Sous pression de ses amis politiques et de l�opposition socialiste, le chef de l�Etat fran�ais a failli annuler sa visite. Le clash diplomatique �vit� de justesse. Interrog� sur TF1 et France 2 � propos des d�clarations de Mohamed- Ch�rif Abbas, le pr�sident fran�ais a choisi de botter en touche. �Je consid�re que l'incident est clos et j�irai en ami en Alg�rie�, a-t-il d�clar�. �J'ai eu longuement le pr�sident Bouteflika au t�l�phone cet apr�s-midi. Il m'a indiqu�, ce sont ses mots, que ce qui avait �t� dit ne refl�tait en rien la position de l'Alg�rie.� Point barre. Pour autant, il s�en est fallu de peu pour que la visite du chef de l�Etat fran�ais soit annul�e. En effet, le briefing que devait tenir le porte-parole de l�Elys�e, David Martinon, avec les journalistes devant accompagner le chef de l�Etat fran�ais jeudi dans la matin�e, avait �t� annul� sans explication et report� pour vendredi � 17 heures. Une annulation motiv�e par la tournure prise par les �v�nements. Paris et Alger �taient proches du clash diplomatique. Entre-temps, le porte-parole du minist�re fran�ais des Affaires �trang�res, Pascale Andr�ani, a annonc� que Paris attendait des �clarifications� de la part d�Alger. En d�autres termes, Alger disposait de 24 heures pour clarifier la situation et se d�marquer publiquement des propos du ministre des Moudjahidine qui avaient provoqu� une lev�e de boucliers en France aussi bien � droite qu�� gauche. A l�Assembl�e nationale fran�aise, le pr�sident UMP de la Commission des affaires �trang�res, M. Poniatowski, s��tait dit indign� des propos de Mohamed-Ch�rif Abbas. Le pr�sident du groupe socialiste � l�Assembl�e nationale, Jean-Marc Ayrault, a appel� le chef de l�Etat fran�ais � annuler sa visite. �La France ne peut accepter que l'on fixe sa conduite, ses d�l�gations et sa ligne de conduite�, a assur� de son c�t� le d�put� socialiste Jean-Marc Cambadelis. Le chef de l�Etat �se laisse insulter et laisse insulter la France�, a rench�ri Jean-Marie Le Pen, chef de l�extr�me-droite fran�aise, et ce, tout en se demandant si M. Sarkozy ira la semaine prochaine �� Alger ou � Canossa�. Finalement, apr�s plus de 48 heures, Abdelaziz Bouteflika a r�agi via un communiqu� de l�APS d�savouant Mohamed-Ch�rif Abbas sans pour autant condamner les propos de son ministre au journal El Khabar.Une chose est certaine, le cas du chanteur Enrico Macias, instrumentalis� durant cette campagne �lectorale par le secr�taire g�n�ral du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a constitu� une sorte d�appel d�air. Les d�rapages verbaux devenaient in�vitables. Du refus oppos� � la venue de Macias aux attaques � l�endroit du chef de l�Etat fran�ais, le pas a fini par �tre franchi. C�est ce qu�a fait Mohamed-Ch�rif Abbas, puis Sa�d Abadou. Ont-ils d�s lors, comme il se dit dans certains milieux politiques de la capitale, exprim� tout haut, de mani�re peu diplomatique, ce que certains cercles au sein ou en dehors du pouvoir oppos�s � un rapprochement entre Alger et Paris, pensent tout bas ? Quoi qu�il en soit, l��pisode Mohamed-Ch�rif Abbas � il avait �t�, dit-on, pressenti pour acc�der aux plus hautes fonctions � est � inscrire dans les luttes d�influence qui se d�roulent au sein du pouvoir.