Moment de forte �motion � la cour d�Alger. Le verdict prononc� en d�but d�apr�s-midi dans l�affaire Digimex a cr�� une ambiance particuli�re au niveau du tribunal correctionnel pr�s la cour d�Alger. Pour cause, cette instance juridique a prononc� la relaxe en faveur d�une dizaine de cadres de la Badr. Il s�agit de l�ensemble des fonctionnaires de la direction du cr�dit et de l�ex-pr�sident-directeur g�n�ral de cette banque publique. Ainsi, la pr�sidente du tribunal, et � la grande joie des pr�venus, de leurs avocats et de leurs proches, a prononc� la relaxe en faveur de MM. Farouk Bouyacoub, Ali Ameziani, Badri, Kacimi, Za�t, Hamlaoui, Laboune, Benlarbi, Nasri et Guessas. Quant � Boukhari et Menkherfis, de l�agence de Birkhadem, ils ont �t� condamn�s � sept ann�es de prison ferme. La m�me peine a �t� prononc�e � l�encontre du patron de l�entreprise priv�e Digimex, M. Zidoune. Les deux co-g�rants de Digimex ont �galement b�n�fici� de la relaxe. La condamnation de M. Boukhari et du directeur de l�agence de Birkhadem n�a pas laiss� indiff�rents les autres fonctionnaires de la banque venus nombreux apporter leur soutien � leurs coll�gues. Pour un grand nombre d�entre eux, �la joie aurait �t� totale si les deux cadres, incarc�r�s d�j� pr�s de deux ann�es, avaient retrouv� leur libert�. Cela �tant, le verdict rendu � 14 h pass�es de quelques minutes a particuli�rement marqu� l�ambiance au niveau du grand hall de la cour. Il est vrai que l�affaire, mise en d�lib�r� depuis pr�s d�une vingtaine de jours, a tenu en haleine toutes les personnes concern�es de pr�s ou de loin par ce proc�s. Ayant fait l�objet d�une large m�diatisation, cette affaire, impliquant treize cadres de la Badr, a vu le jugement en premi�re instance, au niveau du tribunal correctionnel de Bir- Mourad-Ra�s, du propri�taire de l�entreprise Digimex. Le verdict prononc� par cette instance juridique condamnait tous les pr�venus � des peines tr�s lourdes, notamment les banquiers aujourd�hui relax�s. Le proc�s en appel, tenu quelques mois plus tard au niveau de la cour d�Alger, a connu de nouveaux rebondissements particuli�rement lors de l�audition de l�expert judiciaire. Le passage de ce dernier � la barre, mais surtout �le doigt� avec lequel la pr�sidente du tribunal avait dirig� le proc�s� ont constitu� autant d�atouts �qui ont permis au tribunal correctionnel de faire toute la lumi�re sur cette affaire� En effet, lors de son audition par la pr�sidente du tribunal, l�expert judiciaire avait d�clar� que �toutes les proc�dures relatives � l�octroi des cr�dits au profit de Digimex �taient conformes � la r�glementation�. Comme nous l�avions mentionn� pr�c�demment, l�audition de l�expert a donn� � ce proc�s une autre dimension. Des t�moignages qui ont redonn� confiance aux avocats et � leurs clients, avant que le repr�sentant du minist�re public ne prenne la parole et livre son r�quisitoire. Ce dernier avait reconnu �coupable les mis en cause dans cette affaire�, en soutenant que �des pratiques ill�gales � la r�glementation financi�re ont caus� un pr�judice important � la Badr�. Ainsi, il requerra des peines maximales � l�encontre des principaux pr�venus et l�application de la loi pour d�autres. Dix ann�es de prison ferme seront requis alors � l�encontre de l�ex- P-dg de la Badr, M. Farouk Bouyacoub. Idem pour les autres cadres de la banque, en l�occurrence MM. Boukhari, Menkherfis (directeur de l�agence de Birkhadem), Sa� Mustapha et Badri. Pour les deux g�rants de la soci�t� priv�e Digimex, � savoir M. Zidoune et Djellouli, le procureur de la R�publique a requis � leur encontre la m�me peine. D�autres peines allant de huit � trois ann�es de prison ferme ont �t� requises � l�encontre de MM. Ouahrani, Nasri, Belarbi, Ladjal, Hamlaoui, Guersas et Ameziani, alors que l�application de la loi a �t� demand�e au profit de Kacimi, Gasmi et Allel Mohamed. Pour les deux personnes actuellement en fuite, le procureur de la R�publique a requis dix ann�es de prison ferme. Il est � noter que parmi les pr�venus ayant b�n�fici� de la relaxe, certains �taient en d�tention depuis pr�s de seize mois. Abder Bettache
