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GUELMA/SPECIAL 8 MAI 1945
R�cit d'un g�nocide
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 05 - 2007

Hadj Bahloul Brahim est un octog�naire qui a v�cu les affres des �v�nements du 8 mai 1945 � Guelma. Ce rescap� a bien voulu nous accorder un t�moignage vivant qui viendra enrichir notre patrimoine historique que les g�n�rations futures conserveront jalousement. El Hadj Brahim souffre des yeux, il est us� mais il conserve encore toute sa lucidit�.
Il raconte : �Nous avions re�u des instructions de la part de nos responsables du mouvement national pour entreprendre une marche pacifique lors de la f�te internationale du travail, le 1er Mai 1945. Cette marche eut lieu dans le calme et nous avions d�ploy� des banderoles o� nous revendiquions notre libert�, notre ind�pendance. Notre parcours prit fin au niveau du th��tre municipal et le sous-pr�fet Achiary a donn� l'ordre de nous disperser. La veille du 8 mai 1945, f�te de l�armistice qui mettra fin � la Deuxi�me Guerre mondiale et � la victoire des alli�s sur le IIe Reich. Nos responsables nous invit�rent � d�filer et � prouver au monde que nous voulions seulement notre ind�pendance. Le rassemblement eut lieu sur les hauteurs de la ville de Guelma � El Karmet, aux environs de 16h. Militants, sympathisants, gens de la ville et de la campagne participaient � cette grande marche pacifique. Nous portions des banderoles : �Vive l�Alg�rie musulmane�, �L�Alg�rie libre et ind�pendante�, �Lib�rez les d�tenus politiques�. Le cort�ge descendait par la rue d�Announa et fut stopp� au niveau de la banque de l��poque � la rue baptis�e 8- Mai-1945 � par les forces coloniales. Le sous-pr�fet Achiary, le maire Maubert, le procureur de la R�publique, le chef de campagnie de gendarmerie, le commissaire Tocquart, flanqu�s de policiers et de gendarmes, nous donn�rent l�ordre de nous disperser. Nous entamions des chants patriotiques et devant notre refus, l�on tira sur la foule. Il y eut deux morts, Boumaza et S�ridi, et plusieurs bless�s. Le cort�ge se disloqua et tout le monde fuyait pour �chapper � la fusillade. L��tat de si�ge fut d�cr�t� et avec l�arriv�e des renforts dont des tirailleurs marocains et s�n�galais, Guelma fut encercl�e deux jours plus tard. C��tait le couvre-feu de jour comme de nuit. Les forces coloniales, aid�es par la milice arm�e compos�e de colons, op�raient syst�matiquement des arrestations arbitraires. Des camions acheminaient des innocents au four cr�matoire d�H�liopolis, � Kef-El- Boumba, et � la carri�re Hadj Embarek pour �tre ex�cut�s d�une mani�re atroce et barbare. La r�gion de Guelma fut mise � feu et � sang : aucun village, aucun douar, aucune mechta n�a �chapp� au carnage. Nous citerons les villages d�H�liopolis, Mill�simo, Petit, Lapaine, Jean-Sadeler, Gounod et tant d�autres.Les maisons �taient vid�es, les occupants assassin�s, le butin de guerre �tait emport� : b�tail, vivres, bijoux... Ammi Brahim Bahloul a �t� arr�t� quatre jours apr�s par des policiers qui se sont pr�sent�s � son domicile, rue Mogador, actuellement Mohamed- Debabi. Il raconte : �Ils ne m�ont m�me pas laiss� le temps de mettre mes chaussures. Nous �tions quatre personnes � �tre arr�t�es. Arriv� au niveau de la prison civile, Jervais, le directeur de la banque demanda aux policiers d�embarquer deux d�entre nous dans son v�hicule. Les deux malheureux ne revinrent jamais. Mon compagnon et moi-m�me f�mes jet�s en prison o� nous v�c�mes deux mois dans des conditions inhumaines�. Ammi Bahloul Brahim essuie ses yeux et encha�ne son r�cit : �Jervais, le colon barbare, a perdu la raison quelques semaines plus tard, il avait trop de sang sur les mains. Devenu fou, il s�est donn� la mort en se tirant une balle dans la tempe. Les colons Chemol, Sultana Joseph et Ditelot, qui avaient pris une part active dans les massacres de nos fr�res paysans qu�ils ran�onnaient, ont �t� abattus durant la guerre de Lib�ration nationale en signe de repr�sailles.� Notre interlocuteur nous parle de Mohamed Kateb, exer�ant � l��poque � la mairie de Millesimo, actuellement commune de Belkheir, qui a �t� ex�cut� avec son �pouse parce qu�il avait refus� de collaborer avec la milice. Il �voque avec tristesse ce g�nocide planifi� o� tous les moyens humains et mat�riels ont �t� mobilis�s, l�aviation avait bombard� les campagnes et les mechtas. Apr�s ces tragiques �v�nements, El Hadj Brahim avait continu� son combat en compagnie de Salah Braham, Salah Mekhloufi, Souidani Boudjema� et Bachir Bensa�da. Des cellules de militants furent cr��es dans la clandestinit�.
B. A.
NB. : Ce t�moignage posthume a �t� recueilli quelques mois avant la disparition de Ammi Hadj Brahim Bahloul.


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