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2007 des Alg�riennes et...
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 01 - 2008

Il est de tradition de faire des bilans de l�ann�e �coul�e et de prendre des r�solutions pour l�ann�e � venir. A croire que le 31 d�cembre, � minuit, les choses allaient, miraculeusement, se m�tamorphoser. Alors faisons comme si l�ann�e 2008 allait apporter des changements � la condition des femmes.
Par Nass�ra Merah (*)
La Constitution interdit la discrimination sur une base de sexe. La loi supr�me nous rassure quant � l��galit� des chances. Mais qu�en est-il de la r�alit� que les femmes vivent quotidiennement ? Que fait l�Etat pour faire respecter la Constitution, constamment bafou�e par les institutions, les politiciens et l�administration ? L�oppression des femmes sera, ici, expos�e en quelques points et la liste est loin d��tre exhaustive. Pour l�ann�e 2008, fixons-nous l�objectif de regarder, autrement, les probl�mes, ici, soulev�s.
Histoire
Elle a occult� l�engagement politique des femmes. Elle a �t� �crite par les hommes, pour justifier leur main-mise sur le pouvoir. Si les femmes sont parfois cit�es, elles ne sont pas, pour autant, reconnues dans leur r�le v�ritable d�actrices de cette histoire.
Politique
Elle reste exclusivement entre les mains des hommes. Les rares femmes qui �mergent, par intrusion, sont tenues de se soumettre au syst�me dominant sous peine de se voir �ject�es. Les hommes ne partageront, jamais, avec elles, le pouvoir.
Pouvoir
Mot magique et fascinant. Rares sont ceux qui r�sistent � l�exercice du pouvoir qui se r�sume � une grande capacit� de nuisance. Il masque l�incomp�tence et l�incapacit� de celui qui l�exerce. L�exercice du pouvoir est une pratique de soumission au syst�me. Pour l�exercer, il faut �tre soumis pour soumettre les autres. Si les femmes l�exercent, elles le font pour le compte du syst�me patriarcal.
Patriarcat
Organisation sociale ayant �tabli la supr�matie masculine. Il y a des milliers d�ann�es la force physique des hommes a d� servir de crit�re de s�lection. Pour perdurer, ce syst�me utilise tous les arguments, m�me les religions sont instrumentalis�es pour son compte..
Religion
A l�unanimit�, il est proclam� que l�Islam a donn� tous ses droits aux femmes. Alors, pourquoi au nom de cette m�me religion, les femmes sont opprim�es ?
Code de la famille
En d�pit d�une forte mobilisation des femmes, soutenues par les moudjahidate de la guerre d�ind�pendance, l�Assembl�e FLN a adopt�, en 1984, un texte en contradiction avec les dispositions de la Constitution. La discrimination, l�inf�riorisation, la minorisation, la soumission, le m�pris, l�humiliation et autres atteintes � la dignit� humaine sont institutionnalis�s contre les femmes.
R�formes
D�cid�es par ordonnance, elles sont tr�s insuffisantes. Cependant, elles ont le m�rite d�avoir d�sacralis� le code de la famille auquel s�attachaient tous les ennemis des droits des femmes. Ce texte a �t� consid�r� pendant vingt ans comme le sixi�me pilier de l�Islam.
Violences
Les violences contre les femmes sont multiples et banalis�es. Les femmes h�sitent et refusent d�en parler. On les culpabilise d�avoir provoqu� la violence des m�les. Elles seraient battues parce qu�elles n�ont pas su �tre assez soumises et effac�es. Si la violence subie est d�nonc�e, la femme victime doit prouver qu�elle ne l�a pas m�rit�e. Ne pose-t-on pas, aux femmes, la question : �Pourquoi t�a-t-il battue� ? La femme victime est responsable de la violence qui lui inflig�e par un m�le, qu�il soit �poux, p�re, fr�re, fils, oncle, cousin, voisin, coll�gue ou parfait inconnu. Les violences subies sont institutionnalis�es ou socialement �tablies, avec la complicit� des pouvoirs publics, qui ne prot�gent pas les citoyennes.
Polygamie
Institutionnalis�e par le Code de la famille, elle constitue la plus grande violence � l��gard des femmes. C�est une menace permanente de se voir bafou�e dans sa dignit�. La femme risque � tout moment de se voir �ject�e de son �statut� d��pouse, rejet�e et jet�e de son foyer avec ses enfants. La polygamie est encore, hypocritement, justifi�e. On pr�tend que les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes ?! Ces derniers doivent les aider mais leur g�n�rosit� n��tant pas d�sint�ress�e, il faut qu�ils les �pousent. On constate cependant que les hommes, pour leur remariage, choisissent des jeunes filles et non des m�res de famille abandonn�es avec 5 enfants. Le consentement des �pouses est encore plus humiliant. Le remariage est b�ni sous la contrainte qui leur interdira toute vell�it� de recours ou de plainte.
Tutelle matrimoniale
Suppos�es majeures et responsables dans tous les actes de la vie, pour se marier, les femmes sont sous tutelle. Quelle est la d�finition du tuteur ? Personne charg�e de surveiller les int�r�ts d�un mineur non �mancip� ou d�un majeur plac� sous le r�gime de la tutelle (d�apr�s le Larousse). Il faut consulter toutes les d�finitions concernant la tutelle, elles d�finissent les personnes n�cessitant un tuteur, comme des mineures ou des majeures incapables. Quel est le r�le du tuteur matrimonial ? Rappeler simplement aux femmes qu�elles ne doivent pas transgresser les valeurs du syst�me patriarcal, solidement ancr�. Que quel que soit leur niveau, elles sont socialement sous la tutelle d�un m�le. Sa pr�sence est le symbole de leur soumission mais sans obligation, pour lui, d�assistance future. Si ces tuteurs matrimoniaux devaient assumer, plus tard, les cons�quences de cette assistance, les femmes ne trouveraient plus de tuteurs.
Harc�lement (sexuel)
La loi a fini par se prononcer, le harc�lement sexuel est p�nalis�. Malheureusement, les femmes doivent prouver et trouver des t�moins du harc�lement, et ce, dans le but d�obtenir des faveurs sexuelles. La loi ignore et occulte le fait que le harceleur agit toujours, en priv�, loin de tout t�moin. Par ailleurs, rares sont les hommes courageux qui acceptent de t�moigner pour les femmes. Quel recours ont-elles contre le harc�lement multiforme et qui n�a pas pour but d�obtenir des faveurs sexuelles. Les femmes subissent des pressions morales les poussant � d�missionner, se soumettre, demander des mutations, abandonner leurs droits et leurs acquis, partir en retraite anticip�e, prendre des cong�s de maladie�
Promotion
Pour pr�tendre � une promotion, les femmes doivent travailler plus et mieux que leurs coll�gues masculins. Elles doivent prouver qu�elles sont plus comp�tentes et plus disponibles. Elles doivent abandonner leur f�minit�. Se montrer plus dures vis-�-vis des femmes. Prouver leur soumission totale au syst�me. Accepter de consid�rer la promotion comme une faveur accord�e parce qu�elles sont exceptionnelles. Cette faveur peut �tre retir�e en cas d�insoumission. A comp�tences �gales et souvent, sup�rieures, la priorit� dans l�avancement de carri�re est donn�e aux hommes.
Plafond de verre
Parce qu�il est invisible, il est partout pr�sent. On emp�che les femmes de d�passer un certain niveau de la hi�rarchie. L�argument ? C�est une femme ! La r�ponse est toujours donn�e avec �tonnement car la question est incongrue ! On ne pense pas � nommer des femmes et on ne le veut pas. C�est tout ?!
�galit�
Mot devenu creux tellement galvaud� que les femmes ne l�utilisent plus. Qui a dit que les hommes pouvaient �galer les femmes dans tous les actes de la vie. Combien sont-ils � se lever avant toute la famille, pr�parer le petit d�jeuner, assurer les d�buts de journ�es des uns et des autres. Assurer une journ�e de travail professionnel, les repas de la famille, le linge propre, les devoirs scolaires des enfants, etc. �tre une �pouse parfaite. M�me les activit�s cens�es �tre r�serv�es aux hommes n�ont pas de secret pour elles. Elles investissent tous les domaines, politiques, �conomiques, scientifiques, intellectuels� Parlons d��quit� et d��galit� des chances.
�galit� des chances
Cens�e �tre assur�e par la Constitution, l�Etat ne veille pas � son application. Les �politiques � de tous bords, proclament, haut et fort, dans des meetings et dans les m�dias publics qu�ils refusent les candidatures f�minines. Les postes de responsabilit�s leur sont refus�s. Elles ne sont pas recrut�es parce qu�elles sont jeunes et risquent d�enfanter et de prendre un cong� de maternit�. Elles sont retir�es de l��cole si la famille ne peut pas assurer la scolarit� des enfants. Les soins ne leur sont pas toujours assur�s. L��galit� des chances leur est refus�e.
F�minisme
Le mot qui fait peur � tous les hommes et aussi aux femmes. Alors que, le Larousse le d�finit comme une doctrine qui a pour but d�am�liorer la situation des femmes dans la soci�t� et d��tendre ses droits. Qui oserait �tre contre ? Pourtant tout le monde s�en d�fend ! Les femmes qui se battent pour leurs droits se refusent d��tre trait�es de f�ministes. La question f�ministe est pos�e autrement. L�approche genre.
Approche genre
Les droits des femmes et l��galit� des chances sont pos�s dans un contexte de rapports sociaux du genre. Entendre par l�, le genre humain. Pour �tre �cout�es, les femmes sont tenues de prouver qu�elles ne veulent pas prendre la place des hommes. Elles rassurent sur leurs intentions. Cette approche explique comment la diff�rence biologique ne devrait pas inf�rioriser le f�minin par rapport au masculin. Les �tres naissent �gaux et les rapports sociaux inf�riorisent les unes en accordant la supr�matie aux autres.
Droits
Encore un terme galvaud�. Les uns disent que les femmes ont tous les droits. Les femmes affirment le contraire. Qui se donne la peine de consulter et de s�informer sur la loi, les droits et le droit ? Le droit n�assure pas forc�ment les droits. Les droits s�arrachent. Ils sont obtenus gr�ce aux luttes et aux combats men�s. La loi est l� pour veiller au respect des droits acquis. La loi est vot�e au parlement par les d�put�s, �lus par le peuple. Mais comment sont choisi(e)s les candidat(e)s.
Parlement
Les femmes sont de moins en moins pr�sent�es aux �lections. En 2007, moins de 10% des d�put�s sont des femmes. L�Alg�rie est class�e loin derri�re les pays africains (Rwanda, Ethiopie) ou des pays arabes (Tunisie).
Vote
Premier acte de la vie civile. Il est accord� � tout citoyen qui atteint l��ge de sa majorit�. Les Alg�riens ont souffert durant la colonisation de leur statut d�indig�nes. Contrairement � ce qu�on veut nous faire croire, le peuple ne s�est pas soulev�, seulement, pour affirmer son arabit� et son islamit�, qui ne lui �taient pas refus�es. Il s�est organis� et il s�est battu, surtout, pour acqu�rir le statut de citoyen. Le soul�vement a �t� politique car, seul le droit de vote diff�renciait l�Alg�rien indig�ne du Fran�ais citoyen. C�est le vote qui �tait interdit aux Alg�riens, par cons�quent la citoyennet�.
Citoyennet�
D�apr�s Le Larousse, est citoyen le membre d�un Etat consid�r� du point de vue de ses devoirs et de ses droits politiques. Ce qui nous distingue du statut de simple r�sident d�un pays, c�est notre droit de vote. Les femmes sont les premi�res victimes des spoliations des droits. Leur citoyennet� est facilement remise en cause. Rappelons-nous, en 1990, on a permis aux hommes de voter � la place de 5 femmes, sans procuration, sur simple pr�sentation du livret de famille. La liste est encore longue. Quelles r�solutions pourrions-nous prendre pour am�liorer la situation des femmes ? Que seront les Alg�riennes de 2008 ?

...Les Alg�riennes de 2008
Il faut avoir, tout le temps, pr�sent � l�esprit et r�p�ter incessamment que les femmes repr�sentent la moiti� de la population et de l�humanit�. Il est temps que l�Alg�rie fasse ses premiers pas dans le monde de l��quit�. Il est vrai que le syst�me d�oppression des femmes est tellement bien enracin� que le bousculer fait peur. Nous aiderons ceux qui le d�sirent � avancer pas � pas en les assistant dans leurs questionnements sur la situation et la condition faite aux femmes. Le plus dur c�est de se d�barrasser des pr�jug�s au lieu de se conformer aux id�es pr�con�ues. Si on commen�ait par en parler et �couter ce que les femmes ont � dire l�-dessus.
Histoire
Les femmes ont particip�, en tant qu�actrices de l�histoire, � tous les �v�nements. Elles ont souvent men� les combats et impos� leurs propres formes de luttes. Elles n�ont jamais, que, second� leurs fr�res combattants, lav� le linge, pr�par� les repas ou pans� les bless�s, comme l�histoire officielle veut le faire croire. Invitons les femmes � �crire l�histoire telle qu�elles l�ont v�cue. Poussons-les � mettre en valeur leurs actes.
Politique
Il suffit de ne pas �carter les femmes qui s�y int�ressent. Au lieu d�exclure celles qui ne se soumettent, les dirigeants des partis et organisations devraient les �couter. Elles ont peut-�tre � s�rement � des id�es pour faire �voluer la situation et am�liorer les programmes qui n�int�ressent pas la population. Les hommes doivent accepter l�id�e que le pouvoir n�est pas li� au chromosome qui a donn� le sexe biologique.
Pouvoir
Lutter contre la fascination qu�il exerce. Toute personne sens�e devrait lui r�sister. Ceux qui exercent le pouvoir sont beaucoup plus soumis que ceux qui le subissent. Par contre, il faudrait se battre et rechercher le pouvoir r�el qui donne la capacit� de changer la situation en l�am�liorant. Eviter de reproduire l�oppression subie au profit des oppresseurs.
Patriarcat
La supr�matie masculine n�est plus justifi�e. Les hommes ne sont plus les seuls � subvenir aux besoins familiaux. Les femmes, maintenant reconnues comme chefs de famille. Elles participent autant, parfois plus, que les hommes aux actes de la vie quotidienne. Aucun argument ne peut justifier les fondements de ce syst�me. Il ne faut surtout plus instrumentaliser les valeurs et les constantes nationales, les soci�t�s occidentales utilisent les m�mes arguments pour opprimer les femmes.
Religion
Ceux qui instrumentalisent l�Islam lui portent pr�judice en pr�tendant que les femmes sont inf�rieures aux hommes et qu�elles doivent accepter l�oppression. La soumission des femmes n�est ni culturelle ni religieuse, elle est universelle. C�est la seule valeur partag�e, g�n�reusement, par l�humanit� enti�re depuis des milliers d�ann�es. L��riger en pr�cepte religieux ferait des musulmans monogames, respectueux, des h�r�tiques.
Code de la famille
Texte anticonstitutionnel. La preuve ? C�est le seul qui n�a pas �t� examin� en 1989 pour conformit� avec la Constitution. Ce texte est discriminatoire, contraire � toutes les lois et les valeurs qu�elles soient morales, sociales et religieuses. C�est le texte de la honte de l�Alg�rie post-coloniale. Pour cela, les militants pour l�oppression des femmes le politisent et se cachent derri�re la religion. Tous les Alg�riens, soutenues par les Alg�riennes, devraient le d�noncer. La dignit� humaine devrait commencer par ce point : cesser de m�priser la moiti� de la population.
R�formes
Avant l�adoption du code de la famille, seules les femmes sentant leurs droits menac�s, ont r�agi. Les r�formes n�ont fait r�agir que ceux qui sentaient leur supr�matie et le patriarcat menac�s. Quels sont les partis qui ont pr�sent� des propositions de lois ? O� se trouvaient les d�mocrates, les anti-conservateurs, les d�fenseurs des droits de l�homme et autres d�magogues ? Le d�bat autour de ce texte doit �tre permanent et sans complexe.
Violences
La violence contre les femmes est �tablie comme l�une des valeurs et constantes arabomusulmanes. Que l�homme, fort et sup�rieur, doit battre les femmes. Or, dans les soci�t�s occidentales, le ph�nom�ne de la violence � l��gard des femmes commence � �tre pris en consid�ration. Lorsqu�on s�est pench� sur le profil des hommes violents, il s�est av�r� que ces derniers sont plut�t faibles et n�cessitent plus de soins et de suivi psychologiques que des sanctions. Alors, au lieu de chercher des arguments fallacieux pour justifier la violence, luttons contre toutes les formes de violences. Ne jamais oublier que la violence ne peut qu�engendrer la violence. Tout le monde la vit au quotidien. Personne ne peut pr�tendre ne pas l�avoir v�cue, en l�infligeant, en la subissant ou en l�occultant.
Polygamie
En se remariant, l�homme n�aime plus sa femme. L�hypocrisie sociale et institutionnelle, avec la complicit� des politiques, pr�tend qu�une femme pr�f�rerait �tre bafou�e que divorc�e ?! Sur quelle base de telles affirmations sont prof�r�es ? Aucune femme n�accepterait qu�on bafoue sa dignit�, qu�on l�humilie, si elle a les moyens de la d�fendre. Au lieu de contraindre les femmes au consentement de la honte, il faut permettre aux citoyennes, apr�s le divorce, de travailler, louer un logement et vivre d�cemment.
Tutelle matrimoniale
Que ceux qui assistent les femmes le jour du mariage, continuent leur mission jusqu�au bout ! Soyons s�rieux, m�me les p�res, fr�res et autres m�les qui ont �donn� des filles, n�ont jamais assum� leurs choix ni soutenu les femmes qu�ils ont mari�es. La tutelle matrimoniale, institutionnalis�e, doit �tre rejet�e, par principe, au m�me titre que le poids des valeurs du syst�me patriarcal. Que les d�mocrates refusent la tutelle pour leurs filles
Harc�lement (sexuel)
Au m�me titre que toutes les violences, le harc�lement sexuel doit �tre combattu. Cessons de culpabiliser les victimes et de les suspecter. Le harc�lement sexuel doit s��tendre � tout harc�lement contre les femmes. Que le but du harceleur soit l�obtention des faveurs sexuelles ou la pers�cution des femmes sur une base de sexe les d�g�ts produits sur les harcel�es sont identiques. Cependant, pour les femmes, la pers�cution est plus facile � d�noncer et, surtout, � prouver.
Promotion
Le jour o� les responsables seront tenus � l�obligation de r�sultats et devront rendre des comptes, les hommes fuiront les postes qu�ils occupent. Ils obligeront les femmes � l��galit� en leur c�dant les places occup�es jusque l� par eux. Pour le moment, limitonsnous aux comp�tences et ne pas interdire aux femmes l�acc�s � ce qui semble �tre un privil�ge. Pour toute promotion, il faut oser faire des concours !
Plafond de verre
A supprimer en le voyant. Reconna�tre les raisons de blocage des femmes au lieu du reproduire, sans r�fl�chir le m�me argument : c�est une femme !
�galit�
Aucune �galit� ne peut concerner deux �tres diff�rents, m�me s�ils sont du m�me sexe. Cependant, dans les responsabilit�s et les contraintes, l��galit� entre hommes et femmes est admise. La seule �galit� interdite aux femmes est li�e aux droits. Or, l��galit� devant la loi, en mati�re de droit civil, administratif et p�nal devrait s��tendre au statut personnel. Les m�mes dispositions devraient r�gir les citoyens, des deux sexes, en mati�re de mariage, divorce, tutelle parentale, successions, etc.
�galit� des chances
Les enfants naissent, sauf cas exceptionnels avec les m�mes aptitudes physiques et intellectuelles. Les filles sont par la suite �lev�es dans une perspective de soumission et les gar�ons dans la domination. Or, en offrant d�autres perspectives aux unes et aux autres les rapports entre les individus changent. C�est pour cela, que les filles transgressives sont fuies et repouss�es. Le syst�me ne peut les tol�rer. Lorsque les femmes d�montrent leurs capacit�s, on leur �te toute vell�it� d��merger. On favorise un homme. L��galit� des chances est assur�e avec l��quit�.
F�minisme
Le f�minisme doit �tre d�soccidentalis�. Les premiers cercles f�ministes, ont �t� masculins et ont �merg� du monde arabe depuis, au moins, le XIXe si�cle. L�histoire arabe et berb�re d�Afrique du nord est riche en exemples de femmes �mancip�es. Les penseurs occidentaux, se posaient encore la question si les femmes avaient une �me. En Alg�rie, au d�but du XXe si�cle, le courant f�ministe avait fait son apparition mais la lutte contre le colonialisme l�avait �limin� des pr�occupations. Pourquoi les abandonner lorsque les autres nous imitent ?
Approche genre
A enseigner sans rel�che. Tous les citoyens doivent en �tre impr�gn�s. Se rappeler sans cesse que la diff�rence biologique entre les hommes et les femmes se limite � la procr�ation. La diff�rence de traitement entre les individus est �tablie par les rapports sociaux. La supr�matie masculine et l�inf�riorisation des femmes ne sont pas inn�es. Chacun de nous doit �uvrer pour rejeter les injustices et r�tablir des rapports �quitables entre les �tres humains.
Droits
Les droits des femmes sont remis en cause dans les faits. Le traitement de la question f�minine est politis�. Le maintien du Code de la famille en d�pit de son inconstitutionnalit� est un d�ni de droit. De ce fait, le traitement des autres probl�mes y est li�. Deux exemples, seulement, seront cit�s pour illustrer ce propos. La violence n�est plus r�prim�e par le Code p�nal comme il se doit, on reconna�t, souvent, des circonstances att�nuantes aux maris violents. Alors que la loi devrait lui appliquer des circonstances aggravantes. Le mari adult�re peut officialiser sa relation extraconjugale gr�ce � (cause de) la polygamie au lieu de payer pour son infid�lit�. Les autres droits tels que la scolarit�, les soins, le travail, la promotion, l��panouissement... seront trait�s ult�rieurement.
Parlement
Les d�put�s sont les premiers concern�s par les lois et la repr�sentativit�. Ils devraient s�interroger sur la composante quasi-totalement masculine. La premi�re institution compos�e de repr�sentants du peuple et cens�e veiller sur lui. Au peuple qui les a � ou pas � �lus de les interpeller. Ne pas avoir vot� ne diminue en rien leur mission d�adopter des lois et de d�cider en notre nom et pour� contre � nous.
Vote
Se mobiliser pour voter. Quel que soit le bulletin qu�on met ans l�urne. S�affirmer en tant que citoyen ce n�est pas attendre que les �lus nous donnent la contrepartie des leur �lection. Voter c�est faire l�acte qui nous donne la force d�aller revendiquer et contester les �lus qui ne respectent pas leurs engagements. L�abstention s�organise en pr�sence des nonvotants. L�absent�isme renforce le m�pris qu�ils affichent � notre �gard.
Citoyennet�
Elle est tr�s difficile � acqu�rir et tr�s vuln�rable. Elle est grignot�e petit � petit, et on commence par les maillons les plus faibles de la soci�t�, toujours les femmes. Les d�fenseurs des droits de l�homme, de la d�mocratie et de la justice sociale ne peuvent pr�tendre � une citoyennet� pleine et enti�re s�ils acceptent l�oppression des femmes et leur inf�riorisation. La citoyennet� ne peut �tre acquise et ne peut �tre pleine et enti�re que si toute la soci�t� en jouit. Je reconnais que ces �l�ments de r�flexion ne plairont pas � tout le monde. L�essentiel n�est pas d��tre d�accord mais d��tre capables de discuter de nos �ventuels divergences.
N. M.
(*) Chercheure universitaire sur la m�moire des luttes politiques des femmes.


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