Des dizaines de citoyens du village agricole Thameur, situ� � 8 km au sud-est de Bouira, se sont regroup�s hier matin devant l�entr�e principale du village en allumant des pneus et en jonchant la chauss�e de pierres et autres d�tritus. Motif : d�noncer l�envoi par l�APC de Bouira d�un bulldozer pour d�molir les cl�tures r�cemment �rig�es autour des maisons. A notre arriv�e sur les lieux au niveau de ce village habit� par plus d�un millier de personnes et construit dans les ann�es 1970 par le d�funt Boumediene dans le cadre de la r�volution agraire, les citoyens �taient tr�s en col�re, surtout contre le P/APC. Pour beaucoup d�entre eux, celui-ci �tait presque tous les jours � Thameur du temps de la campagne �lectorale. �Il avait fait mille et une promesses pour le village et aujourd�hui, il n�a m�me pas daign� se pr�senter en personne pour nous expliquer pourquoi ces bulldozers�, nous dira un jeune. Et un autre de rench�rir : �Le village a grandi et l�intimit� est devenue impossible tant les rues grouillent de jeunes.� Aussi, lorsque les gens ont commenc� � �riger les murs de cl�ture autour de leurs demeures, c��tait d�abord pour avoir un peu d�intimit� ensuite pour dormir en paix puisque m�me les sangliers arrivent jusqu�aux fen�tres des demeures. Bien entendu, ces choses-l�, les �lus et en premier lieu, le P/APC, ne les connaissent pas. Ce qu�ils savent par contre est l�application de la loi. �Une loi tordue qui ne veut pas nous donner le droit d�acheter les lots de terrain situ�s devant nos devantures alors que l�APC d�El-Esnam, qui est � c�t�, a facilit� la t�che aux habitants du village socialiste existant l�-bas�, nous dira un p�re de famille. Durant notre tourn�e � l�int�rieur des ruelles, nous avons �t� surpris par la propret� qui les caract�rise. Cependant, l�existence d�une trentaine de maisons illicites construites r�cemment et d�une mani�re archa�que ont terni l�image de ce village. En outre, l�un des villageois nous signalera un autre probl�me, celui des eaux us�es l�ch�es � la sortie du village � ciel ouvert et mena�ant s�rieusement la seule nappe phr�atique existante au niveau du plateau d�El-Esnam. Enfin, le dernier point noir est ce centre de sant� laiss� � l�abandon et rong� par l�humidit� et o� l�infirmi�re et le m�decin affect�s, travaillent dans des conditions plus que lamentables. Ainsi, mis � part ces trois points noirs le reste est irr�prochable : la propret� au niveau des ruelles et des trottoirs, l�existence de l�antenne administrative, d�une annexe de la poste et de deux �coles primaires et d�une salle polyvalente pour les jeunes, l�agencement des maisons construites selon un m�me type d�architecture et avec de la pierre taill�e et de la tuile, y compris les espaces verts entre les maisons et devant les fa�ades principales. Aussi, lorsque les habitants ont d�cid� de construire les murs de cl�ture, l�APC, plut�t que de prendre des mesures radicales, aurait d� les inviter d�abord � se conformer � la loi en achetant ces parcelles, ensuite leur donner un m�me sch�ma de cl�ture � �riger devant les maisons avec une m�me hauteur raisonnable mais pas trop haute afin que les citoyens se sentent vraiment respect�s, � l�abri des regards mais avec des cl�tures attrayantes ne ressemblant point, comme c�est le cas aujourd�hui, � des harems ou autres fortins.
