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A FONDS PERDUS
Une captivit� sans r�sistance Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 05 - 2007

Quel cr�dit accorder aux derni�res �lections l�gislatives si l�on additionne le taux d�abstention et les premi�res r�serves �mises � chaud, le jour m�me du scrutin, donc recevables pour leur spontan�it�, par M. Boucha�r ? La r�ponse est de toute �vidence : aucun. Au-del� de ce premier verdict tout aussi exp�ditif que le sort r�serv� par les �lecteurs � la consultation, les constitutionnalistes ajouteront que, s�agissant d�une institution suppos�e l�gif�rer au nom du peuple, plus rien ne l�autorise d�sormais � pr�tendre faire du droit.
Peut-on, en effet, statuer au nom d�un peuple qui a massivement refus� de se rendre aux urnes ? Naturellement, non. Et le faire, c�est d�cr�ter la dictature d�une minorit� sur l��crasante majorit�. On soup�onnait, ici m�me, il y a peu de temps, le pouvoir de s�ent�ter � faire du renouvellement d�une chambre d�enregistrement rassemblant les derniers suppl�tifs d�une administration m�diocre, st�rile et budg�tivore, l�occasion renouvel�e d�une th��tralisation politique ? La r�alit� est encore plus am�re : il aura failli m�me mettre en sc�ne le verni devant occulter ses turpitudes. Nous sommes alors dans le flagrant d�lit d�arbitraire, au sens vulgaire du mot. Si le constat est amer, la responsabilit� est cependant, � de rares exceptions, partag�e de tous. Des abstentionnistes comme des votants. Pour avoir failli dans le parach�vement de la construction de cet Etat protecteur, juste et p�renne dont r�vait Boumedi�ne, et nous avec, nous avons laiss� le terrain libre � l�exercice d�autorit�s successives spontan�es et �ph�m�res se r�clamant de l�gitimit�s creuses qu�on croyait inoffensives parce que proclam�es beaucoup plus qu�assum�es. La culture de la critique positive, associ�e � la conviction ou l�espoir que le temps finit toujours par �remettre les pendules � l�heure�, ont incrust� aux postes de commande deux g�n�rations d�indus occupants. Pour autant, est-ce qu�aucun espoir n�est permis ? Pour notre bonheur, aucune des deux g�n�rations de pr�dateurs qui se sont succ�d� n�a encore compris que pour durer il ne suffit pas de �faire preuve d'autorit� mais de �faire autorit�. La culture de suj�tion et de domination-soumission qui r�gule la vie politique nationale n�a d�autre fondement qu�un nationalisme autoritaire, parce que �loign� de sa matrice, et l�islamisme des t�n�bres. Le premier s'arc-boute sur le dogme et le second sur la liturgie. Au premier il ne reste que les haillons du martyr, le "culte de la terre et des morts" ayant �t� trahi, consomm� jusqu�� la moelle �pini�re; le second r�duit la pratique religieuse � la liturgie. On retrouve entre les deux mouvances un lien de parent� : le m�me anti-modernisme th�ologique, la m�me litt�rature contre-r�volutionnaire et les m�mes r�f�rences � des conspirations et des peurs de toutes sortes : l�ennemi ext�rieur pour l�un, les croisades pour l�autre. L�autre lien de parent� est la gestion par la suj�tion. Le dernier scrutin t�moigne de fa�on flagrante de l��rosion de la base sociale de cette suj�tion puisque m�me le secours des minorit�s actives constitu�es des r�fractaires pr�c�demment fix�s dans le particularisme r�gional ou l��litisme st�rile ne suffira pas � combler la d�fection consomm�e des sph�res interm�diaires ou des minorit�s actives. Les 26 si�ges attribu�s au PT et les 19 au RCD ne peuvent faire illusion ici. L�absence des espaces captifs qu�on croyait acquis pour les trois branches de la majorit� pr�sidentielle a fini par �ter tout habillage aux mises en sc�nes habituelles. Il ne reste alors que les affairistes pour se payer le pouvoir de figurer sur des listes et de postuler aux privil�ges qu�autorise une fraude rendue grotesque par une participation in�dite. Nous craignions une descente aux enfers r�sultant d�une filiation-substitution de l�OS � l�ALN, puis � l�ANP et enfin au � cabinet noir � Cette filiation est d�j� synonyme de d�shydratation de l��difice institutionnel de l�Etat-nation. Or, nous voil� encore � creuser plus bas que le fond du puits qu�on croyait avoir atteint pour pouvoir enfin esp�rer remonter � la surface. Il ne reste dans le nouveau consensus que des braqueurs de banques pour qui m�me l�existence du peuple semble aujourd�hui exorbitante. En effet, m�me l�ancienne �quation consistant � acheter la paix sociale au moyen d�une diffusion relativement large de la rente dans le corps social, plus tard accus� d�assistanat, m�me cette �quation est aujourd�hui obsol�te. Il ne reste que les d�tenteurs des clefs du Tr�sor et leurs barbouzes. Un fait majeur n�est pas assez soulign� : en brisant l�autonomie de la Banque centrale, le Centre du pouvoir a remis le pouvoir d�affectation des ressources sous une tutelle administrative et politicienne qui lui procure une force sans �gale dans la conduite, occulte ou discr�tionnaire, �pr�bendi�re� et gaspilleuse, des affaires de la nation. La question du statut de la Banque centrale importe davantage que le niveau des r�serves de change qu�on exhibe comme un signe divin de bonne sant� �conomique. Le montant de la dette ext�rieure de l�Alg�rie devrait tomber � pr�s de 5 milliards de dollars d�ici � la fin 2006 contre 16 milliards de dollars fin d�cembre 2005. La dette alg�rienne ne repr�sentera que moins de 4% du PIB (produit int�rieur brut). A la fin de l�ann�e 2005, les r�serves de change de l�Alg�rie s��levaient � 56,18 milliards de dollars, et repr�sentent aujourd�hui environ 3,5 ann�es d�importations au rythme actuel. Une r�cente �tude du Fonds mon�taire international �tablit que ces r�serves �peuvent certes rassurer les pays dans un contexte lib�ral (ce qui n�est pas notre cas � ndlr), mais il en co�te de (les) conserver en chambre. Les r�serves rapportent moins que les engagements ext�rieurs � long terme de l��tat. L�argent sous cl� n�est pas investi dans des activit�s productives susceptibles de doper la croissance. � Se r�f�rant aux travaux de deux �conomistes du FMI (Olivier Jeanne et Romain Ranci�re) proposant un mod�le pour calculer le niveau optimal de r�serves dans une �conomie de march� �mergente, l��tude conclut : �Ainsi, un ratio r�serves/PIB de 10 % est jug� quasi optimal. Soit dit en passant, ce chiffre est proche de celui relev� dans 34 pays � revenu interm�diaire entre 1980 et 2003. Dans bien des cas, il correspond �galement � la �r�gle Greenspan�Guidotti� applicable aux r�serves internationales. D�apr�s cette r�gle � du nom de Alan Greenspan, ancien Pr�sident du Conseil de la R�serve f�d�rale am�ricaine et de Pablo Guidotti, ancien vice-ministre des Finances de l�Argentine �, les pays doivent cibler un niveau de r�serves qui couvre enti�rement la dette ext�rieure � court terme. La r�gle d�or plus classique suivie par les d�cideurs est de viser un niveau de r�serves �quivalent � trois mois d�importations. � Partout ailleurs dans le monde, � d�faut de confier � la Banque centrale le soin de faire fructifier les r�serves de changes, cette mission est attribu�e � une agence d'investissements. Le mod�le de r�f�rence �tant souvent celui de Temasek, la holding financi�re de Singapour. Dans le 18 brumaire de Louis Napol�on Bonaparte, Marx expliquait comment les contradictions sociales en France cr��rent des circonstances �tranges et une situation in�dite qui permirent � un personnage m�diocre et grotesque de faire la pluie et le beau temps. Il �crit dans la premi�re partie de cet ouvrage encore si pr�cieux : �Il ne suffit pas de dire, comme le font les Fran�ais, que leur nation a �t� surprise. On ne pardonne pas � une nation, pas plus qu'� une femme, le moment de faiblesse o� le premier aventurier venu a pu leur faire violence. Le probl�me n'est pas r�solu par une telle fa�on de pr�senter les choses, mais seulement autrement formul�. Il reste � expliquer comment une nation de 36 millions d'hommes a pu �tre surprise par trois chevaliers d'industrie et men�e sans r�sistance en captivit�.� Le hasard de l�histoire fait que, un si�cle et demi plus tard et � quelques habitants pr�s, cela correspond � notre population actuelle et aussi... � notre triste sort.
A. B.
(*) Voir Bulletin du FMI du 14 mai 2007


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