La chef de file de l�opposition pakistanaise et ancienne Premier ministre, Benazir Bhutto, cible d�un attentat suicide jeudi, a �t� inhum�e hier dans son village natal. L�attentat revendiqu� par Al Qa�da replonge le Pakistan dans une p�riode de troubles. Des �meutes ont aussit�t �clat� faisant au moins 19 morts. Le Parti du peuple pakistanais (PPP) r�clame une enqu�te d�autant que Benazir Bhutto avait clairement accus� l�actuel pr�sident pakistanais de lui refuser une protection ad�quate. Jeudi, au moment o� elle rentrait d�un meeting qu�elle venait d�animer non loin d�Islamabad, l'ex-Premier ministre a �t� tu� dans un attentat suicide qui a fait 20 morts. Selon les premiers �l�ments d�information, le kamikaze a, dans un premier temps, ouvert le feu, l'atteignant d'une balle au cou au moment o� elle saluait la foule depuis le toit ouvrant de sa voiture blind�e. Il a d�clench� aussit�t apr�s la bombe qu'il portait sur lui. Dans un premier temps, les informations relay�es par l�ensemble des t�l�visions ne la donnaient pas pour morte avant que la nouvelle ne soit officiellement confirm�e. Bhutto avait �chapp� le 18 octobre dernier � un attentat qui avait fait 139 morts. Elle n�a eu la vie sauve que parce qu�elle se trouvait dans un camion blind�. Depuis, les autorit�s avaient multipli� les avertissements, assurant que des informations pr�cises laissaient redouter que des terroristes allaient attenter � sa vie. Le pr�sident Pervez Musharraf, qui a imm�diatement d�cr�t� trois jours de deuil et convoqu� une r�union d'urgence, a appel� les Pakistanais � maintenir la �paix dans le pays pour que les desseins diaboliques des terroristes soient mis en �chec�. Un appel qui n�a pas trouv� d��cho favorable aupr�s des nombreux sympathisants de Bhutto. Des �meutes ont aussit�t �clat� au Pakistan faisant au moins 19 morts. Les troupes paramilitaires pakistanaises ont �t� plac�es en �tat d�alerte et ont re�u l'ordre de tirer � vue. Al Qa�da, �selon toute probabilit� Le porte-parole du minist�re pakistanais de l'Int�rieur a aussit�t d�clar� que �Benazir �tait sur la liste des cibles d'Al Qa�da. Selon toute probabilit�, Al Qa�da est derri�re cet attentat tragique visant � saper la s�curit� du Pakistan�. Il a cependant pris la pr�caution d�ajouter que le gouvernement n'�tait �pas au courant� d'une revendication directe par Al Qa�da surtout que l'ex-Premier ministre pakistanais avait accus� Pervez Musharraf de lui refuser une protection ad�quate. �Si quelque chose m'arrive au Pakistan, j'en rendrai Musharraf responsable. Ses hommes de main me font me sentir en danger�. Le PPP r�clamait jeudi une enqu�te compl�te sur l'assassinat de son pr�sident. �Nous demandons une enqu�te compl�te sur ceux qui sont derri�re cet attentat. La famille Bhutto et le parti devraient �tre inform�s de l'enqu�te�, a indiqu� un porteparole du parti tandis que le gouvernement faisait part de son intention de maintenir inchang� le calendrier �lectoral. Le Premier ministre par int�rim pakistanais , Mohammedmian Soomro avait en effet d�clar� que �toute d�cision sur le changement du plan �lectoral devra �tre prise par des consultations avec tous les partis politiques. Nous consulterons tous les partis politiques pour prendre une d�cision � ce sujet. Je suis pr�t � les rencontrer imm�diatement �. Le monde sous le choc La nouvelle de l�assassinat de Bhutto a suscit� des r�actions d�indignation dans l�ensemble des pays. Le Conseil de s�curit� de l'ONU dans une d�claration adopt�e � l'unanimit� a fait une d�claration dans laquelle il �condamne dans les termes les plus forts l'attentat suicide terroriste qui a caus� la mort de Benazir Bhutto et de nombreuses autres personnes �. Le Conseil de s�curit� qui �salue la m�moire� de Mme Bhutto et �appelle tous les Pakistanais � faire preuve de retenue et � maintenir la stabilit� dans le pays�. Le Conseil a mis l�accent sur la n�cessit� de �traduire en justice les auteurs, organisateurs, financiers et commanditaires de cet acte de terrorisme�. L�Alg�rie, par le biais du minist�re des Affaires �trang�res a appris avec �consternation� la nouvelle. Dans un communiqu� rendu public jeudi, le d�partement de Medelci estime que �devant cette trag�die qui vient injustement endeuiller le Pakistan, l'Alg�rie tient � condamner avec la plus grande fermet� cet acte criminel qui est venu briser le destin hors du commun d'une personnalit� exceptionnelle pleinement engag�e dans le combat d�mocratique pour le renouveau de son pays. Elle exprime sa plus grande indignation devant cet attentat odieux dont l'ignominie est � la mesure de la l�chet� qui le caract�rise et qui est venu opposer la violence terroriste � l'exercice pacifique de la comp�tition politique. Elle salue la m�moire de l'illustre disparue qui symbolisait les valeurs supr�mes de courage face au fanatisme et � l'extr�misme�. L�Afghanistan a mis en berne son drapeau pour 24 heures. Le chef d'Etat afghan, qui avait rencontr� Bhutto quelques heures avant l'attentat, a qualifi� cet assassinat d'acte �d'immense brutalit� � et de �perte pour nous tous�. Il a �galement d�clar� : �Je suis profond�ment d�sol�, profond�ment affect� que notre s�ur courageuse, cette formidable fille du monde musulman ne soit plus des n�tres.� Le pr�sident am�ricain George W. Bush, qui a appel� M. Musharraf, a condamn� ce �l�che assassinat perp�tr� par des extr�mistes assoiff�s de sang qui essayent de miner la d�mocratie au Pakistan�. Le pr�sident de la Commission europ�enne, Jos� Manuel Barroso, a d�nonc� quant � lui une �attaque contre la d�mocratie et contre le Pakistan�. A Londres, le Premier ministre britannique Gordon Brown a estim� que Benazir Bhutto avait �t� �assassin�e par des l�ches qui ont peur de la d�mocratie �. Le pr�sident russe Vladimir Poutine a souhait� que les responsables de cet �acte terroriste barbare� soient �ch�ti�s�. La Chine s�est dite �choqu�e�. L'Inde a qualifi� d'�acte abominable� l'assassinat de Benazir Bhutto. L'Iran, autre voisin du Pakistan, a condamn� �l'action criminelle � et a exhort� Islamabad � ne m�nager �aucun effort pour identifier le groupe terroriste � l'origine de l'attentat et le punir�. Le pr�sident fran�ais Nicolas Sarkozy a condamn� l'attentat, qu'il a qualifi� d'�acte odieux�. La chanceli�re allemande Angela Merkel s'est d�clar�e �boulevers�e et horrifi�e par la nouvelle� de cet �attentat terroriste l�che�. A Rome, le chef du gouvernement italien Romano Prodi a condamn� �avec indignation le fanatisme� qui a co�t� la vie � Benazir Bhutto. L'attentat a �t� aussi �t� condamn� par la Su�de, l'Irlande, le Danemark, la Hongrie, l'Autriche, la Bulgarie, la R�publique tch�que, la Slov�nie, la Finlande, la Turquie, le Japon, le Canada, le P�rou, le Venezuela, le Br�sil, l'Australie, le Chili, la Cor�e du Sud. Le pr�sident irakien Jalal Talabani a condamn� l'assassinat et appel� �le monde � s'unir contre le cancer du terrorisme �. Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a quant � lui �crit : �J'ai appris ave une tristesse et un chagrin profonds le martyre de s�ur Benazir Bhutto, des mains de la tra�trise. � L'Egypte a d�nonc� l'attentat, appelant les forces politiques pakistanaises � �d�passer leurs dissensions�. Le secr�taire g�n�ral de la Ligue arabe, Amr Moussa, s'est dit choqu� par ce �crime haineux et terroriste�. Le roi Abdallah II de Jordanie a condamn� un �acte criminel� et la Syrie une �agression terroriste�.