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ALGER
Les hammams ne font plus recette
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 01 - 2008

Aller au hammam est un rite qui tend � dispara�tre. Chert�, absence d�hygi�ne, manque de temps et disponibilit� de l�eau courante chez soi sont les motifs le plus souvent invoqu�s.
Au hammam Laperlier (Telemly), les g�rants redoublent d�imagination pour attirer et fid�liser la client�le. Des transats ont �t� install�s dans la chambre froide permettant aux clients de se pr�lasser apr�s le bain. En outre, chaque samedi, cet espace est ouvert exclusivement aux femmes, de 10h � 22h. Les hommes, eux, y ont droit les autres jours de la semaine entre 17h et 22h. Les tarifs sont affich�s � la r�ception : 150 DA pour les adultes, 70 DA pour les enfants de moins de 10 ans. Quant au pack bain + massage, il est propos� � 220 DA. Les clientes sont de moins en moins nombreuses � r�clamer les services de la masseuse tayaba (70 DA le massage de 5 minutes). �La chert� de la vie est pass�e par l��, nous dit l�une d�entre elles. �Aller au hammam est un luxe que les femmes r�servent d�sormais � quelques occasions exceptionnelles.� Hammam Zemzem (rue R�da-Houhou) conna�t une plus grande affluence, notamment en fin de semaine. �Les autres jours, c�est le calme plat�, nous r�v�le la r�ceptionniste. Prix du bain : 130 DA pour les adultes et 50 DA pour les enfants. Lors de notre passage, une vingtaine de femmes se pr�lassent dans la vapeur moite de la chambre chaude. �Je viens ici occasionnellement, nous confie l�une d�entre elles, �a soulage mes articulations et mes rhumatismes.� Une jeune femme, concentr�e � appliquer une colaboration au henn� sur ses cheveux, nous lance : �Avant chaque bain, je nettoie tout � l�eau de Javel, c�est plus s�r pour l�hygi�ne. � Une femme appel�e e�nadra surveille les v�tements des clientes. �Il arrive que des affaires soient subtilis�es, alors j�ouvre l��il�, nous dit-elle. De nos jours, le rituel traditionnel du bain de la mari�e avec son lot de youyous, bougies et makrouts a quasiment disparu comme nous le confirme la g�rante du hammam El Hanna (rue Valentin). �Avant, la famille de la mari�e r�servait le hammam une dizaine de jours � l�avance. La future mari�e arrivait sous une salve de youyous, entour�e de ses amies et de ses proches. Elles distribuait cherbet et le makrout � tout le monde. Aujourd�hui, la mari�e vient au bain en toute discr�tion seule ou accompagn�e d�une amie. Inviter toute sa smala au hammam gr�verait son budget, sans parler de la peur du mauvais �il !� Et d�ajouter : �Les deux chambres chaudes � la fa�ence rose am�nag�es pour les mari�es sont souvent ferm�es. Signe des temps !� Dans ce hammam, on peut acheter sur place toutes sortes de produits cosm�tiques et d�hygi�ne : shampooing, d�odorant, cr�me �pilatoire, savonnette... et m�me sabourne Dza�r qu�utilisaient nos grands-m�res (30 DA le gobelet). Des rafra�chissements (jus, limonade) sont �galement vendus au comptoir de la r�ception. Pour �viter les vols, les clientes sont pri�es de laisser leurs bijoux � la r�ception. Ce hammam est r�serv� uniquement � la gent f�minine. Entre tradition et modernit�, le hammam joue des coudes pour rester dans la course. Le XXe si�cle et la vie moderne auront-ils raison de lui ?

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