Le petit Yacine Bouchelouh a �t� inhum� hier en fin d�apr�s-midi au cimeti�re d�El-Alia. Une �norme foule, compacte et silencieuse, a accompagn� le jeune gar�on � sa derni�re demeure. Sur certaines voitures du long cort�ge fun�bre �taient coll�s des portraits du jeune gar�on au visage ang�lique. Ceux ayant �t� placard�s durant sa disparition dans les rues de la capitale. D�sormais, Yacine Bouchelouh reposera au carr� 79 r�serv� aux enfants du cimeti�re d�El- Alia. Sa famille pourra commencer � faire son deuil et apaiser sa douleur. �Hamdoullah ki lkinah (Dieu merci, nous l�avons retrouv�)�, nous dira avec beaucoup de dignit� Mouloud son oncle rencontr� quelques heures plus t�t devant le domicile mortuaire � la cit� Soummam au quartier Sorecal. Une cit� qui a �t� plong�e dans une ambiance lourde, empreinte d�une grande �motion au lendemain de la d�couverte macabre du corps sans vie du jeune Yacine apr�s 46 jours de disparition. �Nous ne comprenons toujours pas pourquoi les enqu�teurs de la police n�ont pas pens� � fouiller l�endroit o� a �t� retrouv� Yacine ?� s�interroge Mouloud. Avant de poursuivre : �Nous avons cherch� partout, mais nous n�avons pas os�, par pudeur, nous approcher du puits croyant que le lieu est habit�.� Des questions auxquelles seule l�enqu�te en cours peut apporter des r�ponses plausibles. �Comment un enfant de 4 ans peut s�aventurer seul dans un endroit pareil ?�, �pourquoi n�a-t-on pas fait appel � la brigade canine de la police qu�on nous montre � la t�l�vision, pour les op�rations de recherches dans ces endroits difficiles d�acc�s ?� se demandent les habitants du quartier. Du fait de sa discr�tion, le puits servant � l�irrigation de l�exploitation agricole commune adjacente �tait connu pour �tre fr�quent� par les dealers et les drogu�s. Des canettes de bi�re, des bouteilles de vin et autres d�tritus jonchent le sol de ce lieu glauque et malfam� au milieu des roseaux donnant froid dans le dos. Les enfants du quartier dont Oussama, Chemssedine et Sid-Ali, les copains de jeu de Yacine affirment �ne s�y �tre jamais aventur�s�. L�un d�eux est le dernier � avoir vu Yacine vivant. �Je jouais avec Yacine le jour de sa disparition. Nous �tions devant la porte de notre immeuble. Je suis mont� r�cup�rer des pinces � linge et en redescendant je ne l�ai pas retrouv� �, raconte-t-il d�une voix basse, visiblement choqu� par ce qui est arriv� � son ami. Hier encore, les enqu�teurs de la police poursuivaient leur enqu�te avec les travailleurs de l�exploitation agricole o� a �t� retrouv� le corps de Yacine. Un v�hicule de la police faisait des rondes incessantes d�s les premi�res heures de la journ�e. �Je ne reconnais plus Youcef. Depuis la disparition de son enfant, il a perdu �norm�ment de poids�, t�moigne un ami de la famille venu pr�senter ses condol�ances. Comme lui, ils �taient tr�s nombreux, hommes, femmes, amis, proches, voisins et anonymes � affluer vers le domicile mortuaire pour apporter leur soutien � la famille de Yacine. Youcef, les yeux hagards, les traits fatigu�s par 46 interminables jours d�attente, continuait de recevoir les condol�ances suite � la terrible �preuve qui a frapp� sa famille. Une �preuve qu�il affrontera avec beaucoup de courage et de dignit�. Courage et dignit� qu�il gardera jusqu�au moment de la mise en terre de la d�pouille de son enfant que Dieu ait son �me et l�accueille en Son Vaste Paradis.