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LETTRE DE PROVINCE
L�effet b�uf d�un Aboudjerra f�ch� Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 11 - 2006

N�en d�plaise au transparent monsieur Ouyahia qui, � partir de Annaba, reprochait � la presse de �badigeonner au goudron� la r�alit� de la R�publique, l�aveu est venu de son alter ego Aboudjerra Soltani. Au d�tour d�une interview, d�ailleurs peu �logieuse pour ses compagnons de route, celui-ci n�a-t-il pas admis l�existence d�un cercle de �d�cideurs� jusqu�� faire �tat des satisfecit qu�il adresse � son parti ? �Je suis fier d�entendre� leur avis, ajoutant �in fine� que les lignes rouges balisent bel et bien l�action politique et que son courant est d�sormais de moins en moins contraint d�en observer les prescriptions (1).
Combinez donc ces deux codes, courants dans le jargon politique, et vous aurez d�sign� ces fameux cabinets noirs, de la m�me couleur que ce goudron dont seul cet ex-Premier ministre feint d�ignorer l�existence. Il est vrai qu�en la mati�re chacun a les vocables pour nommer ce qui est occulte. Cet invisible deus exmachina qui manipule l�Etat et les hommes et dont il arrive parfois � quelques journalistes trop curieux � ou trop probes � d�en d�crire la malfaisance. L�Etat �transparent� dont se gargarise Ouyahia serait-il donc si diff�rent de celui, souvent obscur, qui d�livre des feuilles de route � Soltani ? Autrement dit, cette cohabitation abrite- t-elle un orthodoxe toujours dispos� � respecter le secret et un gaffeur sur la voie de la dissidence bavarde ? Car si � ses d�buts ce mariage contract� � trois semblait fusionnel l�on observe, depuis, quelques sc�nes de m�nage dont on ne sait s�il faut les mettre sur le compte de l�effritement de la confiance r�ciproque, ou par contre, parier sur le d�litement des tutorats (les d�cideurs !) qui ne savent plus comment convenir en commun d�une ligne d�action. Belkhadem, Ouyahia et Soltani peuvent nourrir des d�fiances de chapelle, cela reste secondaire dans toutes les situations, par contre leurs querelles sont d�une autre gravit� pour le pouvoir lorsqu�elles relaient des points de vue dont ils ne sont pas les auteurs. Leurs vieilles discordances aplanies, dans le pass�, par l�arbitrage du s�rail prennent aujourd�hui des accents de discorde. Constitution, charte, gouvernance : tout est mati�re � �change d�arguments critiques. Seules les pesanteurs du formalisme, qu�affectionne le pouvoir, attestent encore de l�existence de cette alliance alors que la r�alit� est tout autre. En pactisant sur la base de sordides privil�ges, ces trois partis esp�raient, en f�vrier 2004, qu�il leur suffirait de cultiver une loyaut� tactique au profit du chef de l�Etat pour �tre quitte de tout autre engagement ; et surtout �carter toute tentation de se fondre dans un seul grand courant. La menace sur leurs identit�s partisanes existait et elle les inqui�tait s�rement. Or, apr�s bient�t trois ann�es de servitude, seuls les sigles ont surv�cu quand les credo de la doctrine de chacun se sont effac�s au profit d�un vague leitmotiv rassembleur : le programme et l�action du pr�sident. A ce titre, ils furent sollicit�s plus qu�il n�en faut pour allumer des contre-feux politiques chaque fois que le pouvoir rencontrait des difficult�s jusqu�� ne diffuser qu�une rh�torique identique et h�las mensong�re. Aussi bien sur les questions majeures que sur la cr�dibilit� au quotidien de l�intendance de l�Etat, ils se compl�t�rent dans la d�fense et l�illustration de la vision du pr�sident et se complurent � lui tresser des louages et dresser dans le m�me temps des b�chers � ceux qui s�inqui�taient des d�rives. Il leur importait peu que certains choix soient remis en cause a posteriori et qu�ils apparaissent � leur tour comme de pi�tres compagnons aux conseils douteux et aux avis suspects. Cela ne manqua pas de d�truire les quelques r�f�rences distinctives qui s�paraient, par exemple, un FLN du RND ou bien le MSP de ces deux-l�.- L�alliance est devenue un agr�gat d�int�r�ts quand eux pr�tendaient qu�elle �tait un creuset o� se bonifiaient trois visions et o� convergeaient trois dimensions repr�sentatives de la soci�t�. Devenue un comptoir d��change entre marchands de tapis politiques, il ne pouvait lui arriver que ce qui doit survenir dans un march� de dupes : les calculs et le sabotage avant la rupture. Et c�est Aboudjerra Soltani qui estimait r�cemment que cette cohabitation �tait in�galitaire � tous points de vue et de surcro�t pr�te excessivement � un seul parti ce qu�elle doit donner en priorit� aux deux autres. L�allusion vise exclusivement le FLN qui s�est arrog� le droit unilat�ral d��tablir des moutures de la future Constitution. Pour un r�gime autocratique, c'est�- dire sans concession sur son monopole et sa �centralit�, assister, sans le moindre rappel � l�ordre, � cette gu�guerre abondamment comment�e par les journaux peut avoir deux explications. Soit il n�a plus les moyens de r�torsion pour le faire, soit il l�a par avance encourag�. Des deux hypoth�ses, il semble bien que c�est la derni�re qui est la moins probable. Car il n�est pas certain que dans le contexte pr�sent El-Mouradia puisse s�autoriser le luxe de fomenter artificiellement une pol�mique dont il n�a rien � attendre en terme d�image, sinon � la d�t�riorer un peu plus. L�improbable permissivit� tactique qui, en d�autres circonstances, lui aurait permis de faire diversion, ne serait-elle pas plut�t le signe avant-coureur de son impuissance � moduler � sa guise les autonomies � l�int�rieur de ses alli�s ? M�me quand il fait semblant de l�cher du lest dans le champ politique afin, diront certains, de doper les fam�liques libert�s publiques en vue des futures �ch�ances l�gislatives, il ne s�y prendrait pas de la sorte. Celle qui, par ricochet, l�atteint dans son bilan et dans ses choix. En effet, quand le MSP taille des croupi�res � l�incomp�tence d�un gouvernement et au comportement stalinien d�un Belkhadem au sein de l�alliance, il ne fait rien d�autre que se d�soler de la bienveillance mal r�compens�e du chef de l�Etat. Ceci dit, pourquoi ne pas croire qu�en mati�re de lest � l�cher, c�est son emprise sur cette alliance qui se distend. Le doute psychologique dans lequel mac�re depuis un an le chef de l�Etat ne serait pas �tranger � la vell�it� d�affranchissement de cet MSP ou du moins � toutes les surench�res qu�il d�veloppe. Ici, il multiplie les piques � l�adresse de la tortueuse dialectique de Ouyahia quand celui-ci s�efforce de d�fendre l�esprit de la charte tout en trouvant mati�re � plastronner comme un r�publicain �droit dans ses bottes�. L� il attaque frontalement un Belkhadem sur sa voracit� � tout ramener � son seul parti et � abuser de sa position dominante de Premier ministre. Il ne lui pardonne surtout pas de prendre en otage Bouteflika (bien que !) sur la question de Constitution et le trouve par contre timor� et tatillon dans une chefferie o� la gouvernance se porte aussi mal que certains ministres qui la peuplent. Aboudjerra Soltani tient donc le r�le de l�impr�cateur politique qui se fait un devoir de confondre tous les �d�viationnistes� qui risquent de faire exploser une alliance � laquelle lui demeure attach� mais � certaines conditions. Au moment o� ses pairs, dont il partage toujours l�aventure ambigu�, s��chinent � gommer les effets des derni�res avanies de leurs intempestifs engagements, lui pose effectivement des conditions, puisqu�il se pose d�ores et d�j� en troisi�me alternative. En mettant chaque fois dans l�embarras ses faux alli�s, il ne fait pas seulement campagne pour les ouailles de son mouvement, il s�efforce �galement de convaincre le chef de l�Etat qu�un certain tabou est tomb� et avec lui les pr�jug�s qui handicapaient jusque-l� la promotion politique d�hommes de conviction islamiste. En lui attribuant tout le m�rite de la politique de r�conciliation qu�il m�ne depuis 7 ann�es, il serait pr�t � faire une offre de service dans ce sens pour succ�der, apr�s la l�gislature de mars 2007, � Belkhadem. Argument technique � l�appui, il ne voit pas pourquoi une rotation de fait dont Ouyahia et Belkhadem avaient b�n�fici� serait inop�rante quand il s�agira de son parti. Contrairement � la prudence en vigueur, lui n�h�site pas � ce sujet de citer �galement ces invisibles d�cideurs qui lui donnent des assurances : �Pour le MSP, il n�y pas de ligne rouge�, affirmait-il dans le m�me entretien. �Autrement dit, conclura-t-il, nous pouvons acc�der � tous les portefeuilles minist�riels, la d�fense en premier lieu�. M�me si, apparemment, de telles d�clarations ne sont que bluff politique il est par-contre clair qu�� travers celles-l� il est en train d��laborer une subtile strat�gie de recentrage sur sa famille politique, de l�ensemble des dol�ances de la mouvance. Convaincu que le chef de l�Etat tirera d�une mani�re ou d�une autre les cons�quences de sa charte et qu�il n�a plus de raison de marginaliser le p�le islamiste, il serait donc le mieux indiqu� pour en f�d�rer les multiples segments qui s�agitent. Ainsi gr�ce � ce sc�nario, Soltani et le MSP seraient dispos�s � fructifier les dividendes de l�islamisme politique tout en partageant la plus-value avec le pr�sident. Mais alors que restera-t-il du pacte de 2004, nous dira-t-on ? Mais les sigles ! Ceux l� n�ont-ils pas toujours �t� le refuge de toutes les turpitudes ?
B. H.
(1) Lire l�entretien accord� � L�expression du mardi 21 novembre par Aboudjerra Soltani.


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