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Libert�s sans domicile fixe
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 03 - 2008

Tristesse, regrets, envie� Cette trilogie habite les pens�es des femmes �trahies� par la soci�t�. Des femmes qui hantent �ternellement les rues de nos villes� Ce sont toutes ces femmes sans domicile fixe.
Wassila Z - Alger (Le Soir) - Samedi 8 mars. Cap sur les rues de la capitale. La douceur de cette journ�e a d�j� r�chauff� les c�urs des Alg�rois, apr�s un week-end hivernal des plus rudes. Mais ils restent glac�s � la vue des ces sans-abris qui squattent les rues d�Alger. Des rues qui se transforment la nuit tomb�e en v�ritable cit�-dortoir. Un spectacle quotidien qui nous renvoie l�image d�un humanisme moribond, d�une soci�t� passive face � la mis�re de ces marginalis�es. Le choix leur est le plus souvent impos� par la mis�re, l�oppression et le d�sarroi. Et les femmes sont de plus en plus nombreuses � �lire domicile dans la rue. Elles ont fui une violence conjugale, des s�vices sexuels, ou se sont tout simplement retrouv�es d�nu�es de tout droit apr�s un divorce ou suite � la mort d�un ou des deux parents. Maillon faible de la soci�t�, la femme subit toutes les injustices. La rue ne choisit pas ses proies : de la femme analphab�te � la m�re de famille en passant par la jeune fille �tudiante. Il s�agit tr�s souvent de femmes instruites, et l��ge n�a aucune consid�ration. Le cas de cette jeune femme de quarante ans qui dort sur les cartons, avec son petit gar�on de 4 ans depuis plus de deux ans. Secr�taire, cette SDF menait une vie des plus paisibles. Au bout de deux ann�es de vie conjugale, les relations entre les �poux commencent � se d�grader. Son �poux bigame d�cida de la r�pudier. Sans se soucier de l�avenir de son fils. Ce dernier n�est m�me pas port� sur les services d��tat-civil, puisqu�il s�agit d�un mariage sans acte l�gal, �� la Fatiha�. �Mes parents sont d�c�d�s. Mes fr�res refusent de m�accueillir chez eux�, nous explique-t-elle. Elle n�a trouv� d�autre refuge que les vastes rues d�Alger. A se battre contre la maladie qui la ronge, le froid glacial de cet hiver et le regard indiff�rent des passants. Nous apprenons que cette femme a d�j� fait appel aux �mes charitables, via une �mission radio il y a des mois, pour avoir un toit. Mais son appel est rest� sans �cho. Sa demeure improvis�e, elle l�a install�e non loin du commissariat central. Une sorte de protection �contre les agressions�. Des interrogations surviennent : que font les services sanitaires publics, les services sociaux et les associations de bienfaisance ? Et elles sont nombreuses dans son cas. Sans famille ou avec une famille les reniant. Dans l�un des immeubles d�Alger, une femme de m�nage, quadrag�naire, un foulard sur la t�te, s�affaire � nettoyer l�escalier de l�immeuble. Une petite fille de trois ans la suit, de tr�s pr�s, un biberon dans la bouche. En tendant l�oreille, nous appr�mes son histoire, narr�e par l�un des habitants de l�immeuble. En l�abordant, cette femme se refuse � faire le moindre commentaire en disant : �Je gagne honorablement ma vie. Je ne mendie pas, ne me prostitue pas et je ne vole pas.� Seule et unique phrase accord�e. Nous nous tournerons vers Djamel, directeur d�une agence au sein de cet immeuble. �C�est une femme qui gagne sa vie honn�tement. Elle donne l�air d��tre une simple femme de m�nage qui regagnera son domicile apr�s les heures de travail� En r�alit�, il s�agit d�une SDF�, pr�cise Djamel, l�air tr�s affect�. Le soir, elle place ses cartons � l�int�rieur de l�immeuble pour y passer la nuit. Djamel nous explique qu��elle travaille une fois par semaine. Durant la journ�e, elle s��clipse et personne ne sait o� elle se rend�. Certainement fait-elle les m�nages pour gagner sa cro�te ! Encore une victime du code de la famille avec la complicit� familiale. Divorc�e, elle se retrouve, � l�instar de milliers de femmes semblables, reni�e par sa famille. Elles sont consid�r�es, sa fille et elle, comme un lourd fardeau. Elle se met � errer dans les rues sans destination pr�cise. D�termin�e et tr�s fi�re, cette femme se bat pour trouver un travail. Les habitants de l�immeuble la respectent pour son courage et sa d�termination. Pourtant, nul ne fera le moindre geste pour att�nuer sa mis�re. La mis�re de milliers de femmes d�sh�rit�es, d�shonor�es dans un pays qui se dit pour les �galit�s sociales. M�me sans domicile fixe, la femme alg�rienne �arrache� sa libert�.

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