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ICI MIEUX QUE LA-BAS
Autoportrait collectif Par Arezki Metref [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 06 - 2007

La col�re, il l'a, facile, par h�r�dit�. Elle lui vient � cause du soleil qui tape dur, des coupures d'eau, des p�nuries de lait et d'oignons verts, du r�gime politique hybride et louvoyant, des d�faites r�currentes de l'�quipe nationale de football, de l'horrible uniformisation des ordures, de la standardisation par le plastique, des embouteillages monstrueux d'o� l�on ne sort que par piston, de la prolif�ration des cancrelats, de la baisse inqui�tante du niveau des profs dans les coll�ges, de l'augmentation du prix du ticket du bus, du trucage des �lections, du d�coupage administratif hallucinant, de l'invasion des BTS qui mettent la main sur les appartements destin�s aux recas�s dont les vieilles maisons se sont effondr�es, des Kabyles qui disent dans un arabe nucl�aire qu'il y en a assez de l'arabe, des Arabes qui n'ont rien d'arabe et qui disent aux Kabyles qu'ils ne sont pas assez arabes, des profs de fran�ais trop ignares pour ne pas se vanter d'�tudier Khalil Gibran dans le texte, des hommes de th��tre qui pr�tendent que Beckett s'appelle r�ellement Bekat et qu'il a commis l'infamie de renier son nom arabe, des cin�astes qui tournent en rond en broyant de la pellicule vierge, des flics scotch�s aux carrefours qui se la jouent Starsky et Hutch, des ouvreurs de salles de cin�ma qui jurent qu'Elia Kazan avait longuement h�sit� avant de choisir Brando pour Sur les quais et que Brando, loyal, �tait venu leur demander quelques ficelles, des vendeurs de cigarettes qui ne rendent jamais la monnaie, des bourgeois qui sentent encore la bouse de vache, de l'�lite qui se d�lite, des informations de 20 heures qui t'apprennent moins que le coiffeur en plein air de la rue de la Lyre, des barbus sans barbes, des fourmis qui se baladent en bataillons disciplinaires sur le parpaing du vide sanitaire, des chenilles processionnaires qui mangent les arbres de Chr�a dont tout le monde se fout comme de son premier kamiss, des trains qui d�raillent, des avions qui crashent, des avions qui crachent du napalm, des bus qui cahotent sur les pentes de Bouzar�ah plus difficilement qu'un alpiniste vers l'Everest, de Jugurtha qui a voulu acheter Rome, de l'Emir Abdelkader qui ne savait plus s'il fallait r�sister ou se d�sister, de la Kahina qui �tait sympa mais dommage qu'elle �tait juive, de Lalmas qui a rat� un but contre les Lions s�n�galais le 27 mai 1967 � 21h45 au stade des Anassers, des profs d'histoire qui racontent des histoires, des plantons, des juges qui disent avoir le droit de dire le droit et qui le disent plut�t � l'envers qu'� l'endroit, des ascenseurs qui ne marchent pas comme s'ils fonctionnaient au fuel dans un pays frapp� par le choc p�trolier, des gosses qui sniffent des mouchoirs sortis des pots d'�chappement de Honda-civic, du n�potisme, du clanisme, du client�lisme, de la pr�varication, du droit de cuissage, de la salmonelle, des sermons, des promesses non tenues, des serments trahis, de la trahison des serpents, du casher fait avec de la viande d'�ne, des p�res et des maires encart�s au FIS, des fils de personne qui se jettent � la mer pour fuir fr�res et m�re, de l'obscurit� dans les cages d'escalier o� on assassine des universitaires et des journalistes, des demi-soldes qui se sont tir�s avec la malle pour ouvrir des boucheries halal au-del� des mers, des rigolos qui ne font rigoler personne d'autre que leur belle-m�re aux anges, des anges gardiens qui ne gardent rien du tout, des amours impossibles � cause du marabout l�-bas au bout, des po�mes d�clam�s en prime-time par des po�tes qui ont chant� les louanges de tous les chefs tant qu'ils sont chefs, du dinar qui se d�value moins vite que celui qui n'en poss�de pas un rond, de la chorba trop piquante, de la chorba pas assez chaude, de celles et ceux qui rench�rissent la chorba.
Cette col�re suscit�e par une, quelques-unes ou toutes ces raisons r�unies ne le transforment pas seulement d'homme de mesure et de pond�ration, prompt � philosopher pour d�dramatiser le drame, un brin taquin mais avec esprit, cultiv�, raffin�, en homme vulgaire et inattentionn�, en barbare sans piti�, en rustre normal, en goujat fier de l'�tre, en redoutable machine � jouer du coude et de l'acrimonie. C'est un autre homme, � la face cramoisie, aux dents disjointes, aux oreilles allong�es, aux mains dessinant des moulinets dans l'air aussi tendu que ses nerfs, que la col�re fabrique. Et pour fabriquer cet homme automatis� en robot irascible et cynique, il suffit de presque rien. Un mot mal plac�, un geste hors de propos, une allusion, un regard qui se trompe de mire, mettent le feu aux poudres, r�veillent tous les griefs qu'il nourrit en son for int�rieur en cercles concentriques contre son voisinage imm�diat, puis son quartier, sa ville, son pays, son continent, le tiers-monde, le monde arabo-musulman accroupi en g�nuflexions cependant que les autres foulent la lune et taquinent mars, l'univers berb�re qui pleurniche en chantant des mi�vreries en plaquant trois frustes accords sur une guitare d�r�gl�e, l'humanit� enti�re frapp�e de c�cit� et d'ingratitude d'ignorer ce que lui apporte cet �tre messianique dilu� dans la multitude enguenill�e et acari�tre qui tra�ne un d�sespoir enjou� et exotique dans ce purgatoire infernal qu'est l'h�misph�re sud. Il �largit parfois le cercle des r�criminations jusqu'� Dieu lui-m�me qu'il voudrait, au prix du blasph�me qui entra�ne la mort brutale, affubler d'un nom in�dit et sulfureux, inconnu des 99 noms et adjectifs que les soufis r�citent dans la transe d'avant en arri�re et que les imams en costume alpaga �gr�nent avec leur chapelet d'ambre b�ni par le gardien des Lieux Saints et de l'OPEP en personne. Charit� bien ordonn�e commen�ant par soi-m�me, il s'ins�re lui-m�me dans le cercle de tous les griefs. Il s'en veut d'�tre n� � l'endroit pr�cis o� il �tait fortement d�conseill� de na�tre.

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