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KIOSQUE ARABE
Mensonge pieux, mensonges d�Etat Par Ahmed HALLI [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 12 - 2007

Il y a plusieurs sortes de mensonges : on peut mentir par r�flexe conditionn� : il faut faire un sort au vieil adage qui dit que �Untel� ou �Si Fl�ne� ment comme il respire. Rien n�est plus faux : �Si Fl�ne� apprend d�abord � mentir avant d�apprendre � respirer. Il n�y a qu�� comparer et � relever le nombre effarant de ceux qui respirent mal chez nous alors qu�ils mentent comme des coureurs de marathon.
On peut aussi mentir par oubli ou par omission : � certains niveaux, la pratique peut relever de la b�tise ou du grand art. C�est l�histoire de ce qui est � moiti� vrai ou � moiti� faux : voir le cas de la rose offerte par Sarkozy � sa ministre, Rachida Dati. Vu de l�autre c�t�, le geste est anodin, un acte de galanterie bien fran�ais. On le sait, sur la rive sud du r�ve fran�ais, m�me chez ceux qui n�ont pas eu le loisir de conna�tre Ronsard. Mais s�il faut expliquer aux lecteurs alg�riens non initi�s que le geste de Sarkozy est anodin et qu�il fait partie de la culture d�un peuple, �a se complique. On pr�f�re imaginer le Nicolas grattant furtivement � la porte de Rachida apr�s minuit, et dans une obscurit� �paisse. (1). Il ne faudrait pas donner des id�es � nos femmes, peu habitu�es � se voir offrir des roses. Des fleurs ? Vous n�y pensez pas ? Un �djilbab� indon�sien, un �hidjab� malaisien � la rigueur, feraient mieux l�affaire. Laissons ces frivolit�s aux Fran�ais qui ont du temps � perdre et de l�argent � d�penser. Pensez � toutes les roses qu�on peut s�offrir avec 5 milliards d�euros ! Je passe sur le mensonge pieux, parce qu�il n�y en a presque plus : habiles � mentir, les Alg�riens ont le d�faut de leur cuirasse, ils sont cr�dules. Ils croient n�importe quelle sornette pourvu qu�elle �mane d�un �douktour� ou d�un �cheikh� du Levant. Nous avons tant de mal � faire passer nos propres mensonges que nous nous sentons oblig�s d�ingurgiter ceux des autres. Exit, donc, le mensonge pieux ! Il est d�autant plus difficile � combattre qu�il figure d�sormais dans la panoplie du mensonge d�Etat. Celui-l�, c�est la classe, comme dirait mon ami Agoumi. C�est le nec plus ultra de l�art de dire �sa� v�rit� au peuple. Le mensonge d�Etat est la m�re de tous les mensonges mais contrairement � celle de Saddam Hussein, elle r�siste � tout, m�me � la puissance am�ricaine. Pourtant, Bush en conna�t un rayon et c�est, sans aucun doute, l�-dessus qu�il a jou� pour se d�barrasser d�un plus menteur que lui. J�ajouterais m�me que le Mensonge d�Etat, avec un grand �M�, est la m�re nourrici�re. C�est elle qui allaite, bichonne et lange la pi�t�, l�oubli, l�amn�sie historique, l�escroquerie intellectuelle. Elle inspire, de guingois, des romanciers qui n�ont pas fait la bonne guerre contre la France et font du djihad � retardement. Ah, Ben-Boula�d (2), si tu voyais ceux pour qui tu as sacrifi� tes biens et ta vie ! Le Mensonge d�Etat, quelle que soit la Raison, avec un grand �R� qui le justifie, est une institution qui a surv�cu au temps et aux hommes, comme nos turpitudes nationales. Il est pratiqu� dans tous les pays du monde, mais avec plus ou moins de pudeur si tant est que l�on peut mentir pudiquement. Seulement, chez nous, il va � l�encontre de la mode ambiante : il se d�voile, il s�exhibe m�me, comme s�il �tait certain de l�impunit�. Avant, on mentait en quelque sorte, dans les communiqu�s officiels en donnant des chiffres faux ou en annon�ant des projets mille fois inaugur�s. Aujourd�hui, le mensonge nous toise sans vergogne depuis les sommets. Il n�a plus peur des d�mentis ou des v�rit�s contraires du lendemain et il avance � visage d�couvert, sans fausse honte et sans g�ne. Il est riche d�une longue exp�rience acquise depuis l�aube de l�ind�pendance et m�me bien avant. Je sais par exp�rience que si les Alg�riens adorent mentir, ils ne sont pas un peuple de menteurs et ne m�ritent pas les dirigeants menteurs dont ils sont afflig�s. Qui ne se souvient pas du grand mensonge ou de la rocambolesque affaire de Cap Sigli, lors de l�agonie du d�funt pr�sident Boumediene ? Rappelez-vous comment des milliers, voire des millions d�Alg�riens ont �t� intoxiqu�s � l��lection pr�sidentielle de 2004 par la certitude d�une d�faite �lectorale de Bouteflika. Comment, dans la foul�e, notre confr�re Benchicou a �t� emprisonn� pour �transport ill�gal� de bons de caisse (3). Mensonges d�Etat encore avec l�affaire de l�hymne national, Kassamen, pour laquelle on a sanctionn� quelques lampistes. Comment peut-on croire que des inspecteurs d�acad�mie ont pu perdre la t�te au point de censurer un couplet de l�hymne national interpellant la France ? Il y a l� quelque impudence � d�noncer un complot et � d�signer de faux coupables alors que m�me le plus tar� des Alg�riens sait que les vrais responsables sont ailleurs. L�affaire du ministre Cherif Abbas est de la m�me veine puisqu�elle joue, l� aussi, sur le ressort du patriotisme. A quelques jours de la visite de Sarkozy, le ministre des Moudjahidine se fend de d�clarations offensantes et racistes � l�encontre du futur h�te de l�Alg�rie. Remous et agitation � Paris o� le report, voire l�annulation, du voyage en Alg�rie est envisag�. Comme on chauffe son �bendir�, on le refroidit : la presse fran�aise nous annonce que Bouteflika a d�savou� son ministre et l�a mis au placard pour la dur�e de la visite de Sarkozy. Ouf ! On a eu chaud. Que seraient devenus nos cinq milliards d�euros si Sarkozy n��tait pas venu les chercher ? Je vous laisse seuls juges de la suite mais vous admettrez que nous avons �t� intoxiqu�s, encore une fois, et que les plus na�fs, ou les plus opportunistes, d�entre nous ont jou� les exalt�s, comme d�habitude. Car, enfin, � qui fera-t-on croire en 1997, � quelques encablures d�un troisi�me mandat prodigieux, qu�un ministre alg�rien peut dire n�importe quoi. Ils en ont, certes, les pr�dispositions et les capacit�s mais il leur manque l�essentiel : la libert�. Cela veut dire que sauf � vouloir se lib�rer pr�matur�ment de la servitude du maroquin, un ministre de Bouteflika ne peut pas faire de d�clarations aussi graves sans en r�f�rer d�abord � son pr�sident. Petit mensonge qui ne s��l�ve pas au rang du Mensonge d�Etat mais peut en alimenter la r�serve, celui rapport� la semaine derni�re par notre confr�re Ennahar Al-Djadid. Il s�agit de l�apparition � Mascara d�un nouveau groupe religieux qui dit appartenir � la mouvance dite des coranistes. Selon le journal, ces jeunes qui rejettent les Hadiths et la sunna s�habillent en tenues d��t� l�g�res, en plein hiver, pour mieux se rapprocher de Dieu. Ils proclament �galement que les pri�res obligatoires sont au nombre de trois et non pas cinq, comme prescrit. Ce qui les place d�embl�e au niveau des farfelus qui font du mim�tisme aveugle. Le minist�re des Affaires religieuses a affirm� qu�ils �taient des anarchistes et des hors-la-loi. On ne sait s�il parlait des n�ophytes de Mascara ou des coranistes, dont le chef de file est l�Egyptien Ahmed Sobhi Mansour (http://www.ahl-alquran. com/arabic/main.php). Ce dernier a, certes, �t� mis hors-la-loi par Al-Azhar mais il n�a rien � voir avec les blagueurs de Mascara.
A. H.
(1) L�obscurit� donne ici un parfum de v�rit� � l�exp�dition, gr�ce aux pannes de courant devenues aussi anodines que la galanterie fran�aise. Pour le reste, que celui qui n�a jamais gratt� sur une porte f�minine apr�s minuit lui (me) jette la premi�re pierre.
(2) Au fait, Messieurs de la production, c�est pour quand la reprise du tournage ?
(3) Mohamed Benchicou nous apprend que la loi d�clarant ill�gal le transport de bons de caisse n�a �t� adopt�e que cette ann�e. A l�encontre du principe universel, la r�troactivit� des lois est d�sormais institutionnalis�e en Alg�rie.


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