Il y a douze ann�es d�j�, le monde de l�art, notamment de la chanson b�douine, perdait un grand ma�tre, en l�occurrence che�kh Djillali A�n- T�del�s. De son vrai nom Kious Djillali, le chantre de la musique populaire b�douine est n� un 9 septembre 1930 � Oued El- Khe�r dans la commune de A�n-T�del�s (Mostaganem). A 12 ans, le petit Djillali obtiendra son CEP indig�ne � l��cole primaire de Raisinville � Mostaganem. Mordu de sport, il pratiquera alors plusieurs disciplines � l�instar du foot, du cross et du cyclisme. En 1941, il sera d�ailleurs champion du cross scolaire de l�Oranie. D�s l��ge de 15 ans, il commencera � fr�quenter les caf�s maures, l� o� les chouyoukh se rencontraient. C�est au caf� de Benabdellah qu�il aimait passer le plus clair de son temps pour notamment se rapprocher du grand ma�tre de l��poque, che�kh Hamada (1889-1968). Il se mettra � fredonner plusieurs de ses c�l�bres chansons tout comme celles des che�kh Madani ou encore Abdelkader Khaldi. Au d�but des ann�es 1950 d�butera sa carri�re d�artiste avec l��criture de ses premi�res quacidate. Il se fera petit-�-petit un nom par le biais de soir�es, qa�date et nuits de noces qu�il animera un peu partout. Sa belle voix et le cachet qu�il se donnera par la suite lui vaudront la palme du pilier de la chanson b�douine apr�s la mort de che�kh Hamada. Vers 1955, il enregistrera son premier 78 tours � Alger, et ce, avant d�enregistrer plusieurs de ses propres textes. Il n�h�sitera pas � contribuer � la guerre de Lib�ration nationale en versant tous ses droits de production au profit du FLN. Apr�s avoir �t� contraint de mettre en veilleuse sa carri�re artistique durant la R�volution, il reprendra du poil de la b�te � l�ind�pendance du pays. En plus des grandes villes alg�riennes, il s�en ira conqu�rir les m�tropoles europ�ennes, accompagn� de son groupe form� de plusieurs fl�tistes. Tr�s �l�gant dans son costume traditionnel, le che�kh savait allier tradition et modernisme. Il tenait � son majestueux turban et son imposante gandoura mais savait porter les fameuses lunettes Reeban de l��poque et s��vadait souvent au volant de son Audi du c�t� de la Salamandre, un de ses lieux de pr�dilection. Outre la langue arabe, cet ancien footballeur au Gallia de A�n-T�del�s parlait couramment le fran�ais et se d�fendait pas mal dans la langue de Brecht. C�est d�ailleurs au d�but des ann�es 1980, qu�il d�couvrira l�Allemagne (ex-RFA) en allant animer des galas � Berlin. Assidu sportif, il ne manquait pas, � l�occasion des visites rendues � sa fille mari�e en Allemagne, d�assister aux rencontres de football disput�es notamment par la c�l�bre formation du Bayern Munich. Le cheikh sera, par ailleurs, le principal fondateur du festival de la chanson b�douine qui porte son nom depuis 1985. Sa derni�re sortie sur sc�ne se situe en 1995 lorsqu�il prendra part alors au festival de la po�sie populaire de Laghouat. C�est en hommage � son �uvre immense que sera cr��e une association pour la promotion de la chanson b�douine par l�interm�diaire de son successeur cheikh El Aboud. L�enfant terrible de A�n-T�del�s investira �galement le monde du septi�me art en jouant notamment dans le film la Citadelle du cin�aste mostagan�mois Mohamed Chouikh. Ainsi, l�idole de milliers d�Alg�riens rendra l��me le 24 d�cembre 1995 � l��ge de 65 ans � la suite d�une maladie qui le clouera au lit durant plusieurs mois et ce, avant d��tre transf�r� � l�h�pital de A�n Na�dja � Alger. Le c�l�bre auteur compositeur et interpr�te du Dahra laissera derri�re lui un riche r�pertoire dans lequel puisent encore les adeptes de ce genre musical dont cheikh Chigueur qui, lentement mais s�rement, est en train de prendre le relais.