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A FONDS PERDUS
O� va le FLN ? Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 03 - 2008

Kamel Bouchama n�est pas seulement ce �jeune premier� de l�ex-FLN, parti unique, respect� de toutes les sensibilit�s politiques. Il est �galement un t�moin averti de �l�histoire v�cue� de ce parti et, fait peu connu, un auteur prolifique qui en est � son 13e ouvrage (*). Bouchama �crit comme il parle : avec ses tripes ! Il le fait pour dire sa rage, �pleurer le FLN et ses cadres � pardon ses nouveaux cadres� et clamer son refus de le voir �souill� et humili�, vivant son effondrement pour causes d�incomp�tence, d�outrages et de comportements d�mentiels�. Le propos pourrait para�tre excessif et nihiliste.
L�auteur n�est ni un historien acad�mique, ni un observateur impartial � d�ailleurs, il ne s�en cache pas. Il est, comme il le souligne lui-m�me, �un pur produit�, �l�enfant l�gitime du FLN qui a grandi dans ses rangs et s�est form� au contact de ses vrais militants �, �le fils spirituel de ses principes, de ses fondements, de ses constantes�. En lui se marient audace et na�vet�, comme en tout militant d�vou� aux id�aux de son parti. Ce qu�il assume parfaitement : �Oui, je r�pondais et j��tais l�un des rares � aller au charbon. Etais-je dissip� et imprudent � ce point, pour n�avoir peur de personne et foncer, t�te baiss�e, devant le danger de cette faune redoutable qui pouvait me tordre le cou ? Non ! Parce que j��tais tout simplement convaincu que ce que je faisais �tait juste. Et bon sang, d�fendre le FLN n�est plus une profession de foi, une d�votion ou un culte quand on y croit fermement �. L�auteur est encore trop jeune pour pr�tendre �crire ses m�moires, alors il t�moigne. Il porte un regard d�une neutralit� d�sarmante sur le r�le d�volu au FLN, un partialibi au destin singulier et r�current r�duit au r�le de �main-d��uvre politique�, de faire-valoir et de moyen de l�gitimation de nombre d�horreurs affectant toutes les sph�res de notre vie �conomique, sociale, culturelle et politique. �Le FLN a �t� l��pouvantail id�al, agit� par tous les pouvoirs qui se sont succ�d�, en vue d�en faire le repoussoir de toute contestation, le souffre-douleur de toutes les cat�gories du peuple, pour �viter � nos �bien-pensants dirigeants� d�assumer la responsabilit� du d�sastre national, en marche depuis longtemps d�j�, souligne-t- il d�s le premier chapitre traitant du constat. Pour n�avoir �jamais eu l�honneur de jouir du pouvoir �, exclu du centre r�el de d�cision qui a supplant� le Congr�s de la Soummam d�s 1958, le FLN est innocent� de toutes les d�rives du syst�me et de l�administration. Ses instances dirigeantes sont choisies par les �d�cideurs� de toujours (�ces hommes de l�ombre que l�on ne conna�t jamais assez ou que l�on ne conna�t pas du tout�) et ses �vrais cadres attendaient, � chaque fin d�assises, que les oracles s�expriment en d�signant ceux qui r�ussissent le mieux � mettre en �uvre leurs caprices et leurs fantaisies �. Bouchama l�avoue sans complexe : �Oui, notre parti a toujours �t� sous bonne garde, sans lui permettre de s�affranchir, afin de s�imposer sur la sc�ne politique. Il n�a jamais �t� majeur, pour ainsi dire. Tout lui venait �d�en haut�, y compris son budget, exactement comme n�importe quelle institution de l�Etat. De l�, nous savons pourquoi il ne pouvait pr�tendre � son enti�re autonomie. Cela me rappelle ce remarquable dicton alg�rien qui dit : �Oh bon plat de poisson, toi tu ne cuiras point et moi je ne te mangerai pas !� On attribue souvent � Zighoud Youcef cette pr�monition confi�e � Ali Kafi � son retour du Congr�s de la Soummam : �Nous gagnerons l�ind�pendance mais nous perdrons la R�volution�. Une pr�monition confirm�e par Benyoucef Benkhedda pour qui �la guerre d�Alg�rie a �t� beaucoup plus une guerre d�ind�pendance qu�une r�volution au sens classique du terme qui suppose un parti r�volutionnaire homog�ne, disciplin�, arm� d�une id�ologie, d�un programme, de statuts et contr�lant les principales forces du pays�. Le bilan est, par beaucoup d�endroits, passionn�, col�rique car �le FLN se trouve actuellement aux mains de gens qui ne servent qu�� r�guler, en fonction des conjonctures, les faveurs des uns et les pr�f�rences des autres.� A leur service, le FLN donne l�image d�une arm�e �d��tranges partisans qui ne vivent que de subordination et d�abjection, pour ne pas dire servilit�, afin de plaire � ceux-l� et aux autres, en fait, qui ne vivent que de magouilles et de projets douteux, � l�int�rieur de clans o� font fortune, h�las, la confusion, l�hypocrisie, la magouille et l�adversit�. Faisant, � juste titre, la part belle � Abdelhamid Mehri, l�auteur partage sa description d�un FLN otage du pouvoir : celle d�un �rassemblement d�espoirs et de rancunes, de puissants d�chus et de nostalgiques d��us, d�affairistes et de jeunes premiers, une formation d�ob�dience conservatrice qui s�attache � le rester et qui, sur les aspects politiques cardinaux, ne partage que peu de choses avec les forces d�mocratiques�. Pareille appr�ciation, aussi s�v�re que lucide, ne reste pas impunie ; le moyen�geux �coup d�Etat scientifique� foment� contre lui n��tant qu�une r�action �pidermique de la �maison de l�ob�issance� � ses vell�it�s d�autonomie. Le m�me sort sera r�serv� � ses successeurs : Boualem Benhamouda, pour avoir r�sist� au parachutage des �quipes dirigeantes, et Ali Benflis pour avoir refus� d��tre �un disciple r�sign� et ob�issant, � d�faut de le voir pr�tendre, un jour, au r�le de comp�titeur, aspirant � d�autres p�turages�. Ici, l�ouvrage nous apporte de pr�cieuses informations. On apprend ainsi que Boualem Benhamouda reste hostile � une r�vision de la Constitution et qu�il l��crit noir sur blanc dans son ouvrage peu connu Citoyennet� et Pouvoir. Malmen� par les �meutes d�Octobre qui l�ont �plong� dans une crise interne qui a dur� un peu plus d�une dizaine d�ann�es�, le FLN a �su montrer ses capacit�s � rebondir� sous la direction de Benflis. La parenth�se tragique du 7e Congr�s qui a intronis� Benflis comme candidat du FLN � la magistrature supr�me du pays est une plaie toujours ouverte. Les moyens r�quisitionn�s (barbouzes et tontons macoutes, justice, m�dias) pour mater son insolence marqueront � jamais la vie politique nationale. Benflis r�vait d�un FLN �ma�tre de son destin, souverain dans ses d�cisions et qui ne reconna�t comme tutelle que celle de ses militants et la volont� populaire, librement consentie�. Ses pr�tentions �taient peut-�tre d�mesur�es. Les dauphins ne sont-ils pas faits pour finir par s��chouer sur une plage ? Le 8e Congr�s bis, r�uni sous le slogan du rassemblement apr�s le d�part de l�enfant terrible, fut, selon l�auteur, �v�ritablement un cirque, et un minable cirque� : �Nous avons vu des nouveaux, des tout nouveaux, gravir les marches du palais des festivals, nous avons vu �galement, � notre grande stupeur, des affairistes, des repris de justice, diraient quelques militants, et m�me des �l�ments venant d�autres partis envahir les structures du FLN, dans son 8e Congr�s rassembleur �. Bouchama ne m�che pas ses mots pour en mesurer les cons�quences : �Il a �t� un ratage sur tous les plans et sur tous les fronts. Il a �t�, surtout, un impardonnable encouragement � l�impunit�, de par les pr�rogatives et responsabilit�s qui ont �t� distribu�es � tout vent, au milieu d�une coterie immature et, surtout, insatiable �. D�o� l�inconsistance de son programme, ses clivages successifs (�radicateurs- r�conciliateurs, redresseurs-conservateurs) et la mauvaise qualit� de son personnel : �Il y a de tout dans notre FLN au parcours chahut�, depuis l�av�nement de la d�mocratie, nous sommes oblig�s de le reconna�tre. Il y a du repris de justice � l�affairiste douteux, en passant par des hommes de main ou des hommes de paille. Ainsi vont les choses dans le n�o-FLN�. Que faire devant tant de g�chis ? Le sphynx peut-il rena�tre de ses cendres, comme a coutume de le dire, et comme en r�ve Bouchama pour en faire �une force de rassemblement et de dialogue, un instrument pour la construction d�un r�gime d�mocratique, mettant fin, en m�me temps, � l�oppression, � la violence et � l�exclusion� ? Tout un programme. Pour Kamel Bouchama, il suffit de �r�activer ses ressorts cass�s, en d�autres termes agir dans l�esprit de sa transformation radicale�. De sa refondation. Et il en a bien besoin. Aux derni�res �lections l�gislatives, le FLN a recueilli un million trois cent mille voix sur dix-huit millions d�inscrits, avec une abstention officiellement �tablie � 65%. Autant dire un partirepoussoir. Comme beaucoup de ses enfants, Kamel Bouchama s�accroche aux lambeaux du corps profane d�un FLN qui a, depuis fort longtemps, perdu son corps mystique. Peut-on le lui reprocher ? Il est un peu comme Malesherbes : apr�s avoir d�fendu le peuple devant le roi, il a d�fendu le roi devant le peuple. Il y a enfin du Gramsci en lui : �pessimiste dans la vie, optimiste dans l�action�. Adorable Bouchama.
A. B.
(*) Kamel Bouchama : Le FLN, la refondation ou� le mus�e,
Editions El M�arifa, 297 pages, Alger 2008.


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