Abdelmadjid Sidi Sa�d a reconnu hier avoir r�dig� un P-V sanctionnant une r�union fictive du conseil d�administration de la Cnas. Ledit P-V sign� par le SG de l�UGTA et approuvant le d�p�t de 10 milliards de dinars est un faux. Devant le tribunal de Blida, il a avou� que le conseil d�administration ne s�est jamais r�uni en date du 12 avril 2002. �Il est possible que cette r�solution ne soit pas r�glementaire et j�en assume pleinement la responsabilit�.� Dans une tentative de justifier cet acte, il dira qu�en date du 24 avril 2001, le CA avait vot� une r�solution selon laquelle la caisse pouvait d�poser son argent sur le march� mon�taire et que Aboudjerra Soltani avait approuv� cette d�cision. �Ce document est un faux. Je n�ai jamais appos� ma signature ni donn� mon accord. Ouvrez une enqu�te�, a r�torqu� Soltani. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Entendu en tant que t�moin, Sidi Sa�d a d�abord tent� de semer la confusion quant aux pr�rogatives du conseil d�administration de la Cnas qu�il a eu � pr�sider. Il a voulu faire croire que ce CA n��tait pas habilit� � prendre des d�cisions. En jouant sur les mots �d�cisions� et �r�solutions�, il a oblig� la pr�sidente � lui r�pondre �non, Monsieur Sidi Sa�d, la loi est claire�. Il finit par l�cher le mot. Entrant dans le vif du sujet, Mme Brahimi lui demande des explications au sujet de la fameuse r�union fictive du 12 avril 2002 . �J�ai en ma possession un document qui dit qu�en cette date, le CA s�est r�uni. Alors Monsieur Sidi Sa�d ? � Il n�avait pas d�autre choix que de dire que la r�union n�avait en fait jamais eu lieu. Confondu par la magistrate, il continue : �Entre la fin du premier mandat et le second du CA, j�avais � g�rer les affaires.� R�ponse de la pr�sidente : �Vous ne pouviez en aucun cas prendre de pareilles d�cisions tout seul.� Elle lui rappelle alors que le premier placement de la Cnas avait �t� effectu� le 28 janvier 2002, soit avant m�me que le P-V ne soit r�dig�. Explication de Sidi Sa�d : c�est le DG de la Cnas qui lui aurait demand� une r�solution justifiant le d�p�t et il n�a fait qu�acc�der � sa demande. La version de Bennaceur est tout autre. Il a encore une fois expliqu� que lorsque Khalifa avait pris attache avec sa direction, il en avait discut� avec Sidi Sa�d qui lui avait donn� son accord verbal et promis une r�solution ult�rieurement. Faute de preuves �crites, c�est la parole de l�un contre celle de l�autre. �Vous �tes rentr� t�moin, vous ressortirez en tant que tel� Pour confirmer que le P-V en question n��tait pas conforme � la r�alit�, la pr�sidente a alors exhib� le registre dans lequel le CA notifie tous les P-V des r�unions. Elle insiste sur le paragraphe relatif au d�p�t. R�action du patron de l�UGTA : �Il y a une faute.� La pr�sidente corrige : �Non, il y a un faux !� Aussi incroyable que cela puisse para�tre, Sidi Sa�d a soutenu que, jamais, il n�avait pris connaissance dans le d�tail des conventions sign�es avec El-Khalifa Bank. �Comment pouvez-vous signer un P-V avalisant un d�p�t datant de janvier avec une r�solution datant d�avril ? � insiste la pr�sidente de la cour. �C�est le poids de l�habitude. � Et la pr�sidente de demander : �Avez-vous inform� la tutelle ? � Et Sidi Sa�d d�affirmer que c�est � la direction g�n�rale de la Cnas qui assure le secr�tariat de le faire. La direction des caisses du minist�re affirme n�avoir jamais rien re�u Appel�e � apporter son t�moignage, Mme Chentouf, qui assurait la fonction de directrice des caisses au niveau du minist�re du Travail, a �t� cat�gorique : aucun PV avalisant un d�p�t de la Cnas au niveau d�El Khalifa Bank n�est parvenu au minist�re du Travail. Elle a expliqu� qu�aucun courrier, m�me pas celui adress� personnellement au ministre, ne pouvait �tre re�u sans passer par le bureau d�ordre qui note les r�f�rences dans un registre mis � jour au quotidien. Mme Chentouf a assur� que si une telle correspondance avait �t� adress�e au ministre, il y aurait forc�ment une trace. Au terme de plus d�une heure et demie d�audition, Sidi Sa�d a tent� de d�gager sa responsabilit�, laissant � l�assistance un go�t d�inachev�, tant les r�ponses qu�il donnait �taient souvent anachroniques. N. I. ILS ONT APPRIS LE D�P�T DES 10 MILLIARDS DE DINARS DE LA CNAS PAR VOIE DE PRESSE Sidi Sa�d d�menti par les membres du conseil d'administration A l�unanimit�, les membres du conseil d�administration (CA) de la Caisse nationale des assur�s sociaux (Cnas) ont enfonc� Sidi Sa�d, le patron de l�UGTA et pr�sident dudit conseil � l��poque du d�p�t des 10 milliards de dinars chez El-Khalifa Bank. Majoritairement affili�s � la Centrale syndicale, ils l�ont contredit au sujet d�une suppos�e r�union du CA au cours de laquelle la d�cision du d�p�t aurait �t� prise. Des secr�taires d�unions de wilaya, des secr�taires g�n�raux de f�d�rations se sont succ�d� hier � la barre pour affirmer qu�effectivement, le CA d�battait r�guli�rement de la question des placements des exc�dents de la Caisse mais que jamais le choix n�avait �t� port� sur El-Khalifa Bank et qu�ils n�avaient jamais avalis� une telle d�cision. Pire encore, tous affirment n�avoir pris connaissance du placement de l�argent de la Cnas dans les caisses de la banque qu�apr�s la banqueroute de cette derni�re. Ironie du sort : les membres ont re�u l�information par le biais de presse qui faisait �tat de la faillite d�El-Khalifa Bank. N. I. L'ex�cutant accus�, le signataire en libert� Le directeur financier de la Cnas, qui avait �t� charg� par son directeur g�n�ral de mettre � ex�cution une d�cision prise par Sidi Sa�d � simple t�moin dans l�affaire � est accus�. La justice lui reproche d�avoir appliqu� une r�solution prise par le SG de l�UGTA. Appel� � se justifier, il a expliqu� hier comment il est arriv� � concr�tiser le d�p�t des 10 milliards de la Cnas. �J�ai re�u une convention sign�e entre El-Khalifa Bank et notre directeur g�n�ral Bennaceur m�avait charg� de l�appliquer�, dira t-il. N. I. Pas de gardes du corps dans le tribunal Arriv� entour� de plusieurs de ses gardes du corps qui voulaient l�accompagner dans la salle r�serv�e aux t�moins, Aboudjerra Soltani a �t� rappel� � l�ordre par la pr�sidente qui lui a clairement dit : �Pas de gardes du corps dans le tribunal, Monsieur.� Et d�ajouter : �Nous-m�mes nous n�en avons pas�� N. I. Le DG de la CNR confondu par les membres du CA Comme leurs coll�gues de la Cnas, les membres du CA de la Caisse nationale des retraites (CNR) ont affirm� que jamais ils n�avaient �t� consult�s pour prendre une d�cision en faveur du d�p�t des avoirs de la caisse chez El-Khalifa Bank. Appel� � t�moigner, M. Azzi, membre du CA et SG de la FNTR, a maintenu les propos tenus chez le juge d�instruction selon lesquels le P-V sanctionnant une r�union du bureau du conseil d�administration et avalisant le d�p�t chez El-Khalifa Bank �tait faux. �Le chapitre concernant cette question a �t� ajout�e.� Le t�moin dira que, jamais, il n�avait �t� inform� de ce d�p�t et qu�en octobre 2002, lorsque des informations sur la faillite prochaine d�El-Khalifa Bank lui �taient parvenues, il avait demand� une r�union du CA durant laquelle il avait demand� � l�agent financier si l�argent de la Caisse �tait chez K. B. La r�ponse �tait �videmment affirmative ; suite � quoi, Azzi indique que des instructions avaient �t� donn�es pour un retrait �imm�diat� des sommes d�pos�es. L�agent en question a alors retir� � deux reprises la somme de 4 milliards de dinars, tandis que les 4 milliards restants se sont �vapor�s. N. I. Le local de "R�volution et travail" vendu � Khalifa pour 17 milliards de centimes Sidi Sa�d a c�d� le local qui abritait le journal de la Centrale syndicale R�volution et travail � Khalifa pour le prix de 17 milliards de centimes. La transaction s�est faite sans acte de vente mais sur la base d�une promesse de vente. L�UGTA n�a, � ce jour, pu r�cup�rer que 10 milliards de la totalit� de la somme de la transaction suite � la chute du groupe. N. I.