte.
Un premier b�mol: vid�os
et podcasts ne sont g�n�ralement
pas r�glement�s. Et
c'est tant mieux ainsi, m�me
si des propos extr�mistes
lib�r�s par l'anonymat de la
Toile peuvent s'�pancher sur
les blogs sans qu'on puisse
les contr�ler.
Les internautes se
moquent beaucoup du marketing
politique, � coup de
google bombing (quand
"miserable failure" renvoie au
site officiel de la Maison
Blanche), de faux blogs ou
d'usurpation de noms de
domaine (whitehouse.org).
Une parodie du site de la
Maison Blanche va jusqu'�
vendre des objets comme le
string patriotique sur lequel
est imprim� "R�veillez-moi en
2008" (date des prochaines
�lections pr�sidentielles aux
Etats-Unis).
D�s lors, la magie du Web
et ses id�aux communautaires
laissent place �
quelques appr�hensions et
inconnues.
Autre b�mol : comment
r�agir face � une rumeur en
ligne qui risquerait d'influencer
le vote au dernier moment ?
Elle peut se propager tr�s
rapidement et prendre une
forme vraisemblable, compte
tenu des possibilit�s du multim�dia:
images ou sons truqu�s.
Le droit de r�ponse
devient plus difficile � g�rer
avec la c�l�rit� qu'exige un tel
contexte.
Au cours du premier
Forum mondial sur la gouvernance
de l'internet qui a r�uni
les repr�sentants de plus de
90 Etats et les principaux
acteurs de la Toile, du 30
octobre au 2 novembre dernier
� Vouliagmeni, dans la
banlieue d'Ath�nes, la protection
des donn�es personnelles,
s'est av�r�e �tre un
th�me qui commence � �merger
comme une pr�occupation
majeure.
Pr�sent au forum, Tim
Berners-Lee, le scientifique
britannique, qui a mis au point
le world wide web, s'est
inqui�t� de ce qu'il puisse �tre
utilis� � des fins "non d�mocratiques"
et a d�fendu le projet
d'un centre de recherche
sur l'avenir de l'internet. En
1989, Tim Berners-Lee, alors
au Cern (laboratoire de physique
des particules) �
Gen�ve, avait invent� le
concept de lien hypertexte et
l'architecture d'un r�seau
mondial en "toile d'araign�e"
(web), qui a facilit� l'acc�s �
l'internet, jusque-l� r�serv� �
une petite communaut� scientifique.
Il ne savait certainement
pas que son mod�le
allait prendre une telle
ampleur.
"Si nous n'avons pas la
capacit� de comprendre le
web comme il devient aujourd'hui,
nous finirons avec des
choses tr�s mauvaises", a
pr�venu Berners-Lee, aujourd'hui
chercheur au
Massachusetts Institute of
Technology (Etats-Unis), dans
une interview � BBC News.
"Des ph�nom�nes non
d�mocratiques pourraient
appara�tre et les fausses
informations se r�pandront
sur le web", s'est-il inqui�t�,
estimant que les changements
technologiques caus�s
par Internet pouvaient mener
� une transformation radicale
de la soci�t�.
"Etudier ces forces et la
mani�re dont elles sont affect�es
par la technologie sousjacente
nous semble r�ellement
important", a-t-il ajout�.
Son projet de centre de
recherche sur le web ne serait
donc pas seulement ouvert �
des sp�cialistes de l'informatique,
mais � des chercheurs
issus de diff�rentes disciplines,
capables d'�tudier le
web comme ph�nom�ne technologique
mais aussi social.
C'est le d�fi actuel de la
communaut� scientifique.
Comme elle r�ussit le pari de
mettre au point le web, elle
rel�vera un tel d�fi pour peu
que d'analphab�tes politiciens
ne viennent mettre leur nez
dans ses affaires.


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