Ouverture de l'année judiciaire à Mostaganem 10 937 affaires traitées durant l'année passée    Hidaoui appelle à se concentrer sur les activités axées vers les priorités de la jeunesse    L'Algérie à travers la dynamisation de l'espace euro-méditerranéen, un pont en direction de l'Afrique    Signature d'une convention de coopération entre la Cour suprême et la Direction générale des Douanes    Plus de 2,1 millions d'Algériens ont visité la Tunisie entre janvier et août 2025    Le MNA salue le leadership du Président Tebboune    Le MNA réaffirme son soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination    Colonies sionistes : Plainte, en France, contre Airbnb et Booking, accusés de favoriser le «tourisme d'occupation»    Où est passé le gardien M'bolhi ?    Le match que le MCO devait gagner...    Hammad : la numérisation du COA finalisée avant la fin de l'année 2025    Démantèlement d'une bande criminelle composée de trois suspects    Les villages agricoles socialistes se détériorent    Un mort et 2 blessés    « Hors garantie », Stephen King s'interroge sur son avenir d'écrivain    Un distributeur automatique de livres pour sauver la littérature locale    Les islamistes algériens ont perdu la bataille militaire mais gagné la guerre culturelle    Le Général d'Armée Saïd Chanegriha en visite officielle en République de Corée    Début catastrophique pour la billetterie de la CAN 2025    Algérie : le message fort de Djamel Belmadi aux supporters des Verts    L'Algérie convoque des talents évoluant en Europe pour la Coupe Arabe 2025    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



LETTRE DE PROVINCE
Le c�t� pervers d�une transparence Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 05 - 2007

Depuis Naegelen, alors gouverneur d�une Alg�rie colonis�e, nos votes ont cette qualit� perverse d��tre truqu�s. Dans l�histoire politique, enseign�e par les instituts de �sciences po�, ce pays-l� est un cas d��cole que l�on �tudie avec beaucoup d�attention. �Les �lections � l�alg�rienne� sont m�me devenues un raccourci dans les d�bats afin de dire tout le mal que l�on pense des urnes livr�es � la manipulation et la qualit� morale de ceux qui b�n�ficient de leurs sanctions.
A l�exception peut-�tre, d�un certain r�f�rendum organis� dans une pagaille heureuse le 1er juillet 1962, aucune consultation ne fut transparente. C�est dire donc que les r�gimes successifs ne se sont jamais souci�s de l�avis �populaire � d�s lors qu�eux organisaient leurs l�gitimit�s par le rapport de force. En quarante-cinq ann�es d�existence souveraine, l�Alg�rie a eu recours � 8 consultations locales, 6 l�gislatives et 6 pr�sidentielles sans parler de la dizaine d�actes r�f�rendaires. Et dans tous les cas de figure, jamais la question de la participation ne fut un probl�me r�el puisque le bourrage �tait la �nourriture � naturelle de cette d�mocratie de pacotille. Les scores � la sovi�tique faisaient partie de nos exercices d�s lors que notre pr�sident fut r�cemment pl�biscit� � plus de 85% de voix par un �lectorat �aux anges�, nous a-t-on claironn� en 2004. Or, trois ann�es plus tard, ce qui a chang� s�rieusement dans nos bonnes m�urs n�est pas, tant la v�rit� des chiffres et des taux, mais bien �le pourquoi� d�une manipulation au second degr�. Expliquons-nous� La haute administration, habituellement prompte � corriger dans le bon sens les r�sultats afin de ne pas polluer l�atmosph�re politique a, cette fois-ci, volontairement d�voil� le fond r�el des urnes. Selon le jargon des sp�cialistes, une abstention de cette amplitude doit �tre qualifi�e de boycott avec toutes les connotations politiques que ce qualificatif implique. C�est, par cons�quent, sciemment que le pouvoir a voulu mettre en exergue un m�contentement populaire qui pourtant ne date pas de cette derni�re consultation sauf que, par morgue et calcul, on l�avait chaque fois gomm� ou att�nu�. Il est de vieille notori�t� que les Alg�riens votent rarement en masse de m�me que le trucage de chiffres est l�gendairement un savoir-faire de nos pouvoirs. Mais alors que s�est-il bien pass� entre la pr�sidentielle �massive� d�avril 2004 et ces l�gislatives abondamment comment�es en termes d�actes censitaires des urnes ? Tout le paradoxe de cette �r�volution� d�mocratique est qu�elle n�en est pas une ; et m�me si l�on doit l�admettre en tant que telle, elle ne serait qu�une �r�volution copernicienne�. C�est-�-dire, un tour complet sur soi-m�me. Retrouvailles avec la pens�e unique. En effet, un r�gime dont la l�gitimit� �lectorale est plus que contestable ne peut pas, du jour au lendemain, s�automutiler en d�savouant sa propre praxis. Il n�y a, par cons�quent, rien de vertueux dans cette �transparence� �lectorale qui permet � tous les coquins du r�gime de disserter avec sati�t� sur leur �chec d�aujourd�hui comme si par le pass�, ces m�mes urnes les ont franchis�s. En v�rit�, nous sommes � la veille d�une nouvelle refondation de l�espace politique dans les termes que souhaite cette autocratie. Le ministre de l�Int�rieur ne parlait pas pour rien le vendredi 18 mai lorsqu�il flattait l�ego des Alg�riens en qualifiant leur abstention de �maturit� politique �. Il balisait d�j� le futur d�bat et annon�ait les man�uvres � venir, destin�es � r�tr�cir le champ des libert�s publiques. Autant dire que la consultation du 17 mai a �t� volontairement transform�e en sourici�re anti-d�mocratique. Celle-ci s�apparente au jeu du bonneteau qui consiste � pi�ger les gogos en prenant � t�moin les badauds. Pour la comparaison, cet �lectorat jusque-l� m�pris�, devient subitement l��talon de la cr�dibilit� et la norme pour acc�der au statut d�interlocuteur du pouvoir alors que celui-ci continue � se placer bien au-dessus des volont�s publiques. Quand les politologues aux analyses pointues s�acharnent � d�coder les cons�quences de ce d�sint�r�t massif, ils ne s�aventurent gu�re � examiner en toute neutralit� la nature des relations qu�entretient d�abord le sommet du pouvoir avec l�opinion du pays. Or, personne n�ignore que cette derni�re voue, depuis quelques ann�es, un infini m�pris pour ses hauts dirigeants au moment o� ils se �bunk�risent� pour gagner du temps. Avant le �d�saveu� du 17 mai, il y eut trois, quatre ou dix autres que l�on a cach�s. A chaque temps politique, ses sc�narii. Et ceux mis en sc�ne, cette fois-ci, consistent pr�cis�ment � solder un pluralisme d�j� mal au point afin de se laver les mains de l�effondrement progressif de l�Etat. A ce que l�on sache, l�opinion n�a jamais entendu son plus haut dirigeant �valuer sa propre gouvernance. Au mieux, elle n�a eu d��cho que de quelques col�res adress�es � certains �ministricules�. Cette opinion qui ne s��tonne plus d�apprendre via un journaliste fran�ais que notre pr�sident se d�sole de l�immobilisme de son attelage ne comprend pas, par contre, pourquoi il continue � adopter une posture de sphinx quand il faut agir et bousculer cette passivit� de l�appareil d�Etat ?! M�me si on sait avec quelques certitudes qu�il est � l�origine de cette transparence �lectorale, on doit �galement se demander � quel dessein il l�aurait exig� de la haute administration ? En sachant par avance qu�elle aurait pour cons�quence de disqualifier une institution de l�Etat, il est fort probable qu�il s�appr�terait � conduire les derniers 20 mois de sa mandature d�une mani�re diff�rente. Comment ? Une question dont lui seul d�tient la r�ponse. Les alliances partisanes ayant v�cu, ne serait-il pas appel�, lui, � s�en affranchir tant au niveau de son ex�cutif que dans les instances d�lib�rantes ? Sans Parlement fort et sans appareils politiques solides, le chef de l�Etat risque de se retrouver dans une solitude quasi monarchique avec pour seul contradicteur l�opinion. Or, ce n�est pas une posture confortable pour convaincre lorsqu�on a pass� les huit-dixi�mes d�une d�cennie � s�appuyer sur des relais douteux et � mener des politiques � g�om�tries variables. Pour le chef de l�Etat, le temps des bilans a commenc� et il est d�sormais oblig� de le faire seul et pour son propre compte. D�ici � 2009, il sera l�unique comptable de ses r�sultats. Et pour cause, d�sirer gouverner sans partage et sans contre-pouvoir vous pr�destine politiquement � la peine capitale.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.